Cours ou ateliers théâtre |
LE BAIL 1 femme, 1 homme Un couple à une table de
café ou accoudé à un comptoir de bar. Ils boivent. Ils sont déjà un peu
éméchés.
FEMME : Non, ça ne peut plus durer. HOMME : C'est bien ce que je dis. Pourquoi tu me reprends ? FEMME : Je ne te reprends pas. J'aimerais même te déprendre. HOMME : Ou plus simplement me pendre. FEMME : Vous êtes parano mon pauvre ami. HOMME : D'abord, je ne suis pas ton pauvre ami et en plus,
je ne suis pas pas... FEMME : Toi papa ! Avec ce que tu tiens, tu ne pourrais même
pas faire passer un chameau sous l'arc de triomphe. Alors tu penses bien... HOMME : Pourquoi tu veux que je fasse passer un chameau
sous l'arc de triomphe ? FEMME : C'est une image. HOMME : Ben ton image, tu te la gardes, et tu la colles dans
ton cahier à conneries. FEMME : Il faut
trouver une solution. HOMME : Oui, il faut
trouver une solution. FEMME : Ah toi et ton esprit d'initiative ! Je dis quelque
chose et monsieur dit de même. Aucune imagination. D'ailleurs, il n'y a pas que
là. HOMME : Là, c'est un coup bas. FEMME : C'est ce que je disais. HOMME (en chantonnant) : Et à Cuba tout va. (un temps) Il faut repartir à zéro. FEMME : Oui, c'est exactement ça. On pourrait recommencer
notre rencontre. HOMME : Oh oui ma douce et tendre ! Nous serions des êtres
purs et sans passé. Je te verrais pour la première fois. FEMME : Tu me verrais pour la première fois. FEMME & HOMME (en choeur, attendris, main dans
la main) : Nous
nous verrions pour la première fois. FEMME : Tu te rappelles... HOMME (ne se souvenant pas) : Si je me rappelle... Il en
est passé de l'alcool dans mon verre depuis... Et dans mon gosier aussi. FEMME : C'était dans un bar... HOMME : Comme ce soir. Je t'ai demandé l'heure. FEMME : Ton beau sourire traversait ton beau visage. HOMME (se touchant le visage) : J'avais quinze ans de moins. FEMME : J'étais là accoudée au comptoir. J'ai pris mes jumelles
et j'ai vu que Big Ben marquait 22H15. HOMME (étonné) : Big Ben !!! On était à Paris. FEMME : J'avais des jumelles à infrarouge. Tu ne comprends
rien. HOMME (pleurant) : Ah bon ! Je croyais que tu
avais un regard perçant. Tu m'as toujours menti. Je t'ai alors proposé de
prendre un verre. FEMME : J'ai bu un verre de brandy. HOMME : Une bouteille de brandy. FEMME : Puis, tu m'as raccompagnée. HOMME : Je t'ai portée. T'étais complètement pétée. FEMME : Ce fut une folle nuit d'amour. HOMME : T'as vomi toute la nuit. HOMME (sortant la tête) : Je fais pipi. (HOMME rentre la tête puis la ressort) : Attention,
je rentre (HOMME rentre) Je...
Entre. Je regarde d'un regard vif. (HOMME
regarde un à un les spectateurs puis son regard s'arrête sur FEMME) Oh la
jolie dame ! (HOMME s'avance vers FEMME
puis s'adresse à une femme du public) Vous avez l'heure ? FEMME : Salaud. HOMME (riant content de sa blague) : Je t'ai bien eu hein ! FEMME (l'amenant vers elle) : Il est 22H15. HOMME : Vous prenez un verre ? FEMME : Oui. HOMME : Merde. Elle m'a encore eu. (un temps) Allez on rentre à la maison. FEMME : J'emmène la bouteille de brandy. HOMME : Eh, eh, évidemment, qu'est ce que tu veux qu'on fasse
d'autre ! Elle est bête ! |
HOMME : Bon appétit. FEMME
: Merci. HOMME : Vous voulez une part de mon
gâteau ? FEMME : Oui et vous ? HOMME : Moi, je veux coucher avec
vous. FEMME : Vous êtes direct. HOMME : C’est vous qui avez demandé
! FEMME : Je parlais de nourriture. HOMME : Moi aussi. Je veux manger au
lit avec vous. FEMME : Et c’est tout ? HOMME
: Non. FEMME : Je me disais aussi ! HOMME : Je prendrais bien... FEMME : Nous y voilà... HOMME : Un café aussi. FEMME : Ah bon ! HOMME : Oui un bon café bien tassé. FEMME : Et c’est tout ? HOMME : Non, avec deux sucres. FEMME : Vous êtes bizarre comme
type. Vous iriez au lit avec moi uniquement pour manger du gâteau et boire un
café bien tassé. HOMME : Oui, c’est une proposition
honnête, il me semble. FEMME : Oui, mais souvent, un homme
et une femme vont au lit pour autre chose. Pour manger, ils peuvent rester à
table. HOMME : On peut faire aussi autre
chose sur une table. Sur cette table par exemple. Vous ne trouvez pas comme
soudain elle devient indécente cette table et je me demande même s’il est
correct que je reste assis à côté de vous auprès de cette table qui nous invite
à faire cette chose. FEMME : Vous vous emballez. On peut
changer de place. HOMME : Oui, ce serait mieux. FEMME : Où allons-nous ? HOMME : Dans mon lit, ainsi, nous
mangerons sans arrière-pensée !
BON APPETIT 1
femme, 1 homme
GENESE 3 : 16 1
femme, 1 homme
SIMONE (lisant bible) : Tu enfanteras dans la douleur. Ben moi, j'ai enfanté
à la clinique. Qu'est-ce que j'ai pu souffrir. RAYMOND : On regardait le match à la télé. PSG Juventus. SIMONE : Quand j'ai commencé à sentir des contractions. même que tu m'as dit : RAYMOND : Fait pas cette gueule-là, pour une fois que la France gagne. SIMONE : Mais moi, je voulais qu'il m'emmène à la clinique. RAYMOND : C'était pas le bon jour, y avait des embouteillages. Et quand ça roule
pas, ça roule pas. SIMONE : Moi aussi, ça commençait à vachement s'embouteiller dans le col de
l'utérus, et bison futé, il avait pas prévu d'itinéraire bis. Je pouvais plus
attendre. Le petit cognait dur à la porte. RAYMOND : Il voulait voir le match aussi ce petit c'est normal comme son papa...
J'ai profité de la mi-temps pour la conduire à... la station de taxis. On est
galant ou on l'est pas. SIMONE : Je suis arrivée à l'hôpital. On m'a demandé ce que je voulais. J'ai
montré mon ventre. Si ça fait longtemps que je suis comme ça ? Ca a commencé à
enfler il y a 6 mois et depuis ça s'arrête plus. RAYMOND : Pourtant, elle mange pas plus que d'habitude. SIMONE : Une infirmière est arrivée. " Quoi vous ne pouvez pas me prendre.
Mais je ne vous demande pas de me prendre, ça c'est déjà fait. " RAYMOND : Because pèpère... SIMONE : Si, je peux revenir demain ? Ben non, demain, je travaille moi. Mais
qu'est-ce que c'est que cette histoire. Ecoutez si je vous dérange moi
j'accouche sur cette chaise. J'ai commencé à hurler. RAYMOND : Ca quand elle hurle, elle hurle. SIMONE : Tais-toi ça intéresse pas m'sieur dame. L'infirmière s'est foutue en
colère. Soit-disant qu'elle pouvait pas travailler dans le bruit. Je me suis
tue. Surtout qu'avec le mouchoir qu'elle m'avait enfoncé dans la gorge c'était
pas facile pour causer. RAYMOND :Ca quand elle cause, elle cause ! SIMONE : Poussez qu'elle disait, poussez, c'est comme une grosse colique. Quatre
heures que j'ai mis à cracher le morceau. RAYMOND : Et ça quand elle crache, elle crache. SIMONE : Quand je suis rentré chez moi,
le bébé sous le bras... RAYMOND : Ben je dormais déjà mais je lui avais laissé un petit mot. SIMONE (prenant papier et lisant) : " La France est
qualifiée pour la coupe d'Europe. ". Enfin, une bonne nouvelle. J'ai
installé le bébé dans une boite à chaussure. RAYMOND : C'est là que tout a commencé. Et quand c'est le commencementc'est pas
la fin ! SIMONE : C'est bien beau d'avoir un bébé mais faut le nourrir et ça bouffe pas
comme vous et moi. RAYMOND : Il tenait pas tout seul sur sa chaise. Savait même pas couper sa
viande. SIMONE : Une voisine m'a dit que je devais lui donner le sein. RAYMOND : J'étais pas d'accord. Pas touche à mes joujoux, tu lui achètes des
cubes et des nounours mais pas touche à mes joujoux. Puis l'allaitement ça
abîme la poitrine. Déjà que ma pauvre Simone t'es pas gâtée de ce côté-là... SIMONE :Tais-toi, ça intéresse pas m'sieur dame. RAYMOND : Mais moi, ça m'intéresse. SIMONE : Finalement, je le nourris au biberon. A cause des microbes, je dois
faire bouillir le lait. Et quand je le nourris, je suis obligée de tenir le
biberon avec des gants en amiante et c'est là qu'il se met à pleurer. RAYMOND : Ce gosse là il pleure tout le temps. Et il chie tout le temps, il
arrête pas. Et je vous parle pas du vomi. Cest vrai quoi ! Vous lui appuyez sur
le ventre ça sort de partout. Une dégoûtation. SIMONE : Et les couches c'est pas pratique à mettre, je suis obligée de les
agrafer. RAYMOND : Ah ça j'y touche pas. Le bricolage et moi, on est pas copain. Pas vrai
Simone ! SIMONE : Mon mari en avait marre. Il voulait lui mettre une sonde. Il m'a même
engueulée. RAYMOND : Ben oui t'arrêtes pas de le nourrir, il rechie tout ce gosse. SIMONE : Ca doit être le liquide qu'on lui donne. RAYMOND : Ben moi aussi, je bois du liquide. SIMONE : Ouais mais toi t'as l'habitude. J'ai bien essayé de lui donner une
entrecôte mais il n'arrive pas à mâcher. Il a pas de dents. RAYMOND : 6 mois avant d'avoir la première qu'a dit le pédiatre. SIMONE : Faites le calcul pour avoir 32 dents, il faudra attendre 16 ans. RAYMOND : Et ce gosse-là, aucune reconnaissance, jamais un merci. Il sait
qu'hurler. Comme sa mère... SIMONE : Tais-toi, ça intéresse pas m'sieur dame. SIMONE : Au début, il dormait dans notre chambre. Mais au bout de deux heures,
mon mari en a eu marre. RAYMOND : Je l'ai mis sur le balcon. Les voisins du dessus ont gueulé. Ils ont
dit que c'était une honte. De quoi qu'ils se mêlent. Eux ils mettent bien des
pots de fleurs. Quand ils arrosent on reçoit la flotte et on dit rien. Pas vrai
Simone. Les gens sont marrants. On n'en voulait pas de ce petit-là. SIMONE : On l'a on le garde. RAYMOND : On commence à s'y attacher. SIMONE : Mon mari joue même avec. RAYMOND : Il rapporte pas encore la baballe mais on voit bien que ça l'intéresse. SIMONE : C'est tout petit, mais qu'est-ce que ça coûte cher. RAYMOND : On a même pris un crédit pour aménager le balcon. On va faire
construire un mur pour pas que les voisins le voient. SIMONE : Et l'année prochaine, si mon mari a retrouvé du boulot... RAYMOND : Je suis plutôt pessimiste... SIMONE : ... On installe le chauffage. Bon, faut que j'y retourne, ça fait deux
heures qu'il est seul. RAYMOND : D'ailleurs, on l'entend plus, c'est bizarre. SIMONE : Il doit être encore en train de faire une bêtise. RAYMOND : Il va encore me boucher la prise électrique avec ses doigts ce petit
salaupiaud. Il va s'en prendre une. FEMME : Pas devant m'sieur dame, ça fait mauvais genre. RAYMOND : T'en veux une aussi ? SIMONE : L'autre jour, on n'arrivait pas à lui retirer les doigts de la prise.
Mon mari a été obligé de lui visser les ampoules dans les oreilles. RAYMOND (regardant vers coulisse) : Ca y est, il a encore chié. SIMONE : C'est pour ça qu'il ne disait rien. RAYMOND : Futé le petit gars... comme son papa. SIMONE : Ta couche propre d'hier. RAYMOND : Pourtant, il a sa litière. Non, monsieur rigole dans son berceau. (RAYMOND etSIMONE vont dans la coulisse) SIMONE : C'est à qui ce beau bébé-là, c'est le bébé à sa maman. RAYMOND : C'est le bébé à qui ça. A son papa. NOIR |
Fils - Maman, je peux goûter Mère - Tu te rappelles, la
semaine dernière, nous sommes allés voir papa au bureau. Fils - Je peux goûter ? Mère - Il y avait une femme ! Fils - La grosse avec le bouton
sur le nez. Je peux goûter ? Mère - Non, la plus jeune... Fils - Celle que papa baise. Je
peux goûter ? Mère - Comment tu sais ça ? Fils - Quand je vais au bureau,
papa m'envoie toujours jouer avec le bouton de la grosse quand il veut rester
seul avec elle. Je peux goûter ? Mère - Ce n'est pas une preuve Fils - Il laisse la porte
ouverte. Je peux goûter ? Mère - Ton papa a décidé de l'épouser Fils - Y te largue. Je peux
goûter ? Mère - T'inquiète pas, ton papa
t'aime toujours. Fils - Bien sûr, puisqu'il
m'emmène avec eux. Je peux goûter ? Mère - Tu ne veux pas rester avec
moi ? Fils - Non. Je peux goûter ? Mère : Pourquoi ? Fils : - Parce qu'avec elle, il n'y a pas besoin de discuter pendant une heure
pour avoir à goûterLE GOUTER
1 femme, 1 homme
GRAND
SIECLE 1 femme, 1 homme
HOMME Noble damoiselle puis-je poser mon séant sur cette chaise
à côté de votre giron. FEMME Vous avez mon agrément. HOMME
Puis-je offrir à la corolle qui vous sert de gosier un
breuvage. FEMME J'aimerais assouvir ma soif d'une boisson qu'on appelle
Picon bière. HOMME Raymond deux picons Bières. Je suis tout esbaudi à vous
regarder. Quel délicieux parapluie, paradis plutôt a-t-il pu donner naissance à
une telle beauté dont seule Vénus peut se comparer ? FEMME Je naquis en une contrée qui porte le nom de... HOMME Laissez-moi deviner je vous prie... La Ferté sous
Jouarre... Non... Nogent sur Marne... FEMME Oh que vous êtes bien loin !. Laissez-moi par cet indice
orienter vos recherches. HOMME Le jeu n'en sera que plus plaisant. FEMME La ville où je vis le jour fut naguère une grande cité
maritime gouvernée par les doges et dont Saint Marc est le patron... HOMME Concarneau... Dieppe. FEMME Vous faites fausse route. La cité de mon enfance... HOMME Mais vous êtes encore une enfant... FEMME ...est traversée de canaux ? C'est la ville de l'eau par
excellence... HOMME Evian... Non... Vittel. Mais non suis-je bête. Enfin la
solution point dans la partie haute de ma tête. Vous être citoyenne de la
Sérénissime République. FEMME Epinay sur Seine... Comment l'avez-vous devinez ? HOMME La chose est aisée. Chaque soir, seul dans ma chambrée à
la lueur d'une chandelle vacillante, d'un doigt distrait, je feuillette le
guide Michelin. Que de fois, en pensée, me suis-je promener sur le gland
canal... le grand canal... FEMME Lapsus intéressant... HOMME Vous vous piquez... FEMME Non... ...De psychologie. Votre main est douce comme est le lys
au printemps. FEMME Et encore vous n'avez rien vu. HOMME Là serait tant mon désir. FEMME Il ne dépend que de vous que la chose soit. HOMME Raymond une chambre. (ils
se dirigent vers la sortie) Goûtez-vous plus la partie gauche ou la partie
droite du lit. FEMME (se pâmant bras écartés voix
sensuelle) Je crois que nous nous accorderons sur la partie
centrale. |
HISTOIRE BETE 1
femme, 1 homme
FEMME : La femme est l'avenir de l'homme. HOMME : Le passé aussi. Ma mère
était une femme, j'aimerais te le rappeler. FEMME : Elle n'en porte que le nom. par contre ton père... HOMME : Quoi mon père. HOMME : Il m'a tout de même enfanté. FEMME : La preuve. HOMME : Quoi. Tu veux peut-être dire
que je ne suis pas un homme, un vrai... FEMME : Un dur, un tatoué sans doute ? Ta marque de fabrique ce n'est pas les
bataillons d'Afrique. Ce serait plutôt le jardin des tuileries. FEMME : Cette liaison avec cet homme a tout de même duré 8 ans. Sur 12 ans de
mariage ça marque tout de même. HOMME : Oh, si tu ne nous avais pas
surpris tu ne saurais rien. FEMME : Difficile, sur la table de la salle à manger pendant le goûter des
enfants. HOMME : Puis moi je suis ambivalent. FEMME : Tu m'as tout de même trompée. HOMME : Non, toi tu avais mon
pendant masculin et lui mon pendant féminin. FEMME : Et avec la petite Karine la fille des voisins, c'était ton côté
féminin. HOMME : Elle n'avait que douze ans.
C'était mon côté adolescent. Je t'ai expliqué mille fois que je n'ai pas eu
d'enfance. Je compense. Qu'est-ce que tu veux ! Je t'ai tout raconté quand on
s'est mariés. HOMME : Oh là, j'avais un peu honte.
Puis je ne voulais pas faire de mal à maman. FEMME : Et Rusty, le chien des voisins. Soit disant que tu l'emmenais promener.
HOMME : Je l'emmenais aussi
promener. FEMME : Quelle honte, quand le boucher vous a surpris. HOMME : C'est de la faute de Rusty,
il a aboyé. FEMME : Je n'ose plus y aller. HOMME : Ah c'est de là que vient ta
tendance végétarienne.Puis si j'ai été chercher ailleurs, c'est que tu ne
m'apportais pas tout. FEMME : Tu ne veux tout de même pas que
je m'habille en petite fille que je me fasse pousser la moustache et que
j'aboie ? HOMME : Si tu m'aimais comme tu le
prétends, tu y penserais sérieusement. FEMME : J'en ai assez. Je vais te quitter. HOMME : Pour le rejoindre ? FEMME : Qui ça ? HOMME : Oh ne me prend pas pour un
idiot. je savais bien que tes griefs n'étaient qu'un prétexte et que ça cachait
quelque chose. FEMME : Je n'ai pas d'amant si c'est ça que tu veux dire. je n'ai pas manqué de
propositions d'ailleurs. HOMME : Dis tout de suite que je
t'ai empêchée de te faire sauter. FEMME : Ah toutde suite les grands mots. Sauter. Tu ne penses qu'à ça. Va te
faire Rusty. HOMME : Ne parle pas comme ça de
lui. Avec lui c'est très tendre. FEMME : Ca doit gratter un peu. HOMME : Non là justement, tu n'as
pas de chance. je lui ai offert pour les trois ans de notre rencontre un
collier anti-puce. FEMME : Non, tu ne lui as pas offert. HOMME : Je sais ce que je fais. FEMME : Non, tu lui as offert un collier en diamant. C'est à moi que tu as
offert le collier anti-puce. HOMME : C'est vrai ça ? Quel
distrait je peux faire. Et tu n'as plus de puces ? FEMME : Même plus sur ma carte bancaire ! Mais là, n'est plus le sujet. HOMME : Qu'est-ce que tu veux en fin
de compte ? FEMME : Ben... HOMME : Allez vas-y dis-le. FEMME : Je voudrais coucher avec Rusty. HOMME : Tu me proposes un ménage à
trois. FEMME : C'est ça où je pars. FEMME : C'est qu'un chien. HOMME : Ne crois pas ça. Il a
beaucoup de sensibilité. Puis, tu n'es pas son genre de femme. FEMME : Comment tu le sais ! Ah non, tu n'as pas recommencé avec les petites
filles. HOMME : Karine a dix-huit ans
maintenant ce n'est plus une petite fille. Puis c'est tout de même son chien. FEMME : Tu as repris avec elle. Tu m'avais juré. Donc maintenant, tu me trompes
avec une femme. HOMME : Ne sois pas bête. Karine est
comme ma fille. Puis c'est Rusty qui a insisté. FEMME : Il a bon dos Rusty. HOMME : Puis Karine aime les bêtes. FEMME : Je n'aime pas sans doute les bêtes moi. HOMME : Toi, tu n'aimes que les
enfants. FEMME : Les onze que tu m'as fait en douze ans de mariage. HOMME : Y'a une année où j'étais
malade. Ce n'est pas un reproche. mais finalement de quoi te plains-tu ? FEMME : Oui, c'est vrai au fait. HOMME : Si on mangeait. Ca m'a
creusé cette petite discussion. FEMME : Soupe de poireau ou soupe de tomate ? HOMME : Tomate. FEMME : Et ce soir, sado-mazo ou fétichisme ? HOMME : Sado-mazo bien sûr. La
tomate, c'est avec le sado-mazo... Allons voyons ! FEMME : Suis-je bête. Tiens, j'ai un os à moelle pour Rusty. HOMME : Alors franchement, t'es une
chic nana. FEMME : Qu'est-ce que tu veux, je ne suis pas rancunière. Je tiens ça de ma mère. HOMME : Ta mère pas rancunière... FEMME : Tout ça parce qu'elle ne veut plus coucher avec toi. HOMME : C'est moi qui ne veux plus.
Plus exactement, c'est Rusty qui ne veut plus. FEMME : Rusty, il a bon dos. HOMME : Non c'est Karine... FEMME : Allez tais-toi et viens manger ta soupe... (ils sortent) où je te
fouette. HOMME : Oui maîtresse. FEMME : Allez lèche moi la main. (il aboie) |
JE
T'EMMERDE 1 femme, 1 homme
HOMME : Je t'emmerde. FEMME : Tu ne mâches pas tes mots. HOMME : Heureusement. FEMME : Et pourquoi que tu m'emmerdes ? HOMME :Parce que tu es la seule personne présente. FEMME (au bord des larmes) : C'est agréable. Je suis la
dernière personne qui te fréquente parce que tu as un caractère impossible et
tu m'emmerdes. Merci. HOMME : Y 'a pas de quoi. FEMME : Et ne te fous pas de moi. HOMME : Non, c'est un remerciement sincère et thérapeutique.
Je te suis gré de bien vouloir comme chaque semaine recevoir mon flot de fiel. FEMME : J'en ai assez. Je ne viendrais plus. HOMME : Qui je vais emmerder ? FEMME : Toi. HOMME : Alors je vais m'emmerder. C'est pas bon pour moi.
Mon psy dit qu'il faut que j'évacue. FEMME : Ca pour évacuer, tu évacues. Mais tu évacues sur moi
et pourquoi moi ? HOMME : Faut bien. Tu représentes la mère que je n'ai pas
eue, la soeur que j'aurais voulu détester et la femme que j'aurais voulu être. FEMME : Tiens ça c'est nouveau. HOMME : Quoi donc ? FEMME : La femme que t'aurais voulu être. HOMME : J'ai découvert ça en analyse la dernière fois. FEMME : C'est bien beau tu transfères, tu transfères, mais
moi j'en prends plein la gueule et quand je sors de là, je suis complètement
déprimée. HOMME : Fais comme moi une analyse. FEMME : Non j'ai une autre idée. Je t'emmerde. |
LOGIQUE
MASCULINE 1 femme, 1 homme
FEMME : Tu me trompes. HOMME : Non. FEMME : Je sais que tu as une
maîtresse. HOMME : Non, une dame de compagnie.
Nuance ! FEMME : Tu ne couches pas avec
peut-être ? HOMME : Je n'ai pas dit ça. FEMME : Alors tu couches avec ? HOMME : Oui ! FEMME : Et ce n'est pas ta maîtresse
? HOMME : Non, c'est une dame de
compagnie. FEMME : Et moi alors qu'est-ce que
je suis ? HOMME : Toi, tu es ma femme. FEMME : Je suis ta femme et tu
couches avec une autre et tu dis que tu ne me trompes pas. HOMME : Je couche avec elle mais
toi, tu ne veux plus coucher avec moi. FEMME : La question n'est pas là. Si
tu couches avec une autre femme, tu me trompes. HOMME : Pour te tromper, il faudrait
que je couche également avec toi. Je me trompe ? FEMME : Et les sentiments alors ? HOMME : Je n'en ai aucun pour elle.
Je les garde tous pour toi ma chère. FEMME : Donc, c'est purement physique
? HOMME : On ne peut plus. FEMME : Imaginons que je recouche
avec toi alors je pourrais dire que tu me trompes. HOMME : Non, c'est elle que je
tromperais. |
PAPA
EST MORT 1 femme, 1 homme
Maman : Ton papa conduit
bien Benoît : Ouais Maman : Il a rencontré un
autre monsieur qui conduisait mal Benoît : Alors il lui a
cassé la gueule ! Maman : Non, il a eu un
accident. Benoît : Le monsieur qui
conduisait mal ? Maman : Non, ton papa. Benoît : Tu m'as dit qu'il
conduisait bien. Maman : Oui, mais le
monsieur lui est rentré dedans. Benoît : C'est lui qui a
cassé la gueule a papa ? Maman : Non, il est rentré dans la voiture de papa. Benoît : Sur le siège avant
ou la banquette arrière ? Maman : Non, il est rentré
dans la voiture de papa avec sa voiture. Benoît : Il devait avoir une
petite voiture. Maman : Mais bon dieu de
merde tu vas comprendre, il a défoncé la voiture et ton père est mort. Benoît : Pas besoin de
gueuler, tu ne pouvais pas le dire tout de suite, je peux dessiner maintenant. |
PULSION 1
femme, 1 homme
HOMME : Je ne comprends pas. Ca ne
m'arrive jamais. FEMME : Ce n'est pas grave. Ca peut arriver. HOMME : Mais je te dis que ça ne
m'arrive jamais. FEMME : Il faut fêter ça puisque c'est la première fois (elle chantonne "
Toute première fois "). HOMME : Tu crois que j'ai envie de
rire. FEMME : C'est l'émotion c'est tout. C'est plutôt flatteur. Je t'ai ému et tu
as... HOMME : Je n'ai pas, je sais. Merci
de me le rappeler. FEMME : Oh, tu es pénible ! C'est plutôt moi qui devrais être vexée. HOMME : Vexé de quoi ? FEMME : Tu ne penses qu'à toi. Tu crois que ça me fait plaisir ? HOMME : C'est ça, tu ne penses qu'à
ton plaisir alors que je suis impuissant. FEMME : Impuissant, tu m'as bien dit que c'était la première fois. HOMME : Ben c'est que (prononcer
queue), ça m'est déjà arrivé. FEMME : Nous allons parler. Allonge-toi. HOMME : Tu te fous de moi. Tu crois
que je n'ai pas compris l'allusion. Allonge-toi, allonge-toi. Tu ne serais pas
sadique par hasard. FEMME : Tu es parano. Ben ne t'allonge pas. Reste debout. HOMME : Tu vois, tu recommences. FEMME : Tu ne vas pas tout comprendre à double sens. HOMME : Double sens. Je n'arrive
déjà pas dans un sens. FEMME : Ecoute, tu me les brises. HOMME : Me les brise. Chienne,
salope. FEMME : Ca devrait t'exciter si je suis une chienne, une salope. HOMME : Je sens que ça vient. (ils sortent, ils reviennent lui fier) HOMME : Alors heureuse. FEMME : Un peu court jeune homme. Ce n'était ni un cap, ni une péninsule. HOMME : Oui, mais j'y suis arrivé. FEMME : Mais sans moi. HOMME : Frigide, tu es frigide (il
se fout d'elle). Voilà ce qui a provoqué ma panne de tout à l'heure. J'ai un
sixième sens moi. FEMME : Et le septième sens, tu le connais ? HOMME : Le septième sens ? FEMME : La porte, fous le camp. |
FEMME : Il faut que je te parle. HOMME : Moi aussi. FEMME : Toi d'abord HOMME : Non toi. FEMME : Bon OK. Je sais ça va être dur pour toi. Mais je te quitte. HOMME : Moi aussi, je te quitte. FEMME : Bien sûr, il faut être deux pour se quitter. HOMME : Non, c'est pas ça. Moi
aussi, je voulais te dire que je te quitte. J'avais si peur de te faire du mal. FEMME : Comment elle s'appelle ? HOMME : Qui ça ? FEMME : Ben celle pour qui tu me quittes. HOMME : Il n'y a personne. Je te
quitte simplement. Pour personne. Pour moi... FEMME : Tu es un cougeat. Si au moins, tu me quittais pour une autre femme. HOMME : Il y a cinq minutes. Tu
voulais me quitter... FEMME : Ce n'est pas pareil. Je te quittais pour, pour... HOMME : Pour qui ? FEMME : Ca ne te regarde pas. HOMME : Non, d'ailleurs ça m'est
égal. FEMME : Ca t'es égal. Je te quitte et tu t'en fous. HOMME : Non. Mais ce qui est
merveilleux, c'est que l'on a senti en même temps que l'on devait se quitter.
Toi pour... FEMME : :Tu ne le sauras pas. HOMME : Moi, pour me retrouver. FEMME : Alors, tu me trompes avec toi. T'es vraiment un salaud. D'ailleurs, je
m'en doutais. HOMME : Je ne te trompe pas. Puis
maintenant, je le pourrai puisque je suis seul. FEMME : Tu n'es pas seul, je suis là. Il n'est pas question que tu me quittes. HOMME : Que tu le veuilles ou non,
c'est comme ça. Ca aurait pu bien se passer mais puisque tu ne le veux pas,
tant pis pour toi. FEMME : Il m'abandonne et il faudrait que je dise amen. HOMME : Mais puisque tu voulais me
quitter. FEMME : Ne change pas de conversation. Même si je ne t'avais rien dit, tu
voulais me quitter. HOMME : Oui. FEMME : Tu vois bien que tu es un salaud. HOMME : Ca c'est la meilleur. Moi,
je ne t'ai pas trompé. FEMME : Si tu m'as trompée et de la manière la plus insidieuse puisque c'est
avec toi-même que tu me trompes. Et ça dure depuis quand ce manège. HOMME : Oh, il y a bien longtemps
que nous nous fréquentons ! Depuis l'enfance sans doute. Mais, je n'en ai pris
conscience que depuis peu. Que veux-tu je m'aime et je veux refaire ma vie avec
moi. FEMME : Tu crois que tu vas t'en tirer aussi facilement. Je reste mon ami, je
reste mon ami. Tu ne sais plus quoi dire. HOMME : Oh si, je me rends mon
aimée, tu es la plus forte ! FEMME : Ah bon, tu trouves que j'ai grossi ! HOMME : Non, seul mon amour a grandi
pour toi. (en aparté) Nous serons
deux à la supporter maintenant. Mais quelle femme !QUITTE OU DOUBLE 1
femme, 1 homme
SOUVENIRS 1 femme, 1 homme
HOMME Te rappelles-tu de notre première promenade. Te
souviens-tu de l'étang si noir au bord duquel j'ai posé ma veste. Tu t'es
allongé et je t'ai embrassée. FEMME Tu m'as violée. HOMME Oui, mais je t'ai d'abord embrassée, je ne t'ai
violé qu'après. Après que nous ayons fait l'amour. FEMME Que tu m'aies forcée. HOMME Si tu veux. FEMME Je ne voulais pas trop. Mais passons. HOMME C'est ça passons. Tu as
remis tes vêtements quelque peu froissés. Déchirés. HOMME Nous nous sommes mariés rapidement. FEMME J'étais enceinte et tu m'avais dit que tu me tuerais
si je faisais sauter le gosse. HOMME Au fait, où est ce doux ange ? FEMME Il est mort. Tu l'as jeté par la fenêtre. HOMME Ne revenons pas sur ce regrettable incident. FEMME C'est ça ne revenons pas. HOMME Mais qu'est-ce que tu as ce soir ? Tu vois tout en
noir. La vie est belle mon amour. FEMME C'est ça je vais me coucher. HOMME Vous y comprenez quelque chose vous. Donner tant d'amour et recevoir si peu, c'est notre triste lot à nous les hommes. |
LE VŒU 1 femme, 1 homme
LUI et ELLE sont sur la terrasse de leur maison de
campagne. ELLE regarde le ciel. LUI fait les mots croisés du journal. LUI : Défaite de Napoléon en huit lettres. Ca se termine
par T E R L O O. ELLE (entrant) : Quelle belle nuit. LUI (sursautant
et laissant tomber son crayon) : Quoi
? ELLE : Quelle belle nuit. Regarde ce ciel étoilé. Là, on
reconnaît la grande Ourse. Là c'est Andromède. LUI : Quand t'auras vu mon crayon, tu me le diras. ELLE : Là. LUI : Où ça là ? ELLE : Là... Cassiopée. LUI (cherchant
par terre) : J'avais bien dit qu'il fallait installer un lampadaire
sur cette maudite terrasse. ELLE : Tu ronchonnes toujours. Regarde la voie lactée et là
l'étoile polaire. On peut pas se tromper c'est la plus lumineuse. LUI : Pas assez lumineuse pour retrouver mon crayon. Mon
plan d'épargne logement pour un peu de lumière. ELLE : Mon pauvre ami, tu es terre à terre. LUI : Je ne suis pas terre à terre je suis par terre.
C'est la faute à Voltaire. (LUI se
relève crayon en main). ELLE : Vite regarde un ver luisant. LUI : Quoi ? ELLE : Trop tard, il a disparu. (un temps) Tu restes plongé dans ton maudit journal au lieu de
regarder le spectacle de la nature. LUI : Si tu savais comme je m'en fous. Il fait froid.
J'arrive pas à lire mon journal. Aussi qu'elle idée de n'avoir pas apporter la
télévision... Tiens ce soir c'était l'émission de... ELLE : Tu passes les vacances avec moi et non avec la télé.
Tu t'en passes très bien de la télé. Tu fais tes mots croisés. On discute. LUI : Tu parles d'une discussion... Des connes d'étoiles
qui éclairent moins qu'une lampe de poche. Des vers luisants et pourquoi pas
deux fourmis qui copulent. (Il se
rapproche d'elle) T'a pas envie d'aller te coucher ? ELLE : Il est tôt encore et le docteur t'a dit le repos le
plus complet. LUI : Il est bon le docteur... C'est pas lui que ça
démange. ELLE : Soit pas vulgaire. LUI : Je suis peut-être vulgaire mais moi, je ne suis pas
frigide. ELLE : Je ne suis pas frigide. LUI : Alors comment que tu appelles une femme qui n'a
aucune réaction en faisant l'amour. ELLE : Ben... C'est une femme avec laquelle sont mari ne
sait pas s'y prendre... Voilà. LUI : Pas s'y prendre... Pas s'y prendre... Ca c'est la
meilleure. ELLE : Tu n'es pas tendre. Tu te jettes sur moi comme un
chien sur un vieil os. LUI : Mais il l'aime le gros toutou son vieil os. ELLE : Mais il l'enterre quand il n'a plus envie de jouer
avec. LUI : Tiens justement en parlant d'enterrement, ta mère
est morte. ELLE : Ah bon, elle n'était pourtant pas si âgée ! Et
comment ça se fait que l'on n'ait reçu aucun faire part ? LUI : Ca n'a pas empêché l'hospice de m'envoyer la note.
Tu te rends compte, ils nous ont facturé un pot de chrysanthème à 120 francs. ELLE : Bien sûr elle ne nous laisse rien. LUI : Ben non, sinon on l'aurait pas mis à l'hospice.
Réfléchis un peu ELLE : Dire que quand on l'a placée, elle avait exactement
mon âge. LUI : Trente-neuf ans. Elle travaillait encore. ELLE : Dire qu'elle y est restée vingt ans. LUI : 59 ans. elle est morte à 59 ans. Dis, je perds la
mémoire mais je ne me souviens plus la dernière fois qu'on l'a vue. ELLE : Oh c'est facile ! Giscard était encore au pouvoir. LUI : C'est pas possible. Il n'y a pas si longtemps. ELLE : Mais si tu avais mis maman dans le coffre. Même que
les flics ont cru que tu cachais un terroriste. Ils ont été bien déçus. LUI : Oui, oui, c'est ça j'avais encore ma vieille deux
chevaux. Le coffre était immense. ELLE : Immense, immense, c'est vite dit. On a dû tout de
même la ranimer en arrivant à l'hospice. On est tout de même gonflé. LUI : Gonflé, gonflé. Elle nous avait légué cette maison
et comme on n'avait pas d'enfant à garder. ELLE : Pour avoir des enfants à garder, il faut que le mari
sache les faire. LUI : Oui, mais si la dame n'a jamais envie...! ELLE : La dame aurait peut-être envie si le monsieur était
tendre. LUI : Moi pas tendre. Tu n'aimes peut-être pas mes petits
bisous dans le cou. ELLE : Dis plutôt tes morsures... LUI : Oh à quoi bon discuter ! Puis comme le docteur a dit
le repos le plus complet... (LUI se replonge dans son journal) ELLE : Te voilà raisonnable. (un temps) Oh l'étoile filante ! (un temps) L'étoile filante. Vite fait un vœu . (LUI se lève et étrangle ELLE) |
CE SOIR TU SORS 2
femmes
FEMME 1 (téléphone) : Ce soir peut-être. Je ne
sais pas... Chez moi ce n'est pas pratique... Ben c'est à dire que ce n'est pas
chez moi. Et chez toi... Ah tu vis aussi chez un copain ! Ouais... Ouais... Il
faudrait les mettre ensemble, on serait tranquille. Le problème c'est qu'elle
est vissée à sa télé... Ton copain aussi. C'est deux là ils sont fait pour se
rencontrer... Ouais très drôle si on arrive à les faire sortir... Eh si ça
t'amuse tant je reste ici... FEMME 2 (entrant en scène) : Tu viens pas voir le reportage à la télé.
C'est vachement intéressant c'est sur les enfants qui meurent de faim à moins
de trois mille kilomètres de Paris. Tu me diras la distance ne fait rien à
l'affaire. Il serait en bas de l'immeuble, il mourrait quand même. Mais la
copropriété gueulerait. Je dis des horreurs mais ça fait du bien. T'es encore au
téléphone. On voit bien que c'est pas toi qui paye la note. FEMME 1 (raccrochant) : Ca y est j'ai fini. Tu disais. FEMME 2 : Tu viens voir le reportage. FEMME 1 : On serait pas mieux ici à
discuter plutôt qu'à regarder des âneries. FEMME 2 : C'est pas des âneries, c'est des gosses qui meurent de faim. FEMME 1 : Oui ben de les regarder
crever ça ne les nourrira pas. On discute jamais. FEMME 2 (sortant) : T'as raison. (voix
off) J'apporte le scrabble. (elle
entre sur scène) On finit jamais la partie mais ça occupe. FEMME 1 : Dis t'a pas envie de sortir
? FEMME 2 : Oh ben non, on va faire un scrabble ! FEMME 1 : Tu sors jamais. C'est bien
de sortir. On se promène on s'assoit à une terrasse. FEMME 2 : Oui, t'as raison. Où est-ce qu'on va ? FEMME 1 : Non pas avec moi. FEMME 2 : Toute seule ça m'amuse pas. Je sors quand je fais les courses. FEMME 1 : Tu pourrais te promener avec
quelqu'un FEMME 2 : Ma mère est en vacances. FEMME 1 : Tu pourrais sortir avec un
garçon. FEMME 2 : Un garçon ! Mais je ne connais pas de garçon.
FEMME 1 : Moi j'en connais un. FEMME 2 : Ben sors avec... je regarderai la télé. FEMME 1 : Non un garçon pour toi. FEMME 2 : Pour moi... Qui ça ? FEMME 1 : Jean-claude le copain de
Bob. Tu pourrais sympathiser avec lui. FEMME 2 : Sortir avec un garçon. Avec toi je dis pas mais un garçon. Tu sais,
j'aime bien ma tranquillité, ma télé. FEMME 1 : Lui aussi il aime la télé.
Particulièrement les reportages sur les enfants qui meurent de faim. Tu
pourrais regarder la télé chez lui. Ce serait comme sortir. FEMME 2 : Tu crois que ça le dérangerait pas. FEMME 1 : Oh non, je le soupçonne
d'être amoureux de toi ! FEMME 2 : Mais il ne me connaît même pas. FEMME 1 : Ben justement. FEMME 2 : Tu crois que je dois mettre ma robe bleue. Tu sais celle avec les
volants jaunes. Celle où l'on me voit les genoux. FEMME 1 : Non, non, t'es très bien
comme ça. Puis tu sais les hommes, il ne faut être trop sexy le premier soir. FEMME 2 : Ouais t'a raison ! Toi tu sais. T'as du succès. Tu crois que si j'amène
un pot de purée de marron ça lui fera plaisir. FEMME 1 : Tel que je le connais tu
peux en amener deux. (FEMME 2 sort puis rentre et s'assoit) FEMME 1 : T'es prête ? FEMME 2 : J'y vais pas. FEMME 1 : Pourquoi ? FEMME 2 : Je le connais pas ce type. Aller chez un homme le soir. Il va me sauter
dessus. FEMME 1 : T'inquiète pas, il est vissé
devant sa télé même avec un pied de biche t'arrivera pas à l'en déloger. FEMME 2 : Il est beau au moins. FEMME 1 : Eh faudrait savoir ce que tu
veux ! Il y a deux minutes t'avait peur qu'il te saute dessus et maintenant tu
veux savoir s'il est beau. Il a son genre. FEMME 2 : Oui mais quel genre FEMME 1 : Le genre qui regarde la télé
et qui joue au scrabble. Pour ça t'a pas besoin de l'apollon du Belvédère. FEMME 2 : C'est quoi l'apol... FEMME 1 : Rien un mec très beau. FEMME 2 : Alors lui il est moche. Tu veux me refiler un mec qui est moche. J'en
veux pas. FEMME 1 : Tu vas pas me dire que pour
regarder la télé t'as besoin d'un beau mec. Tiens assieds-toi là à côté de
moi... FEMME 2 : Pourquoi ? FEMME 1 : Tais toi obéit. Imagine que
la télé est face à nous. FEMME 2 : Mais la télé est dans le salon. FEMME 1 : Imagine deux minutes... Tu sais pas imaginer... Pourquoi tu pleures ? FEMME 2 : C'est un film triste. Je peux changer de chaîne. FEMME 1 : Si tu veux. Bon ben tu me
vois maintenant. FEMME 2 : Non je regarde la télé. FEMME 1 : Bon alors tu peux regarder
la télé avec un mec qui n'est pas franchement beau. FEMME 2 : Oui ta raison c'est toi qui sais. Tu connais les hommes. Et toi tu
sortirais avec lui. FEMME 1 : Là n'est pas la question. FEMME 1 : Non, je ne sortirais pas
avec lui. FEMME 2 : Ben alors pourquoi moi ? FEMME 1 : Mais il sort pas ce mec. Toi
non plus. Donc vous êtes fait pour sortir ensemble. FEMME 1 ; Vous passez votre temps à
regarder la télé et à bouffer. Vous êtes fait pour vous entendre. Vous avez les
mêmes goûts. C'est pas compliqué, on dirait le frère et la soeur. FEMME 2 : Et ben justement. FEMME 1 : Qu'est-ce que t'a encore à
redire ? FEMME 2 : J'aime pas mon frère. FEMME 1 : Et pourquoi ça ? FEMME 2 : Il mangeait toute la purée de marron. FEMME 1 : Bon la question n'est pas
là. Si ça peut te rassurer, emmène trois pots de purée de marron. FEMME 2 : Il est gentil au moins. FEMME 1 : Tant que tu lui laisses la
télécommande de la télé il est très gentil. (Sonnerie de téléphone ; FEMME 1
décroche) Quoi... Vous arrivez mais ce n'est pas ce qui était prévu... Ah
bon je comprends ! (FEMME 1 raccroche) Changement de programme.
C'est lui qui vient. FEMME 2 : Comment ça c'est lui qui vient ? Mais je ne suis pas d'accord. FEMME 1 : Tu peux pas lui faire ça. Sa
télé vient de tomber en panne. Il est au bord de la crise de nerf. FEMME 2 : Mais je m'en fous. FEMME 2 : Ah bon... Tu crois... J'accepte... Mais à une seule condition. FEMME 1 (à genoux) : Laquelle ? FEMME 2 : C'est moi qui garde la télécommande.
NOIR musique générique de feuilleton FEMME 2 (voix off) Dis tu veux de la purée de
marron. Dis ils sont pas jolis les volants jaunes de ma robe bleue. VOIX D'HOMME : Ta gueule, je regarde le film. |
DISCOTHEQUE 2 femmes
FEMME 1 : Attention grand blond sur la
droite prépare ton rouge à lèvre, vite ta mèche. Alerte terminée. Il invite la
radasse au teeshirt avec nombril apparent. FEMME 2 : Je t'avais bien dit qu'on ne s'était pas habillé sexy. FEMME 1 : Sexy sexy. Je ne veux pas
attirer pour mes fringues mais pour ma richesse intérieure. FEMME 2 : Ben oui mais alors il ne faut pas aller au Stromboli. FEMME 1 : Ah le cheveux gras !
Celui-là, il est pour nous... C'est ça bonjour... Si on danse... Non. Alors
pourquoi qu'on est là... On attend le stage de macramé. Qu'on est que des
mal... Et ta vu ta tronche c'est ça va draguer le nombril apparent... Mais pour
qui il se prend celui-là... Si au moins il était beau... La semaine dernière,
j'ai dansé avec lui. D'abord ses mains sont moites et en plus, elles n'arrêtent
pas de glisser de ma taille à mes fesses. J'ai passé tout le slow à sentir ses
ongles dans ma chair. Il pourrait au moins se manurécurer. Tu sais pas ce qu'il
a eu le culot de me dire... FEMME 2 : Non, mais je sens que je ne vais pas tarder à le savoir. FEMME 1 : Oh, oh, j'aime pas ce ton
ironique ! Si je t'embête, je m'en vais... FEMME 2 : Non, non raconte, de toute de manière j'ai rien d'autre à faire jusqu'à
cinq heures du matin. FEMME 1 : Et ben, il m'a proposé... FEMME 1 : Oh si... FEMME 2 : Oh le salaud... FEMME 2 : Il a dû te confondre avec Ingrid Bergman... FEMME 1 : Ah bon ! Il m'a pris pour
une actrice et Brahms alors c'est pas une position du Karma zaratrousta. FEMME 2 : Non c'est un musicien classique. FEMME 1 : Ah bon ! Je pensais qu'il me
disait une cochonnerie. Finalement sous ses cheveux gras il y a quelque chose.
Eh, je vais lui faire signe. Il fait semblant de ne pas me voir. Petit
rancunier va... FMME 2 : Tu sais avec ce que tu lui as dit... (FEMME 1 se lève et sort) FEMME 2 : Oh si m'avoir traîner dans cette boîte minable alors que j'ai la
crève... (FEMME 1 revient) FEMME 1 : Tu sais pas ce qu'il m'a dit
? FEMME 2 : Non. Mais je ne vais tarder à le savoir. FEMME 1 : Il m'a dit qu'il s'en tapait
le coquillard. FEMME 2 : De quoi ? FEMME 1 : Ben quand je lui ai demandé
s'il aimait Beethoven. FEMME 2 : Tu me fatigues. FEMME 1 : Les hommes sont trop
compliqués. FEMME 2 : Mais la semaine dernière il faisait référence... FEMME 1 : Oui et cette semaine il aime
plus la musique. C'est un instable. Je m'en doutais. FEMME 2 : Il faut que ce que tu dis à un homme soit approprié aux circonstances.
Tu ne peux pas lui répondre par rapport à ce qui s'est passé une semaine
auparavant. FEMME 1 : Ah bon... Ouais t'a raison.
Je comprends. Je lui dégraisserais les cheveux. Nous parlerons musique. Oui
c'est ça je comprends. (FEMME 1 se lève et sort) FEMME 2 : J'en doute. Mais où tu vas ? (FEMME 1 revient) FEMME 1 : Ca y est. Il a eu une
réponse appropriée. FEMME 2 : Qu'est-ce que t'as encore fait ? FEMME 1 : Je l'ai traité de pédé. Ca
c'est du approprié... Oh regarde, il se barre avec le nombril apparent ! En
plus il me fait de grands sourires. FEMME 2 : Lui aussi, il te fait une réponse appropriée. FEMME 1 : Alerte beau brun à 30
secondes. Paré au rouge à lèvre. Ta mèche. Redresse ta mèche. Fin de l'alerte.
Il aborde la starlette décolorée. Dis... tu crois que je devrais me décolorer. FEMME 2 : Je crois surtout que tu devrais la fermer. (FEMME 2 se lève)
Bonsoir. (FEMME 2 sort) FEMME 1 : Qu'est-ce qui lui prend ? Je l'accompagne pour lui faire plaisir. C'est ça rentre chez toi. C'est de sa faute si je n'ai pas dansé une seule fois ce soir... Oh oh ! Alerte. Beau ténébreux à 20 secondes paré au rouge à lèvre. Ca y est accostage réussi. Mais oui je veux bien danser (en aparté) Quand je vais raconter ça à Sophie. Quoi si je peux te prêter mon rouge à lèvre. Ah non... tu n'es pas pédé. C'est pour ta copine. Casse-toi, je fais pas parfumerie. Non mais... J'en ai marre. Je les méprise tous... Sophie attends-moi je t'en supplie... |
FALLAIT Y PENSER 2
femmes
(FEMME 2 ouvre son parapluie) FEMME 1 : Pourquoi ouvres-tu ce
parapluie ? FEMME 2 : C'est symbolique, c'est
pour me préserver des mauvaises pensées. FEMME
1 : Comment ? FEMME 2 : Les gens tout autour de
nous ont de mauvaises pensées. Grâce à ce parapluie, je me protège. FEMME
1 : Oui. Mais si les mauvaises pensées viennent de toi, tu les
empêches de s'en aller. FEMME 2 : Merde, je n'avais pas
pensé à ça. FEMME 1 : Tu vois. FEMME 2 : Mais je n'ai pas de
mauvaises pensées. FEMME
1 : Tout le monde a des mauvaises pensées. FEMME 2 : Moi non. FEMME
1 : Pourquoi tu ferais exception ? FEMME 2 : Parce que j'ai mon
parapluie. FEMME
1 : Attention... Là... A ta gauche... FEMME 2 : Qu'est-ce qu'il y a ? FEMME
1 : Une mauvaise pensée vient de passer. FEMME 2 : Tu me fais marcher.
Puis, à ma gauche, il y a toi qui fait barrière. FEMME
1 : Moi. Mais si la mauvaise pensée vient de moi. On est
toujours trahi par ses amies. FEMME 2 : Oui, mais toi, tu n'as
pas de mauvaises pensées. FEMME
1 : Qu'en sais-tu ? FEMME 2 : Oui c'est vrai. Je n'en
sais rien. Tu as de mauvaises pensées ? FEMME
1 : Un nombre incalculable. J'en déborde. FEMME 2 : Lesquelles par exemple ? FEMME
1 : Non, non. FEMME 2 : Pourquoi non, non ? FEMME
1 : Parce que si tu dévoiles une mauvaise pensée, elle diminue
en valeur, alors que là comme ça t'intrigue, elle redouble de mauvaiseté. Tu ne
sens pas comme elle t'envahit. FEMME 2 : Ca me fait froid dans le
dos. FEMME
1 : Et encore, c'est une toute petite. C'est la mauvaise pensée
témoin. C'est la mauvaise pensée éclaireuse à tête chercheuse de faille. OH !
Le scanner qu'elle me transmet est hautement positif. FEMME
1 : Positif, c'est plutôt bien. FEMME 2 : Pour moi oui. Pour toi
c'est négatif. FEMME
1 : Qu'est-ce que j'ai docteur ? FEMME 2 : Un déficit chronique en
mauvaises pensées. Un déséquilibre hormonal entre le bien et le mal. FEMME
1 : Ca vient d'où ? FEMME 2 : Tu t'es trop protégée
des mauvaises pensées donc tes bonnes pensées sont devenues paresseuses. En
gros, ce sont de grosses feignasses. FEMME
1 : Mais pourtant, je les ai cultivées. FEMME 2 : Oui mais dans du coton.
En somme, tu les as stérilisées. Eunuquéifiées. En gros, tes bonnes pensées n'ont
pas de couilles. A la première alerte, elles se débandent et tu seras
entièrement occupée par des mauvaises pensées. Tu as fait la politique de
l'autruche. Ton parapluie, c'est la ligne Maginot. Attends-toi à voir déferler
les Panzer-Division de la mauvaise pensée. FEMME
1 : Tu crois que l'on peut me sauver ? (FEMME 2 fait la moue) Il n'y a aucun espoir ? FEMME 2 : Il faut réagir tout de
suite. FEMME
1 : Qu'est-ce que je dois faire ? FEMME
1 : Mais concrètement ! FEMME 2 : A toi de trouver le
salut. Ton propre soleil intérieur doit te guider. FEMME
1 : J'ai un soleil intérieur ? FEMME 2 : Oui. Nous avons tous un
soleil intérieur. Mais certains ne le savent pas. FEMME
1 : Comme moi. Mais c'est grave si je ne le ressens pas. FEMME 2 : Non pas vraiment...
Enfin, si peut-être... Oui, oui... FEMME
1 : C'est grave... (FEMME 2 opine du chef) Qu'est-ce que
je dois faire docteur ? FEMME 2 : Ton parapluie encore. Il
te voile la face et empêche au grand soleil, au vrai soleil de nourrir ton
soleil intérieur qui, je me vois obligé de te le dire, se meurt. FEMME
1 : J'en veux plus de ce parapluie. Je veux réoxygéner et
réchauffer mon soleil intérieur. Tiens, je te le donne. FEMME 2 : Qu'est-ce qu'il faut pas dire pour avoir un parapluie à l'oeil ! |
L'HOMME DE MA NUIT 1
femme
J'attends,
j'attends. Vous vous
demandez ce que j'attends. J'attends
l'homme de ma vie. Quand je dis
j'attends l'homme de ma vie, je me contenterais de l'homme de ma nuit. J'en suis là ! Car à force
d'attendre l'homme de sa vie, on se dessèche. Alors un homme
pour une nuit, ça humecte... un peu l'espoir. Au matin, je
me rends compte que ce type-là est bien l'homme de ma nuit. Mais pour la
vie, il repassera. C'est
peut-être parce que j'accepte que vous soyez l'homme de ma nuit que vous ne
deviendrez jamais l'homme de ma vie. Car l'homme de
ma vie sera beau, intelligent, délicat. L'homme de ma
vie me prendra pour épouse. L'homme de ma
nuit me prendra tout court... pas trop court tout de même... on n'a qu'une nuit
à passer ensemble. Une nuit ça
va. Pas le temps de se lasser, juste le temps de s'enlacer. Une vie c'est
long mais c'est si beau une vie à deux. Une nuit à
deux c'est pas mal non plus. C'est un
raccourci de la vie. On s'aime, on
se prend. Puis on
s'endort l'un contre l'autre. Parfois on se
réveille dégoûté. T'as vu ce
type que j'ai dégoté. Dans le feu de
l'action, je n'ai pas vu sa tête, j'avais l'esprit ailleurs. Mais
maintenant que je la vois... Quelle tronche de cake. Heureusement
qu'il se casse demain matin. Ca arrive
aussi avec l'homme de sa vie mais souvent on en prend conscience qu'à la fin de
sa vie et là, c'est trop tard. Et les nuits
sont longues, très longues à côté de l'homme de sa vie ronflant, bavotant,
crachant. J'ai bien
rencontré une fois l'homme de ma vie. Le problème
c'est qu'il était déjà dans la vie d'une autre femme, la femme de sa vie. Ca
marche dans les deux sens. Il ne pouvait
me consacrer qu'une nuit. Alors je n'ai
passé qu'une nuit avec l'homme de ma vie. Mais quelle
nuit. Une nuit
longue comme une vie. Une nuit qui ressemblait tellement à une vie qu'au matin, j'ai failli mourir. |
JE SUIS ENCEINTE 2
femmes
FEMME 1 : Je suis enceinte. FEMME 2 : Toi. FEMME 1 : Non la voisine. FEMME 2 : Mais tu n'as pas d'ami ! Tu ne fréquentes personne ! FEMME 1 : Faut croire que si. FEMME 2 : T'es vachement cachottière. Et c'est pour quand ? FEMME 1 : Pour dans un an. FEMME 2 : Et oh c'est pas possible ! On peut pas être enceinte un an en avance. FEMME 1 : J'ai pas dit ça. FEMME 2 : Ben quoi alors. FEMME 1 : Je serai enceinte dans trois
mois et Guillaume... FEMME 2 : Qui c'est ça Guillaume ? FEMME 1 : L'homme de ma vie. FEMME 2 : Le père du petit. FEMME 1 : Ben non le petit. FEMME 2 : T'es même pas enceinte et tu sais déjà que tu vas avoir un garçon ! FEMME 1 : C'est des choses qu'on sent.
Tu ne peux pas comprendre, tu n'as pas d'enfant. FEMME 2 : D'accord. Mais toi non plus tu n'as pas d'enfant. FEMME 1 : Ne chipote pas. Je suis né mère et mon fils sera le plus bel homme de
la terre... FEMME 2 : Comme son père qui sera... FEMME 1 : Peu importe. C'est la mère
le plus important. C'est prouvé scientifiquement... FEMME 2 : Ce qui est également prouvé scientifiquement c'est que la mère bien que
la plus importante doit être fécondé par un homme pour que puisse exister le
plus bel homme de la terre. FEMME 1 : Les hommes ça court les
rues. FEMME 2 : Oui, mais pas ton lit. FEMME 1 : J'ai qu'à claquer des doigts
et j'en ai un à mes pieds. (elle essaie en vain de faire claquer ses doigts) FEMME 2 : Bon courage. Tu manques d'entraînement. FEMME 1 : a qu'à secouer ton
lit et il en tombe cinquante. FEMME 2 : Tu sais un seul me suffit, le mien. Puis c'est pas un homme qui compte mais mon
homme. Toi finalement tu ne recherches
qu'un reproducteur. Un étalon. FEMME 1 : De toute manière, c'est tous
des étalons alors au lieu de m'apporter des fleurs qu'il m'apporte un bébé. Je
m'en contenterai comme homme. FEMME 2 : T'a pas l'impression que tu fais un mauvais calcul que tu risques
d'étouffer ce gosse de reporter sur lui tous ce que tu n'auras pas pu donner à
un homme. FEMME 1 : Mais je veux bien donner
tout ça à un homme mais c'est eux qui ne veulent pas. FEMME 2 : Si tu commençais par le commencement et que tu arrêtais de te poser des
questions. Tu en rencontreras un gentil garçon. FEMME 1 : Tu crois ? FEMME 2 : Mais oui. FEMME 1 : Et il me fera un petit. FEMME 2 : Pas tout de suite. FEMME 1 : Ben alors qu'il aille se faire
foutre. |
ALLO JE PEUX TE PARLER 2
femmes
FEMME 1 Allô je peux te parler ! FEMME 2 Mais c'est que je ne suis
pas seule. FEMME 1 Ben c'est justement pour ça
que je veux te parler. FEMME 2 Parce que je ne suis pas
seule ? FEMME 1 Non parce que moi je suis
seule. FEMME 2 Mais il est quatre heures du
matin. FEMME 1 Je sais. Je ne t'ai pas
appelé pour avoir l'heure. FEMME 2 Mais tu ne dors pas. FEMME 1 Toi non plus tu ne dors pas.
J'en ai marre d'être seule. FEMME 2 Va dans un bar et trouve toi
un homme. FEMME 1 Tu es folle. Ca va pas la
tête. Tu me prends pour qui. J'irais comme ça dans un bar et je ramasserais un
homme au hasard et qu'est-ce que je ferais avec lui. FEMME 2 Ben déjà, tu m'appellerais
pas FEMME 1 Tu te fous pas mal de moi.
Ce que tu veux c'est ne pas être dérangée quand tu fais tes cochonneries. FEMME 2 Mais non tu prends tout de
travers. Un jour tu verras, tu trouveras un garçon très bien, très gentil, qui
sera plein d'attention pour toi. Il te récitera des poèmes, t'offrira des
fleurs... FEMME 1 T'as pas une adresse par
hasard ? FEMME 2 Ben non, sinon je me serais
déjà servie (elle parle à son compagnon)
Mais non, je parle pas pour toi. Tu sais c'est la... (elle tousse). FEMME 1 La quoi. Tu voulais dire
quoi ? FEMME 2 La fatigue. Moi, j'ai mon
homme à côté. Ah non il se lève ! Il se rhabille. Il s'en va. Y'en a marre ça
fait le troisième que tu me fais partir. FEMME 1 Ah ! FEMME 2 C'est tout ce que tu me dis. (Femme 2 raccroche. La lumière s'éteint sur elle) FEMME 1 Je ne vois pas pourquoi je
serai la seule à être seule. (elle
feuillette un carnet) Bon maintenant j'appelle Martine. |
LA FAUSSE DEPRESSION 2
femmes
CARO : Allô Martine, je crois que c'est la fin ! MARTINE : La faim ben mange. CARO : Non la fin F I N MARTINE : La fin de quoi. CARO : Ma fin, tu ne comprends pas cette nuit je me supprime. MARTINE : C'est encore à cause de Gérard ! CARO : OH si ce n'était que Gérard ! Non c'est la vie en général. MARTINE : Mais tout de même Gérard en particulier.
CARO : Peu importe. Tu es la
dernière personne vivante à qui je parle. MARTINE : Ecoute Gérard vient de te quitter. Tu n'es pas bien c'est normal.
Laisse passer quelques jours. CARO : Non j'ai pris ma décision. Si je ne me tue pas maintenant je ne le
ferai pas et je le regretterai toute ma vie. MARTINE : Ben justement attends. T'es angoissée c'est normal. CARO : Je ne suis pas angoissée. Je suis saine de corps et d'esprit et c'est
d'un pas décidé que cette nuit je fais faire le grand saut. CARO : Oui, je vais me coucher mais une bonne fois pour toutes. Je te lègue
mon abonnement à l'aquaboulevard. MARTINE : C'est pas là que tu as rencontré Gérard. CARO : Merci ! Tu me remontes vachement le moral. MARTINE : Je croyais que tu voulais te suicider.
CARO : Oui. Mais tout de
même... Je croyais que tu étais ma copine. MARTINE : Ecoute à chaque fois qu'un homme te quitte tu veux te suicider. CARO : Oui mais tu verras un jour je le ferai. MARTINE : Oui ben ce jour là m'appelle pas. Bonsoir. (elle raccroche) J'ai peut-être été un peu dur. On sait jamais si
cette fois c'était la bonne. MARTINE va chez CARO. Elle sonne. CARO : Tiens salut Nat. Qu'est-ce que tu fais là ?
CARO : Mais de quoi ? CARO : AH oui j'ai changé d'avis après le coup de téléphone de Gérard !
D'ailleurs, il devrait pas tarder. Ben tu m'excuseras. Tu comprends. A moins
que tu veuilles participer mais je crois que c'est pas ton genre. T'es vieux
jeu. C'est pour ça que tu es seule. Bon je te laisse il faut que je me
pomponne. |
METRO PARANO
1 femme
Ouf j'ai eu de la chance. Regards angoissés à
l'intérieur du métro. Ca va, je suis seule...
parce qu'en général à cette heure-là, il y a toujours 4 loubards à côté de moi. Elle sort sans sa maman
cette gentille petite fille. Elle veut pas qu'on
l'accompagne. Non elle veut pas. Bon faut que je tienne
encore trois stations. Merde, il y a un type qui
vient d'entrer. Ca y est c'est pour moi. Ca va être ma fête. Oh, c'est pas vrai, il
arrive. Vite ma bombe lacrymogène. Bouge pas où je tire le
signal d'alarme. Hé, hé, t'en veux un coup
dans la tronche. Quoi, qu'est-ce que c'est
que ce papier. Prendre le papier très
rapidement La direction pour les filles
du calvaire. Il me cherche ou quoi. Il croit qu'il va m'avoir
avec sa ruse. Tiens prend ça dans les
yeux. Encore un qui n'aura pas mon
corps. Ouf la station suivante. C'est ça, tire-toi ! Va t'asseoir là-bas. Ah ! enfin une femme ! Elle
s'assoit. Je vais me mettre à côté d'elle. Toi bouge pas et fait pas
semblant de pleurer. Elle se trouve dos à elle. Bonsoir. Excusez-moi... Je peux m'asseoir à côté de
vous... Entre femmes, on peut
s'entraider. Ha ! Un homme. Mais c'est pas vrai. Ca doit être le complice de
l'autre. Mais qu'est-ce qui me fait
lui. Qu'est-ce que tu veux avec
ton papier ? Hé les mecs. Coup de lacrymo. Allez du balai. Ouf ! Merde, j'ai raté ma station. Terminus tout le monde descend. Je suis la seule à descendre. Qu'est-ce qu'il me veut celui-là ! Non, j'ai pas de cigarette. Je hais les pauvres. Non, il ne te reste même plus les yeux pour pleurer. Coup de lacrymo. Bon, je vais prendre un
taxi. Les rues sont si noires. Hep taxi. Rue du temple. Quel numéro ? Y'a pas de numéro. Vous voulez peut-être aussi
l'étage et mon numéro de téléphone. Bon. Roulez droit devant vous. Là... Là ce sera parfait. Combien ? Gardez tout. Ne me touchez pas. Sortie du taxi. En courant
jusqu'à chez elle. Arrivée devant la porte. Clés. Mais c'est pas vrai ! Quelle soirée ! Qu'est-ce que c'est que ce bordel
! Pourquoi ça n'ouvre pas ? Un cambrioleur. Oui, un cambrioleur qui
coince la porte. Haaaa... Y'a personne. C'était mon ombre... Parfois, je suis vraiment
conne. Bon, calmons-nous. Exercices respiratoires. Mais oui, j'avais oublié le
septième verrou. Elle referme la porte avec
tous les verrous. Ha (soulagement) Enfin chez soi. Vite la télé Qu'est-ce que c'est que ça ? Viols, meurtres. Enfin un peu de
distractions. |
CINEMA 1
femme
Ou aou le mec. Oui, viens par là... Viens
par là. Oui, oui, c'est parfait. S'il y a quelqu'un là haut,
je vous en supplie. Oh, c'est pas vrai. Il m'a souri. Quelle dentition parfaite. Ah merde, c'est au garçon
qu'il sourit. Mais ça fait rien, je suis
sûre que je lui plais Il commande une orangeade. Oh les belles mains ! Et cette façon de boire avec
distinction. Oh, il a un peu renversé ! (renifler) Et quelle senteur de mâle. Ah l'extase ! Et ce costume de chez
Cerruti. Il tombe à la perfection sur
son torse musclé. Bien sûr les baskets ça fait
pas terrible avec le costume. C'est son côté bohême. De toutes manières, je
n'aime pas les hommes parfaits. Mon premier cadeau ce sera
une paire de chaussures. (elle se penche un peu) Du 43, oui du 43, j'ai
l'oeil. Quels bras musclés. Et là toute la nuit, il me
récitera des poèmes. Je serais sa Dulcinée, il
sera mon Hidalgo. Je serais sa Juliette et lui
mon Roméo. Sa joie sera grande quand je
lui donnerai son premier fils. Il aura le même nom que son
père. Mais au fait comment il
s'appelle... Pour moi ce sera toujours
amour. Et près du feu, nous
vieillirons ensemble. Qu'est-ce qu'elle vient
foutre là celle-là ? Elle s'approche de mon
homme. Mais c'est pas vrai elle
l'embrasse. Salaud, après tout ce que
l'on a vécu ensemble. Tu penses aux enfants. Ah les hommes ! Les hommes ! Ils vous promettent monts et
merveilles et finissent par vous laisser tomber comme une vieille chaussette. C'est ça part avec elle. Je ne me mettrais pas en
colère. Ah tu n'oses pas le dire ! Tu fais semblant de
m'ignorer. Mais dans le fond, tu sais
que j'ai raison. Non, non, je resterai digne. Bien sûr, lui, il est plus
vieux. Quel beau visage buriné. Ridé plutôt. Et ses mains tremblent. Oh ! Il a fait tomber sa
béquille. Encore souple pour son âge. Et hop de sa main
arthritique il a ramassé la béquille. Je serai son bâton de
vieillesse. Il m'a souri. Oh il a encore une dent. Ah non, elle vient de
tomber. (elle regarde vers l'endroit
où était assis le jeune homme.) Bien sûr les poèmes et les
enfants, c'est râpé. On parlera plutôt de
prostate et de bouillie. Mais toi au moins, tu seras fidèle. |
POLAIRE 2
femmes
FEMME 1 Je suis frigide. FEMME 2 Toi frigide, tu rigoles. FEMME 1 Oh non je ne crois pas ! FEMME 2 Tu me fais marcher. Ta
chambre est près de la mienne. L'autre jour, je t'ai entendue avec... FEMME 1 Je simule. FEMME 2 Ah bon ! C'est vachement
bien imité. FEMME 1 Oui, je sais. Ca plaît. Les
hommes préfèrent même souvent les
imitations. Ca leur évite de se poser des questions. Et pourquoi t'es frigide ? FEMME 1 Si je le savais, je ne le
serais plus. FEMME 2 C'est bizarre d'être
frigide. Franchement t'as tort. FEMME 1 La question n'est pas là. FEMME 2 Ben si parce que tu rates
beaucoup. FEMME 1 Je sais. FEMME 2 Ben non, tu sais pas puisque
tu es frigide. FEMME 1 Ouais j'imagine ! FEMME 2 Oh non tu ne peux pas imaginer ! C'est inimaginable. Si tu savais. |
IL VIENT DE ME QUITTER 2
femmes
FEMME 1 : Il vient de me quitter. FEMME 2 : Jacques ? FEMME 1 : Mais non, Dupont la joie. FEMME 2 : Tu sors avec deux hommes ? FEMME 1 : Pour ce qui est de Jacques,
c'était celui d'avant. FEMME 2 : Ah oui ! Le petit blond. FEMME 1 : Mais non, ça c'était Yves FEMME 2 : Ah ! Il était gentil celui-là. FEMME 1 : C'était un vrai salaud. FEMME 2 : Mais le salaud, je croyais que c'était Henri. FEMME 1 : Tu m'agaces. Je te dis qu'il
vient de me quitter. FEMME 2 : Qui ça ? FEMME 1 : Mais lui. FEMME 2 : Qui ça lui ? FEMME 1 : J'en sais rien moi. J'ai pas
eu le temps de lui demander son nom. FEMME 2 : C'est bien toi ça. Tu t'es ramassé un homme dans la rue. FEMME 1 : Mais non tu me prends pour
qui... dans le métro. FEMME 2 : Et tu l'as ramené chez toi. FEMME 1 : Ben oui. FEMME 2 : Et vous avez fait ce que je pense. FEMME 1 : Ben non, justement. Il m'a
quitté avant. FEMME 2 : Je comprends rien. Tu te fais draguer dans le métro. Ce type vient chez
toi et il ne se passe rien. FEMME 1 : Mais c'est pas lui qui m'a
dragué. C'est moi qui l'ai dragué. FEMME 2 : Maintenant, tu dragues les types dans le métro. FEMME 1 : Ben tu sais depuis que j'ai
plus ma voiture. FEMME 2 : Et pourquoi il a voulu rien faire ? FEMME 1 : Je sais pas moi. FEMME 2 : Je comprends rien. Tu le dragues. Ce mec te suit et il ne se passe
rien... Il ne t'a rien volé par hasard. FEMME 1 : Non. FEMME 2 : Incompréhensible. FEMME 1 : Poisson d'avril. FEMME 2 : Ah bon vous avez fait crac-crac ! FEMME 1 : Non. FEMME 2 : Ne recommence pas. FEMME 1 : Personne n'est venu chez
moi. FEMME 2 : Ah bon, ça m'étonnait aussi ! FEMME 1 : Et pourquoi tu dis ça ? FEMME 2 : Pour rien. |
SURTOUT MOI 2
femmes
(Deux vieilles femmes) FEMME 1 Tu te rappelles comme on
était belle. FEMME 2 Oh oui... Surtout moi. FEMME 1 Tu te rappelles comme on
était sollicité par les hommes. FEMME 2 Oh oui... Surtout moi. FEMME 1 Tu te rappelles comme les
hommes nous noyaient sous les cadeaux. FEMME 2 Oh oui... Surtout moi. FEMME 1 Tu te rappelles Henri... FEMME 2 Si je me rappelle Henri...
Un grand brun avec une superbe moustache. FEMME 1 Tu te rappelles comme ils
nous aimaient... FEMME 2 Oh oui... Surtout moi FEMME 1 Ah bon ! Ben tu vois,
l'autre jour par hasard mais alors par le plus grand des hasards je l'ai
rencontré Henri. FEMME 2 C'est incroyable ça. Je
croyais qu'il habitait sur la côte avec sa femme. FEMME 1 Oui. Mais il était sur
Paris. Je sais pas trop. Des histoires de retraites à régler. Je crois. Puis,
sa femme est morte il y a trois ans. Un accident... Il m'a invitée à le
rejoindre, justement sur la côte. FEMME 2
Et on part quand. FEMME 1 Ben c'est que...
justement... Tu sais ce qu'il m'a dit Henri ? FEMME 2 Non. FEMME 1 Surtout pas elle. |
ETAT DAME 1 femme
Les grands, les petits, les
laids, les beaux. Je suis une femme à hommes. Oh, je sais ce que vous
pensez : Une salope. Lui l'homme à femmes, c'est
un Don Juan, un séducteur. Mais moi je suis une salope,
il n'y a pas d'autre mot. Mysogine, phallocrate que
nenni. Un reste de morale
chrétienne. N'empêche que
Marie-Madeleine c'était une pute. Si j'étais en pays musulman
on ne me lapiderait pas avec des pierres mais avec des pavés. Qu'est-ce que vous voulez,
je suis une fille simple. Aussitôt dit aussitôt prise. J'aime sentir ces grands
bênets s'activer sur moi. Je réponds : Ben oui mon salaud t'aurais
pu te laver. On me traite de paillasson,
de carpette. J'ai le vice dans la peau. Vissé au corps qu'il est le
vice. Un petit coeur qui attend
l'amour. Mais comment que je le
reconnaitrais ? Je suis peut-être une
salope, mais vous aimez les salopes. Je suis par une cruche. Aimez-vous les uns les
autres qu'il a dit le barbu de la croix. Et moi c'est un type comme
ça qui me faudrait. Un mec, un vrai qui pense
pas qu'à ça. Un mec qu'avait l'amour en
lui. Et quand je dis l'amour je
dis pas la fornication. Je suis chrétienne telle est
ma gloire. Les dernières seront les
premières à entrer au royaume des cieux et les anges trompetteront mon arrivée. Et Saint-Pierre m'accueillera et la vierge Marie s'approchera de moi et me dira de sa voix céleste : T'approche pas de mon fils salope. |
JE
VAIS ÊTRE MAMAN 1 femme
Je vais être maman. Si, si, de mon ventre va
éclore un petit ange qui va me faire souffrir comme une bête pendant quatre
heures. Ca fait si longtemps que
nous attendions cet heureux événement avec Pierre. Pierre c'est mon petit
homme. Je l'aime mon petit homme.
Il est si prévenant. Lui aussi voulait être papa. Le problème c'est qu'il
est... Vous savez quand on ne peut
pas... Je vois que monsieur sourit. Monsieur connaît. Impuissant. Pas monsieur, Pierre mon
petit homme. Parait que c'est psychologique
chez lui. Notre sexologue dit que je
ne sais pas le prendre. Faites excuse, c'est lui qui
ne sait pas me prendre. Paraît que je le domine, que
je le traumatise. Mais moi, j'aime ça avoir un
homme à ma botte. C'est pour ça que j'ai
choisi Pierre, mon petit homme. C'est un mou, il est mou de
partout d'ailleurs. Remarquez je peux le
façonner à ma convenance. Je sais. Je ne devrais pas l'appeler
" Pine de piaf " Ca aide pas dans ces
moments-là. Hein, monsieur, ça vous
rappelle des souvenirs ! Félicitations madame. Madame doit bien dormir. Vous vous demandez alors
comment j'ai pu tomber enceinte; Vous êtes con ou quoi. J'ai été avec un autre homme
un dur, un vrai un tatoué qui m'a fait ça comme une lettre à la poste. J'ai vite été affranchie. Et le colis, je l'ai là dans
le ventre. Il cogne dur le petit. J'ai vu à l'échographie, un
petit gars avec tout ce qu'il faut où il faut. " Il est normal ",
m'a dit le pédiatre. Deux jambes, deux bras, dix
doigts... à chaque main. C'est pas grave je lui
tricoterais les gants moi-même. Pierre croit être le père de
l'inconnu qui squatte mon bide, ne le contredisez pas. Il est si sensible mon petit
homme et si con... Depuis qu'il sait qu'il va
être père. Il n'est plus impuissant. Quand je vous disais que c'était psychologique. |
MON
PETIT FRERE 1 femme
Moi j'ai un petit frère. Je l'aime bien mon petit
frère. C'est ce que maman veut que
je dise. Avant j'étais seule dans ma
chambre. Mais maintenant c'est notre
chambre. Avant j'étais la petite
fille à son papa. Maintenant, nous sommes les
petits chéris à papa. Papa dit que je suis
maladroite. J'ai bercé mon petit frère
dans le vide et il est tombé. Il est pas morte. Le docteur dit qu'il s'en
remettra mais qu'il ne marchera plus jamais. Je suis pas méchante. Je voulais pas qu'il
souffre. Je voulais seulement qu'il
disparaisse. C'est pas tout ça faut que je le promène avec sa chaise roulante dans les escaliers. |
LA PENSEE NEGATIVE 1
femme
Avant j'étais seule et triste, maintenant je suis
seule et gaie. Toute seule, je peux faire des tas choses. Pas de dispute pour regarder la télé. Ca me permet de regarder seule des films d'amour où
des couples s'embrassent. J'embrasse jamais personne. Seule dans mon grand lit je peux dormir à l'aise. Je
peux pleurer à l'aise aussi je dérange personne. Mais positivons. Je suis seule et alors. Je suis pas la seule à être
seule. Déjà ça rassure, on se sent moins seule. L'autre jour, je suis allé dans
un club de gens seuls. Ben, j'étais pas tout seule. J'ai parlé avec eux et j'ai
compris pourquoi ils étaient seuls. Eux aussi, ils ont compris pourquoi j'étais
seule. On est rentré chacun de notre côtre côté. Ben je vous avoue que j'ai
jamais vu autant de côtés. J'irai plus ça m'a découragée. Je suis seule et alors. Je m'occupe de moi. Les
soirées passent plus vite surtout que je me couche à 8 heures. J'arrive pas à
dormir. J'arrive pas à réchauffer mon petit coeur qui ne bat plus que pour...
pour qui ? Pour quoi... ? Demain, je sors. J'irais dans un endroit chic, je
montrerai mon côté chic. Je m'intéresserai au premier homme que je verrai. Je
le ramènerai chez moi et bien sûr il voudra me .... La dernière fois que j'ai ramené un homme, il n'a
rien fait. Comme quoi je suis mauvaise langue. Il s'est endormi tout contre moi
sans arrière pensée. Faut dire qu'il avait beaucoup bu. Au milieu de la nuit,
il s'est réveillé. Un rayon de lune se réflétait sur son visage mordoré. J'ai
cru qu'il voulait me parler mais avant qu'un mot ne sorte de sa bouche, il
m'avait vomi dessus. J'ai pris ça pour une marque de confiance. Quand nous nous
sommes quittés au matin devant la porte de mon immeuble, moi pour mon travail,
lui pour le bistro d'en face, il m'a dit : tu es la première femme que je vois
pleurer quand je dégueule. Ben oui je positive, il n'a pas voulu me ..., ce qui
est rare. Je n'allais tout de même pas l'engueuler pour ce malheureux incident.
Il y a bien mon chef de service qui me fait des
avances. Il est marié. Mais positivons, je ne serai seule que les soirs et les
week-end. Je crois que je prends le problème à l'envers. Tout d'abord je ne vais plus positiver.Je vais inventer
une nouvelle théorie : |
RHODODENDRONS 1 femme
Mon amant est mort. Plutôt, je l'ai tué. Il voulait me quitter. Ou alors on quitte le monde des vivants en même
temps. Je suis comme ça moi... C'est pas le premier que je flingue. C'est le huitième. Je les enterre dans le jardin sous mes
rhododendrons. C'est beau les rhododendrons... Oh la pauvre femme, elle se retrouve toujours toute
seule, mais qu'est ce qu'elle a de beaux rhododendrons ! S'ils savaient. Il y a même un paysagiste qui est venu voir mes
rhododendrons... Il les a vus de près... C'était mon sixième. Il voulait butiner d'autres fleurs... Maintenant, il peut étudier les racines. Je cherche mon neuvième... Vous êtes intéressé monsieur. Vous n'êtes pas mal du tout. Vous êtes musclé. Vous pesez bien 30 kilos de terreau. Oh pardon..! L'habitude... Les hommes sont pas fidèles. J'aimerai tant qu'un homme reste avec moi. Qu'on vieillisse ensemble. Et qu'un jour, le plus lointain possible, après une
belle vie, bien pleine, remplie de tendresse et d'amour, main dans la main,
yeux dans les yeux, on meurt ensemble... Et qu'on soit enterré sous mes rhododendrons. |
S. D.
F. 1 femme
Qu'est-ce
que vous avez à me regarder. Ca vous gêne
la misère. Ca vous met
mal à l'aise. Elle
s'approche du public tend son bras. Bouh. Touchez pas
c'est contagieux. Vous ne
pouvez pas me sentir. Elle
se renifle les dessous de bras. C'est que
vous avez vraiment le nez bouché. Croyez pas
que je sois sale par vocation. Dans la rue
l'eau courante, c'est dans les caniveaux. Le caniveau,
j'en suis pas encore là. Je suis sur
le trottoir. Oh, je fais
pas la pute. Je ne me
promène pas non plus. La rue c'est
mon chez moi. SDF qu'on
nous appelle. Sans domicile
fixe. On devrait
plutôt dire SD. Sans
domicile. Parce que la
rue comme domicile, y'a plutôt du passage. Mais, la
nuit c'est calme, trop calme. Pour vous,
la nuit c'est fait pour dormir. Mais moi, la
nuit je ne peux pas dormir. Ou plus
exactement, je ne dois pas dormir. Car nous les
femmes il n'y a pas que la misère qui émeut il y a aussi notre cul. Oh, je dis
pas que pour les hommes c'est facile. Mais, ils
ont des envies et la misère ça pousse à faire des choses pas belles. Alors, je
préfère marcher. Rester
toujours aux aguêts. Déjà que
quand je travaillais le soir j'avais peur de rentrer seule dans le métro. Ben
maintenant je suis seule toute la nuit et je ne suis même plus dans le métro. Vous ne
savez pas ce que c'est que la peur continuellement vissé au ventre. Alors, si je
suis agressif, ne m'en veuillez pas, c'est un réflexe contre la peur. C'est pas
dans ma nature. Alors toute
la nuit, je traverse de long en large cette maudite ville. Et il s'en passe des
choses dans la ville la nuit. J'en ai
connu des rêves et des bien pires tellement pires que c'était des cauchemars. Des
cauchemars tellement pires que c'était la réalité. Le rêve, il
suffit de se réveiller. Mais la
réalité elle vous prend et ne vous lâche plus et lâchement vous rêvez aux jours
heureux. Vous croyez
être malheureux mais attendez que le malheur vous accapare et vous regretterez
le temps béni ou vous vous plaignez car maintenant, il est trop tard. Plus de
plainte, plus de gémissement, vous n'êtes qu'une douleur. Alors je
m'aide avec le mouvement et toute la nuit, je me trimbale avec ces deux cabas. C'est toute
ma fortune. Une petite
glace, un peigne, un essuie, un gant, un bout de savon. Ca me
permet, le matin quand ils ouvrent le métro de me laver à un robinet. Oh juste
pour me rafraichir le visage. Car les
hommes rôdent. Et j'ai
horreur qu'on me saute pendant que je me lave. Une fois ça
m'est arrivé. Le temps que
je finisse de me débarbouiller et il était déjà parti. On a des
droits paraît-il. Nous vivons
dans une société de droit. La police
elle devrait nous protéger mais elle nous traite comme des voleurs. Qu'est-ce
que vous voulez faire quand vous n'avez rien. Faut bien
vivre. Si on peut
appeler ça vivre. Ou plutôt
sous vivre. Nous vivons
sous vous. nous sommes
les cafards de votre conscience et ce qui
vous touche ce n'est pas notre misère. Non, ce qui
vous touche c'est que vous pourriez tomber dedans. Vous n'osez pas nous tendre la main de peur que
nous vous attirions dans notre misère. Nous vivons
de vos déchets. D'ailleurs
nous sommes les déchets de la société. C'est nous
les damnés de la terre, les miséreux, les sans abris. C'est nous
les canuts qui marchont tout nu. Oh, j'ai
jamais roulé sur l'or. J'ai même
jamais roulé en bagnole, j'avais pas assez de sous pour m'acheter une auto. Mais j'avais
un petit logement, une petit chambre de bonne, oh petite, petite. Oh c'était
pas Byzance. L'eau était
courante uniquement par la fuite du toit. Il faisait
pas très chaud l'hiver et les waters étaient sur le palier. Mais c'était
mon petit coin à moi avec mon petit lit et mes petites affaires. Puis, il y a
eu la compression de personnel à l'usine. Ils ont tellement compressé le
personnel que l'usine a fermé. Il faut
savoir se remettre en cause qu'ils m'ont dit à l'ANPE. Changer de
vie. J'ai pas
demandé à changer de vie. C'est la vie
autour de moi qui a changé. C'est sûr
qu'avant quand je voyais un pauvre dans la rue, je me disais qu'il n'avait qu'à
travailler. que vous ne
savez pas faire ce que l'on vous demande parce que l'on ne vous l'a jamais
appris. Faites des
stages. Des stages
de quoi. Des stages
pourquoi. Si t'es pas
stage l'ANPE veut plus de toi. Ils ont fini
par me virer de l'ANPE. Qu'est-ce
que je dois faire ? Allez
laissez-moi, allez voir votre télé. Ce soir le
grand film sur les SDF. Vous
verserez une petite larme et demain vous me marcherez sur la gueule. Vous vous
apitoyez sur la misère audiovisuel mais vous ne voyez pas celle qui est à votre
porte. J'ai bien
traîné un moment avec une autre fille mais elle buvait. Je préfère
encore être seule. Je ne veux
pas finir dans le caniveau bourré. Dans les
deux sens du termes, saoule et violée. Vous
nourrissez mieux vos chiens que nous. Et encore
moi, je n'ai pas de gosses. J'en vois
une qui traîne avec ses trois bambins. Son mari l'a
plaqué et son proprio l'a foutue à la porte. Qu'est-ce
que vous voulez qu'elle fasse. C'est la
spirale de l'échec. Pas de
boulot pas de logement la rue, plus d'hygiène, ll y a bien
un numéro pour les sans abri mais j'ai déjà pas de sous pour me nourrir comment
voulez vous que j'achète une carte téléphonique. Alors, On
s'isole. Comment
avoir confiance En qui avoir
confiance. pourquoi
avoir confiance. On est de
plus en plus dans la rue. Bientôt on
sera plus dans la rue que dans les maisons. La misère
est à votre porte méfiez vous, bientôt elle la franchira votre porte. La frontière
entre chez vous et moi n'est pas plus épaisse qu'une lettre de licenciement. Attention,
un jour, nous les pauvres nous nous lèverons. Et le matin
du grand soir ce ne sera plus une expression Nous nous
installerons dans vos murs. Alors en
attendant, profitez du temps qu'il vous reste. Une petite
pièce monsieur dame, pour vous donner bonne conscience. |
VENGEANCE 1 femme
Merci
pour le dîner. Merveilleux. Y'a
qu'au restaurant qu'on mange un oeuf au plat comme ça. Et
ce saucisson à l'ail, j'en ai encore le goût à la bouche. Et
ce vin qui me brûle encore l'estomac. Pour
un repas c'était un repas. Bien
sûr, j'aurai bien mangé un petit dessert... Mais
comme c'était pas compris dans le menu. De
toute manière, il ne vaut mieux pas avoir l'estomac chargé pour ce que l'on
veut faire maintenant. Quoi
que je cause tout le temps et que t'arrives pas à te concentrer. Je
t'inspire pas. Pourtant,
je t'inspirais avant le restau. T'oublies
pas le petit chapeau. Ah
t'as pas de petit chapeau. T'oublie
toujours tout toi. Déjà
qu'au restaurant t'avais oublié ton portefeuille. Oh,
je reconnais que 92 francs pour deux menus ça ne m'est pas revenu cher. Bon,
on est chez une copine et comme elle a des copains distraits elle doit bien en
avoir. Ah
non, ça c'est un doigtier. Ca
t'irai peut-être tout de même. Si
je ne me fous pas de ta... Non,
non, je compatis. Ah
tu veux le modèle adulte. Quoi
que je te la mette. Ma
mère qui est une sainte ma toujours appris que c'était le monsieur qui la
mettait. Ah
tu parles du préservatif. T'es
pas manchot. Non
pas comme ça. Là
tu arrives plus. Tiens
attrape en un autre. Tu
vas dire que je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Mais
une certaine fermeté dans l'objet concerné ne nuirait pas à l'habillage du dit
objet. Que
je ne suis qu'une salope. Elégant,
élégant. Justement
si je suis une salope, ça devrait provoquer... Ah
non, je suis une salope moralement. Ah,
on parle dans la philosophie. Pourquoi
je ne te caresse pas. Faut
que je m'habitue. Tu
sais je viens des pays chauds. On
aime prendre son temps là bas. Ben
voilà, le petit bonhomme, il a mis sa combinaison. Oh,
il est encore tombé et il a froissé tout son beau costume. Maman
va pas être contente. Oh
mais pourquoi qui retire son beau costume. Papa
s'en va. C'est
ça casse-toi impuissant. Enfin un homme que j'ai baisé. |
MALADE D'AMOUR 1
femme
Ben à chaque fois que je
vois un homme... J'ai envie de lui. C'est grave Docteur. Si j'ai consulté ? Oh non, j'avais trop honte !
J'ai voulu me soigner toute
seule. Il était jeune, il était
bon, il sentait bon le... Non, il ne sentait pas
bon... Mais Ca m'est égal. Docteur. Qu'est-ce que je
dois faire ? Un homme deux fois par jour. Avant les repas, de préférence. Comme ça j'aurai
l'estomac plus léger. Vous êtes connaisseur docteur. Et en plus c'est
remboursé par la sécu. Qu'est-ce que vous faites ce soir Docteur ? Mais ne
partez pas docteur. (en se
dirigeant vers les coulisses) Docteur, docteur... et mon traitement. NOIR |
MEDECINE DOUCE 2 hommes
|
GOÛTONS-Y 1
femme
Je vais à un rendez-vous avec un
inconnu. Du moins, je le crois. Je l'ai eu au téléphone et je
lui ai dit que le plus simple était de se rencontrer. Il a trouvé ça très logique. Il habite une chambre d'hôtel. Il m'a dit qu'il achèterait ce
qu'il faut. On a rendez-vous à 17 heures. Je suppose qu'il va m'offrir le
goûter. Je veux bien goûter toute nue
dans son lit mais pas plus la première fois. Car les hommes, il faut se
méfier. Je ne veux pas en perdre une
miette. Ils sont gourmands tout de même. Moi, il peut y avoir une miette
qui tombe sur leur sexe, j'ai mon ramasse-miette. Même mieux, j'ai un aspirateur. On a dû aller à l'hôpital. Parce que lui, il avait honte. La prochaine fois pépère,
utilise la bonne veuve poignet. Bon maintenant, j'emploie plus
qu'une balayette, c'est moins dangereux. Quand je tombe sur un petit
malin, il planque la balayette et bien sûr comme je suis bonne fille, je me
dévoue. C'est moi l'inspiratrice de
leurs fantasmes. Oh, j'ai goûter avec des hommes
! J'ai goûté à beaucoup d'homme et
beaucoup m'ont dégoûtée. Mais c'est comme un besoin, ça vient de l'enfance. J'ai goûté des peaux blanches,
brunes, salés, mordorés et, une fois, j'ai goûté l'amour. Il était pâtissier. Aux tartelettes, aux crêpes, aux
fruits défendus. Un jour, il avait amené des
blancs d'oeufs. Puis, il a rencontré une autre
fille. |
Statistiques 1 homme La vie
est triste dans le hameau. A deux on s'ennuie vite. Ajouté à cela qu'il est
impossible de parler avec ce type. Il est dyslexique et pue des pieds. Il
confond corps et mort. Je me retrouve donc seul. Vous me direz je n'avais qu'à
pas tuer toute ma famille. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Un coup de folie ?
Non. Je voulais tester ma nouvelle carabine. Et bien, elle fonctionne
impeccable. Un sénégalais a débarqué dans le hameau pour s'y
installer. La population a augmenté d'un seul coup de 50% et la population
immigrée est passée à 33,33%. Le type des pompes funèbres, raciste, a pris sa
carte du Front National et comme je suis abstentionniste, il est devenu
dictateur du village et a enfermé le sénégalais dans un clapier. Fier de son
premier méfait, il a décidé d'envahir le village voisin et, peu à peu, de
conquérir toute la région. L'année prochaine, il pense envahir l'Amérique du
nord. Attention la peste brune est de retour. |
C'était maman au bout du
fil. Elle s'arrange toujours à
appeler quand je rêve d'une jolie fille. Ca fait trois fois cette
nuit qu'elle appelle pour me demander si je dors bien. Ben oui, je dors bien...
jusqu'à ce qu'elle appelle. Je pourrais décrocher...
mais elle viendrait sonner à la porte Je pourrais débrancher la
sonnette... mais à quoi bon, elle a la clé. Je pourrais lui reprendre la
clé... mais l'appartement est à elle, elle dort dans la chambre à côté. Je préfère encore qu'elle
téléphone, au moins je dors entre les sonneries. Vous l'entendez, elle fait
semblant de ronfler pour que je n'oublie pas sa présence. Avant elle dormait avec moi,
mais j'ai mis le holà, à 28 ans les gens jasaient... surtout ma femme. Ma femme, elle est pas
restée longtemps, je sais pas pourquoi, elle devait pas supporter les
ronflements de maman. Pourtant maman a tout fait
pour elle, elle l'aidait à me donner mon bain. Dans le lit, elle faisait
semblant de dormir quand ma femme et moi, vous me comprenez, faisions une
partie de... cartes. Maman triche aux cartes,
c'est pour ça qu'on ne joue plus avec elle. A chaque fois qu'on jouait à
trois, ma femme s'en allait furieuse dormir dans la chambre à côté. Maman est une femme bien...
même de bien. Je suis son unique héritier. Elle a tellement souffert à
ma naissance qu'elle n'a plus voulu d'autres enfants. Et comme à l'époque, il n'y
avait pas la pilule elle n'a plus voulu d'homme... à part moi son petit chéri Un petit chéri qui a grandi. Un petit chéri qui aimerait
vivre sa vie et surtout dormir la nuit. Je pourrais m'enfuir. Mais à
quoi bon ! Maman retrouverait ma trace.
Faut bien que je lui donne mon adresse pour avoir mon argent de poche. Hier, le facteur a apporté
un livre que j'avais commandé, un livre sur la reproduction des langoustes Maman l'a foutu à la porte
en le traitant de débaucheur qui veut dévoyer son petit chéri avec des livres
cochons. C'est intéressant les
langoustes, il paraît qu'elles mangent leur mère.
J'AI MAL
DORMI 1 homme
Le téléphone a
sonné à 3 heures du matin.
ASOCIAL 1 hommeLe premier qui dit que je suis asocial je lui casse
la gueule Je ne suis pas ici de mon plein gré. C'est à cause de mon psy. Il me dit qu'il faut que je vois des gens. J'aime pas les gens il m'ennuie. Dans la rue, les gens me regardent bizarrement. Ils me demandent des nouvelles de ma mère. Ils savent pourtant bien qu'elle est morte. Les journaux en ont assez parlé. Une mort étrange d'ailleurs. Un accident stupide. Elle a bêtement confondu le sucre avec de la mort
aux rats. Je ne l'ai pas fait exprès Je voulais faire une blague aux rats. Ils n'ont d'ailleurs pas ri, les rats. Les flics non plus, ceux qui venaient m'arrêter. M'ont dit que j'avais empoisonné ma mère. Moi empoisonner ma mère, une sainte femme que je
vénérais par-dessus tout, une sainte
femme que je connaissais, que je connaissais depuis que j'étais pas plus
haut que trois pommes. Je me suis retrouvé en prison, puis on m'a jugé. Heureusement le président du tribunal il a bien
compris que je l'avais pas fait exprès. C'est pour ça qu'on m'a relâché mais je suis obligé
d'aller voir le psy je l'aime pas il me parle tout le temps de ma mère. A la maison, je me suis retrouvé tout seul. Forcément, on avait dû enterrer maman. Je m'ennuyais. Les rats eux aussi étaient partis. Alors je me suis marié avec une gentille femme qui
elle non plus n'a pas sa maman. Normal à 75 ans. Les voisins jasent à cause de la différence d'âge. Mon psy dit que ce n'est pas grave, lui aussi il
aime les vieilles. Pourquoi, j'ai épousé une femme plus âgée parce
qu'elle ressemble à maman. Comme maman, elle me câline. Pas le même genre de câlin bien sûr. Je suis normal. Vous en doutez. Mon psy aussi en doute. Il dit que j'ai de mauvaises pulsions. Dommage qu'il soit diabétique. Il prend pas de sucre mais je trouverai bien autre chose. |
CONSEILS
DOMESTIQUES
C'est l'hiver, il neige dehors. Votre enfant joue près d'une fenêtre et
tout à coup c'est l'accident. Sa main passe à travers la vitre. L'un de ses
doigts est coupé. Tout d'abord et bien tout d'abord ne perdez pas votre sang froid bien
que votre enfant perde le sien chaud. Il faut réagir très vite. Coupez un carton de la dimension de la vitre et scotchez-le sur la fenêtre.
C'est pas parce que votre gosse a un doigt en moins qu'il faut que toute la
famille s'enrhume. Un autre cas maintenant. Votre enfant s'est malencontreusement enfoncé
un couteau dans l'oreille. Ayez le bon réflexe. Couchez-le. Si le lendemain le couteau n'est pas ressorti de lui-même,
rachetez en un neuf. Attention ! N'essayez jamais de retirer le couteau vous-même, vous
risqueriez de vous blesser très gravement Un autre cas maintenant. Votre petit garçon joue avec des fils électriques.
Il est heureux, il s'amuse et soudain c'est le drame. Il s'électrocute. Ne
perdez pas une minute. Branchez-lui des lampes dans le nez et la bouche et
fêtez Noël. Vous mangez des artichauts. Eh bien, c'est le moment idéal pour tester
ses capacités ! Demandez-lui gentiment d'aller chercher la bouteille d'huile
que vous aurez au préalable bien sûr remplie de liquide vaisselle. Surtout,
n'intervenez pas trop vite. Laissez-le tranquillement vider toute la bouteille
et seulement après son premier lavage d'estomac, attrapez-le par les cheveux et
expliquez-lui que le monde de la rigolade est réservé aux adultes. Pour terminer deux petits conseils : Premièrement, votre mari vous a offert pour votre fête un joli cactus.
C'est très gentil mais aussi très dangereux. N'oubliez pas pour prévenir les
accidents de l'entourer de fils de fer barbelé. Et pour finir, je voulais vous rappeler : Surtout, surtout, ne laissez jamais votre enfant jouer avec un ventilateur.
Il risquerait de l'abîmer en voulant l'arrêter avec ses doigts. Non, donnez-lui
plutôt un robot électrique qui se lave plus facilement. |
LES
TROMPETTES DE LA MORT
Le soleil s'estompa découvrant la plaine
incandescente de rayons mordorés. Bacchus arriva un litron de rouge sous le bras. " C'est ma tournée ", dit-il à la
cantonade et à la grosse Marie plantée derrière le bar. Marie lavait les verres. Paul, passablement aviné, cuvait sur une table au
fond du bar. La pendule sonna 5H27. Tous les clients levèrent le coude et burent une lampée
de gros rouge qui tâche. L'après-midi passait si bleue si calme. Marie sortit les poubelles et les derniers clients. Elle attrapa bébé qui pleurait. Elle allait enfin ppouvoir s'adonner à sa pasion
favorite : le lancer de bébés par la fenêtre. Le gosse s'écrasa sur la façade de l'immeuble
voisin. Elle se saisit du deuxième, mais, Dieu seul sait
pourquoi, elle rata la fenêtre. Le mioche s'abattit sur le vieux piano, un
Pleyel d'excellente facture. Marie fut obligée de le décoller à la spatule. Le soir tombait et Marie pleurait. Elle ne comprenait pas comment, malgré un
entraînement intensif, elle avait pu rater la fenêtre. Morose, elle traîna toute la soirée puis, se coucha,
bien décidée à acheter le lendemain une nouvelle cargaison de bébés à la
maternité la plus proche. Il fallait s'entraîner de bébés fermes, les jeux
olympiques commençant tout de même le 38 mars. Soudain on
frappa à la porte " Police. Je viens vous arrêter ", hurla
le brigadier nouvellement promu. " Comment ? " s'étonna Marie qui avait du
mal à ouvrir ses trois yeux. " Mais pour avoir sali l'immeuble d'en face par
le jet d'un bébé non réglementaire. " C'était la dure loi de la cité. Depuis la révolution génétique, les femmes
accouchaient de douze bébés tous les deux mois. Pour enrayer la surpopulation, le gouvernement
avait instauré la défenestration obligatoire pour les bébés non porteurs du
badge de l'association des N. M. J. P. P. L. F. c'est à dire : Ne Me Jetez
Pas Par La Fenêtre. Dans les rues, les balayeurs ne savaient plus où
donner du balai. Un bébé par-ci, un bébé par-là. Les passants devaient obligatoirement porter un
casque . L'autre jour encore, une vieille dame était morte
d'une fracture du crâne parce qu'elle avait reçu des triplés sur la tête. Les savants de Marseille, les instigateurs de la
révolution génétique, travaillaient d'arrache-pied pour endiguer le mal. Grâce à de savants calculs, normals pour de savants
savants, les bébés ne pèseraient plus que cinquante grammes et il serait aisé
de les écraser avec un chasse-mouches comme le fit le Bey d'Alger en 1830 de
la tronche du plénipotentiaire français ce qui amena : et la conquête de l'Algérie, et la casquette du père Bugeaud, et la culotte du zouave, et bien sûr ... la main de ma soeur Marie se réveilla. Le petit pleurait dans la pièce voisine. Tout ceci n'était donc qu'un cauchemar ! Elle se leva, enfila ses mules, grimpa sur sa
mobylette et dévala l'escalier. Rendue dans la cuisine, elle sortit du garde-manger
une vache et se mit à la traire. Elle fit bouillir le lait, le versa dans le biberon,
embrassa la vache et la rangea dans le placard juste entre le nain épileptique
et Sonia l'infirmière de garde une grosse
salope entre parenthèse Marie grimpa quatre à quatre la rampe de l'escalier.
Bébé, à la vue de sa maman, hurla de plus belle. Marie l'attrapa et lui enfourna la tétine du
biberon dans la bouche. Le lait apparemment trop chaud, de la fumée sortait
des oreilles de bébé. La dernière goutte de lait avalée, Marie coucha le
biberon, lava bébé et le déposa à l'envers sur le lavabo afin qu'il puisse
s'égoutter. Bébé amusé par tout ceci ne disait rien pour la
bonne raison qu'un bébé ça ne sait pas parler. Marie traîna ses grosses jambes variqueuses sur le
plancher. Arrivée au lit, elle s'allongea dans les bras de
Morphée et de Ludo son mari. Ce dernier se réveilla. Lui n'avait pas rêvé parce qu'il était trop con. Ludo aimait les choses carrées. C'est pour cela
qu'il avait épousé Marie. Il l'avait rencontrée à la foire du trône dans le
stand de la femme à barbe. Ils s'étaient plus, s'étaient mariés et ils avaient
acheté ce petit troquet. Accoudé au comptoir devant un canon, Ludo passait ses
journées à cocher les grilles du loto. Il n'avait jamais gagné parce qu'il mettait une
croix dans chaque case. Ludo était très con. D'ailleurs tout le monde le savait. Les habitués du bar l'appelaient " Gros con
". Seule Marie l'appelait Ludo parce qu'elle l'aimait. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle l'aimait sans
doute parce qu'il préparait les tripes à la mode de Caen à la perfection. A moins que ça ne soit parce qu'elle aimait les gros
cons. Son premier mari était déjà un gros con. |
LE
FACTEUR PREHISTORIQUE
Accessoires :
Homme préhistorique avec une casquette de facteur et un sac en bandoulière. Quel froid de
canard ! Et ce n'est
pas près de s'arrêter. Le journal dit
que l'ère glaciaire doit durer encore 30000 ans. Tout ça, c'est
à cause de l'invention du feu. Ils nous ont détraqué le temps Toute cette
fumée... Ca empêche les rayons de soleil de passer. Vous ne savez
pas la dernière... A l'école de
mon fils, ils ont surpris un gamin qui avait une massue dans son cartable. Il menaçait
les autres gamins et leur piquait leurs silex taillés. Quelle époque
! De mon temps,
on voyait encore gambader les dinosaures. Fallait faire
gaffe. Vous vous
preniez une patte de dinosaure sur la tronche et c'en était fini de votre
brushing. C'est pour ça
qu'on les a tous massacrés les dinosaures. Moi, j'en
avais adopté un. Dino que je
l'appelais. Quand je lui
donnais un os de mammouth, il m'arrachait deux chênes pour l'enterrer au fond
du jardin. C'est pas tout
ça, faut que je termine ma tournée. J'ai encore du
courrier pour la cité lacustre. 3O tonnes de recommandés à distribuer. Eh oui trente
tonnes, ils sont en pierre de taille Ah j'oubliais,
j'ai reçu une carte postale de mon cousin Léon. Il travaille
en Egypte. Parait qu'il
fait beau là-bas. Il se promène
sans peau de bête. L'Egypte à ce
qu'il dit... un beau pays, riche. Il travaille
dans un chantier. Le chef du
pays le pharaon se fait construit une sépulture comment qu'il appelle ça
déjà.... Ah oui, une pyramide, un truc immense aussi grand que 10 mammouths
l'un sur l'autre. Z'avez déjà
essayé de faire grimper des mammouths l'un sur l'autre, si y'en a un qui
dégringole attention les pieds. Les égyptiens
c'est un drôle de peuple ! Mon cousin dit
que les égyptiens n'aiment pas les étrangers. Ils prétendent
qu'ils volent leur travail. Il paraît même
que là bas un groupe d'extrémistes a créé un parti qui est pour l'Egypte aux
égyptiens et qui voudrait obliger les étrangers à passer un examen. Il faudrait
écrire en hiéroglyphe : " Les bonbons longs du pharaon sont bons ". Ils coursent
les étrangers dans les rues. Des cromagnonade que ça s'appelle. L'autre jour,
il paraît même qu'ils ont balancé des crocodiles vivants dans un foyer
d'étrangers. Ils disent
qu'on est des hommes préhistoriques que nous vivons dans des grottes Et si ça me
plaît à moi de marcher dans la grotte. Ben merde alors! Qu'ils
attendent 20000 ans et ce sera peut-être nous les plus doués. Je t'en foutrais des pyramides c'est pas chez nous qu'on verrait ça. |
RETARD
Ah
vous êtes encore là. Bon
ça va. Je
ne sais pas comment ça se fait. Moi,
je suis toujours en retard. C'est
de famille ! Ma
mère avait eu ses règles en retard. Et
moi je suis né deux mois après la date prévue. Mes
parents m'espéraient plus. Quand
je suis né, ils s'apprêtaient à me faire un petit frère. Voyez
la scène, c'est moi, j'arrive et qu'est-ce que je vois : mon père nu. Le choc !
Là
pour une fois j'étais en avance. Un
cours d'éducation sexuelle avant l'heure. J'ai
bien vu qu'ils étaient gênés. Mais
j'ai rien dit... Pour la bonne raison que je ne savais pas parler. Je
retarde. Tout
le temps je retarde. Tenez,
aux dernières élections, j'ai voté De Gaulle. C'est
terrible d'être en retard comme ça. Bon...
Ca n'a pas que du mauvais. L'autre
jour si je n'avais pas été en retard pour prendre l'avion, vous savez celui qui
s'est écrasé, ben je serais pas là pour vous parler aujourd'hui. C'est
pour le coup que j'aurais été vraiment en retard. Même
en amour, je suis en retard. J'avais
rencontré une jeune fille superbe, taille mannequin. J'étais
follement amoureux. On
a pris rendez-vous. Quand
je suis arrivé, elle était mariée, elle avait 4 gosses et 20 kilos de trop. Finalement,
j'ai été dans une agence matrimoniale. J'ai
eu un rendez-vous. J'arrive
: personne. Je
me dis : Merde, elle est déjà partie. La
fille arrive. S'excuse
d'être en retard. Enfin,
je tenais ma vengeance. Qu'est-ce
qu'elle a pris. On
s'est mariés en retard bien sûr et quand on a voulu avoir des gosses elle en était déjà à sa
ménopause. Mais,
suis-je en retard ou les autres sont-ils en avance ? Tout
le monde sait que j'ai facilement une demi-heure de retard. Bien
qu'honnêtement si je savais qu'ils arrivent une demi-heure en retard
j'arriverais au bout d'une heure. J'ai
pris rendez-vous chez un psy pour me faire soigner. Les
3 premières séances n'ont rien donné. Forcément,
quand je suis arrivé, le psy était déjà avec un autre client. Il
m'a demandé de parler de ma mère et de ma petite enfance. Ca
n'a rien donné. Il
m'a hypnotisé. Sans
résultat. Finalement,
il a avancé ma montre de deux heures. C'est
pour cette raison que vous me voyez aujourd'hui. Bon
faut que j'y aille, je suis attendu. Bon
dieu faut vraiment que j'y aille... je suis à la bourre. |
RECETTE
Accessoire : une bouteille
de rhum Mesdames, pour la chandeleur
vous invitez le 2° régiment d'infanterie, faites un plat simple et convivial.
Des crêpes par exemple. (il boit du rhum) Prenez des notes c'est assez
long. (il boit du rhum) Achetez une baignoire, un
motoculteur, dix vaches, une bonbonne de synthol, une tonne de blé, un kilo de
sel, un kilo de sucre, un âne, 300 poules, 10 sacs poubelle (la plus grande
taille), 300 bouchons de liège, une combinaison de plongée, un éléphant, un tamis,
deux seaux de talc, une pelle, un danseur de flamenco, une radio pouvant capter
les postes étrangers. (il boit du rhum) La veille mettez un bouchon
de liège dans chaque derrière de poule. (il boit du rhum) Le matin de la réception,
étalez sur le sol le blé. Dépaquetez le danseur de flamenco, branchez la radio
sur 312 Séville folklore, le danseur concassera le blé. Pendant ce temps lavez
la baignoire. Talquez vos mains, passez au tamis le blé concassé. Cette
opération terminée, frottez-vous les bras au synthol. Déversez la farine dans
la baignoire, versez sucre et sel, prenez les poules, retirez les bouchons,
récupérez les oeufs, cassez les oeufs. Faites monter la première vache dans la
baignoire, trayez-la, mettez-la dans le sac poubelle, procédez de même pour les
autres vaches, mélangez avec le motoculteur. Enfilez la tenue de plongée et
partez à la chasse aux grumeaux. Laissez reposer une heure et vous avec. (il
boit du rhum) Servez-vous de l'éléphant
pour cracher la pâte dans la poêle. (il boit du rhum) Ah, j'oubliais l'essentiel :
" Burt " ; Mettez donc une bonne lampée de rhum dans la pâte ; ça
donne du goût (il fait comme s'il allait vomir) (Il secoue la bouteille)
Elle est vide, moi je suis plein. Rhum, l'unique objet de mon
ressentiment. |
X
n'est pas une méchante fille mais c'est une chieuse. Elle
recherche la perfection mais la perfection n'est pas de ce monde. X
s'est trouvé un petit gars. Mais
le petit gars n'est pas un saint, il a des défauts comme tout le monde. X
veut le dresser : Fais pas ci, fais pas ça. Le
petit gars rouspète mais obéit. Il
s'enfuirait bien mais X qui est devenue sa femme lui a dit qu'il devait être à
la maison tous les soirs à 18H30 précises. A
18H35, il enfile ses pantoufles, à 18H40, il se lave les mains et à 18H45, il
glisse ses jambes sous la table de la salle à manger pendant que X verse la
soupe fumante dans son assiette. Petit
gars n'aime pas la soupe, mais il n'a jamais osé le dire à X. De
toute manière, ça n'aurait rien changé puisqu'à 18H45, X verse la soupe dans
son assiette. Alors autant qu'il mange de bon coeur. Tout
est réglé comme du papier à musique. Le
samedi à 22H15 précises, ils font l'amour jusqu'à 22H25. X
ne bouge pas. Elle
ne se plaint pas mais n'exprime pas non plus sa satisfaction. A
22H30, ils se font la bise et X éteint la lumière. Le
dimanche à 8H45, ils se rendent à Saint Vincent de Paul pour entendre la messe
dite par le Révérend Père Gasnier. A
10H précises, ils entrent dans la pâtisserie en face de l'église et achètent
deux religieuses : l'une au café, l'autre au chocolat. A
midi trente précises, ils se battent comme des chiffonniers pour savoir qui
aura celle au chocolat et qui aura celle au café. A
14H00, ils allument la télé pour regarder les divertissements. Vers
17H00, 17H05, alors que X s'endort, petit gars prétexte la promenade du chien
pour s'envoyer une pute. A
19H00 quand petit gars rentre, X l'attend avec le rouleau à pâtisserie. X
n'est pas dupe, ils n'ont pas de chien. Lundi
matin 8H10, ils se font une bise sur le quai de la gare chacun se rendant à son
boulot Lundi
soir 21H30, ils se retrouvent à la partouse des Durand, la seule distraction de
la semaine. Là
X se fait fouetter pendant des heures pendant que petit gars, déguisé en bébé,
tête les grosses mamelles d'une matrone. Petit
gars trompe X avec la voisine mais X s'en fout, la voisine est sa mère et lui
raconte tout. Petit gars serait déboussolé
s'il n'avait pas X pour lui dire quoi faire : Tire la chasse ; Ne met pas ton
doigt dans le nez ; Retire la main de mon genou on n'est pas samedi soir. Et X s'emmerderait si elle
n'avait pas petit gars à commander. Finalement, c'est un couple
bien équilibré ! X ET PETIT GARS
CERCUEIL (On
entend frapper sur du bois) MORT : C'est occupé. Suis-je bête,
on cloue le couvercle du cercueil. J'ai beau être mort. Je suis toujours aussi
con. C'est bizarre mais je pense encore. J'ai l'impression d'être comme
avant... ! Y aurait-il une vie après la mort ? Ou bien je ne suis pas mort mais
alors ouvrez. CROQUE-MORT : Impossible. On a déjà mis
les scellés. MORT : Mais je suis en vie et j'ai envie d'être envie. CROQUE-MORT Impossible le
médecin a déjà signé le permis d'inhumation. MORT : Mais appelez ce médecin. CROQUE-MORT : Impossible il est parti en
week-end. Rappelez lundi. MORT : Mais je n'ai pas le téléphone. CROQUE-MORT Ca fallait y
penser avant. Fallait prendre l'option avec téléphone. Tenez comme je suis de
bonne humeur, je vous glisse une feuille et un stylo, écrivez lui un petit mot
je posterai votre lettre. MORT : Mais il sera trop tard. CROQUE-MORT : Alors ne le dérangez pas. MORT : Mais ouvrez ce Bon Dieu de couvercle. CROQUE-MORT : Jurer alors que vous êtes si
près de notre Père à tous ne me semble pas, si humblement je peux me permettre,
un langage des plus appropriés. MORT : Vous croyez vraiment que c'est le moment de
m'apprendre le savoir-vivre. CROQUE-MORT : Il n'est jamais trop tard.
Vous connaissez la parabole du converti de la dernière heure quand ... MORT : Maintenant, il me fait de la théologie. Je m'en
fous. Mais ouvrez-moi plutôt que de parler. CROQUE-MORT : Parler n'a jamais tué
personne. MORT : Parlez pour vous. Ouvrez et je vous couche sur mon
testament. CROQUE-MORT : Mon royaume n'est pas de ce
monde. MORT : Moi si. J'étais bien sur terre. CROQUE-MORT : Vous verrez sous terre, ce
n'est pas si mal. MORT : Quand savez-vous ? CROQUE-MORT : L'expérience ! En vingt ans
de métier, vous êtes le premier client qui se plaint. MORT : Oui, mais moi je ne suis pas mort. CROQUE-MORT : Prouvez-le. MORT : La preuve... je vous parle. CROQUE-MORT : Ce n'est pas une preuve.
J'ai peut-être des voix. Parfois je crois entendre des choses. VOIX OFF : Oh X va délivrer la France. CROQUE-MORT : Vous entendez ? MORT : Quoi donc. CROQUE-MORT : Sans doute le fruit de mon
imagination. MORT : Mais moi, je suis bien vivant. CROQUE-MORT : Encore une voix. MORT : Ce mec est fou. CROQUE-MORT Ca vaut mieux que
d'être mort. MORT : Laissez-moi sortir et vous verrez bien si je suis
mort. CROQUE-MORT : Vous ne m'aurez pas aussi
facilement. MORT : Qu'est-ce que vous risquez ? CROQUE-MORT : Ma place, mon boulot, mon
gagne-pain qui me fait vivre c'te bonne paire. MORT : Un peu de courage. CROQUE-MORT : Je suis un employé bête et
stupide. Les initiatives très peu pour moi. Tenez l'autre jour avec mon patron,
j'ai voulu réparer les essuies glaces du corbillard qu'est-ce que j'ai pris.
Imaginez que vous soyez tout de même mort et que j'ouvre le cercueil ben je
perds ma place et avec le chômage vous connaissez la situation actuelle. MORT : Je m'en fiche moi de la situation actuelle CROQUE-MORT : Ben moi non. MORT : Mais alors je vais mourir. CROQUE-MORT : J'en ai bien peur. MORT : Vous êtes monstrueux. CROQUE-MORT : Non indifférent, c'est le
mal de notre époque. MORT : Alors adieu. CROQUE-MORT : Sans mauvais jeu de mot, je
crois bien que c'est le mot de la fin. Vous verrez ce n'est qu'un mauvais
moment à trépasser. MORT : Mais il veut me faire mourir de rire. CROQUE-MORT : Loin de moi une telle
prétention. Mourez simplement. MORT : Simplement,simplement, j'aimerais bien vous y voir CROQUE-MORT : N'inversez pas les rôles.
Chaque chose en son temps. Aujourd'hui, c'est vous qui avez le rôle principal.
Assumez mon ami. Assumez. MORT : Assumez. Je ne sais pas comment on meurt moi. C'est
la première fois. CROQUE-MORT : Ouvrez donc l'enveloppe qui
se trouve à votre gauche. MORT : Suivre les instructions. Ne plus bouger, ne plus
respirer. |
COMMENT SOIGNER VOTRE ENFANT
FEMME 2 : ... Sans l'aide du médecin. FEMME 1 : Bien simple. FEMME 2 : Suivez nos conseils. FEMME 1 : Votre enfant bégaie. FEMME 2 : Arrêtez de lui gueuler dessus à chaque fois
qu'il parle. FEMME 1 : Votre enfant a avalé une pièce de monnaie FEMME 2 : Planquez votre porte-monnaie. FEMME 1 : Une poussière dans l'oeil. FEMME 2 : Soulevez délicatement la paupière et frottez
avec une paille de fer. FEMME 1 : Votre enfant a avalé un clou FEMME 2 : Forcez-le à avaler la tenaille. FEMME 1 : Empêchez-le de retrouver la dent. FEMME 2 : Et partagez l'économie faite avec la petite
souris. FEMME 1 : Cette fois, il s'est enfoncé une dent. FEMME 2 : Enfoncez les autres dents à coup de marteau
pour égaliser. FEMME 1 : Rien
n'est plus traumatisant pour un enfant qu'une dentition inégale. FEMME 2 : Votre enfant a une crise d'épilepsie. FEMME 1 : Jules César en souffrait également. FEMME 2 : Ce qui ne l'a pas empêché de conquérir la
Gaule. FEMME 1 : De franchir le Rubicon. FEMME 2 : Et de flirter avec Cléopatre. FEMME 1 : Ce précédent historique justifiera le retour
immédiat à l'école. FEMME 2 : Votre enfant s'est tordu la cheville FEMME 1 : Apprenez-lui à marcher sur les mains. FEMME 2 : Votre enfant a avalé
l'antigel destiné à la voiture. FEMME 1 : Rentrez votre voiture dans le garage. FEMME 2 : Il a avalé de la naphtaline FEMME 1 : Placez l'enfant bouche ouverte dans l'armoire
à lainages. FEMME 2 : Et dénoncez-le à la LICRA comme anti ses
mites FEMME 1 :
Il a
avalé le mercure du thermomètre FEMME 2 : Placez-le sur le rebord de la fenêtre. FEMME 1 : Ses yeux deviennent rouges... FEMME 2 : La journée s'annonce chaude sinon n'oubliez
pas une petite laine. FEMME 1 : Ce n'est pas le moment d'attraper la crève. FEMME 2 : Votre enfant a avalé du métaldéhyde et de
l'organochloré FEMME 1 : N'achetez plus de produits aux noms tordus FEMME 2 : Votre fille a la ménopause. FEMME 1 : Vous n'auriez pas dû lui cacher son âge. FEMME 2 : Votre enfant mouille son lit. FEMME 1 : Contre-attaquez en chiant dans son lit. FEMME 2 : S'il répond en vomissant. FEMME 1 : Placez un chat crevé. FEMME 2 : Votre enfant est rachitique. FEMME 1 : Traitez le de mauviette ou de gonzesse FEMME 2 : Votre enfant crache du sang. FEMME 1 : Dites-lui que ce n'est pas beau de cracher. FEMME 2 : Votre enfant a des difficultés pour entendre FEMME 1 : Arrêtez de le réveiller au clairon. FEMME 2 : Arrêtez de l'injurier il est sourd FEMME 1 : Votre fils a des vergétures FEMME 2 : Arrêtez les hormones. FEMME 1 : Votre enfant a des vomissement inexpliqués FEMME 2 : Arrêtez le mélange cassoulet bière
barbituriques. FEMME 1 : Et bien je crois que nous avons fait le tour
de la question. FEMME 2 : La semaine prochaine, nous donnerons quelques conseils pour nos anciens. Bonsoir. |
POLITESSEJEUNE : Eh la vioque, file moi ton blé où je te tape !VIEILLE (portant un sac à
main et mettant en position de combat) : Essaye un peu petit malotru,
je pratique le kung-fu, la boxe thaïlandaise et le karaté javanais. (entrée de l'éducateur) JEUNE : Eh ça va pas, elle veut me taper la vieille ! VIEILLE : Il voulait me voler mon sac ce petit malotru JEUNE : En plus elle dit des gros mots. EDUCATEUR : Tu ne sais pas y faire. JEUNE : Qui t'es toi ? EDUCATEUR : Je suis le nouvel éducateur de la cité. Regarde-moi faire. Oyez gente
grand-mère. (s'adressant au jeune)
Tu vois déjà elle se sent en confiance. VIEILLE : Oui jeune homme. J'espère que vous n'êtes pas un ami de ce malotru. JEUNE : Elle recommence à dire des gros mots EDUCATEUR : (au jeune) Tais-toi. (à
la vieille) Je ne connais point ce manant. JEUNE : Toi aussi tu dis des gros mots. Vas-y tire lui son sac. EDUCATEUR (à la vieille) : Serait-ce un effet de votre bonté de me donner votre
sac ce qui éviterai que je vous tuasse. VIEILLE : Mais prenez donc jeune homme. C'est un bonheur d'être agressé par un
homme aussi poli. (la vieille
s'éloignant) Ah si mon petit fils parlait comme ça ! (entre une jeune femme) JEUNE : Viens ici salope, je vais te faire ton affaire. FEMME : Casse-toi minable où je fais une omelette avec tes oeufs. JEUNE : Pas commode la poulette. EDUCATEUR : Tu ne sais pas non plus parler aux femmes. Pardon mademoiselle.
Permettez que j'étale mon blouson au sol pour que vous vous allongiez dessus
afin que je vous violasse. FEMME : Avec plaisir. Mais cachons-nous dans ce coin. (l'éducateur et la femme sortent) JEUNE : Il est vachement fortiche ce gars. J'ai compris tout est dans la
politesse. (Un agent de police entre) Je
vais essayer sur ce flic. (il s'approche
de l'agent) Excusez-moi de vous déranger monsieur l'agent. AGENT : Qu'y a-t-il jeune homme ? (en
aparté) Comme ce jeune est poli. JEUNE : Serait-ce un effet de votre grandeur de me donner du feu. AGENT : Du feu, mais tu ne fumes pas à ton âge tout de même ! JEUNE : Oh que nenni monsieur l'agent ! Je sais bien que le tabac et tout
autres herbes illicites est néfastes pour la santé. AGENT : Tiens alors voilà cette boîte d'allumettes. JEUNE : Merci monsieur l'agent. Votre bonté sera récompensée au centuple. Je
vous salue bien bas digne représentant de l'ordre public. (le jeune s'éloigne) AGENT : Mais, je ne comprends pas, si tu ne fumes pas qu'est-ce que tu veux
donc bien faire d'une boite d'allumettes ! |
MARI : C'est bien ici l'agence de divorce ? HOMME AGENCE : Mais oui nous sommes à votre service du divorce
ordinaire par consentement mutuel ce qui n'a guère d'intérêt... FEMME AGENCE : ... Jusqu'au divorce avec coups et blessures ce qui
ne manque pas de piquants... FEMME : C'est que c'est la première fois que nous divorçons et nous ne savons
pas très bien comment procéder. FEMME AGENCE : C'est pourquoi une agence comme la nôtre existe
monsieur dame ! HOMME AGENCE : Et ils ont tenu combien de temps ces deux-là ? MARI : Nous avons fêté nos trente ans de mariage jeudi dernier. FEMME AGENCE : Bah c'est classique la crise des trente ans ! FEMME : Quelle crise ? HOMME AGENCE : Vous pensez chacun que l'autre a gâché votre vie et
enfin vous voulez rattraper le temps perdu. MARI : Oh non, elle m'a tant apporté ! FEMME : Il m'a tant apporté FEMME AGENCE : Vous avez bien quelques conflits ? FEMME : Oh non il est adorable mon chéri ! MARI : Elle est adorable ma chérie ! HOMME AGENCE : Mais alors pourquoi voulez-vous divorcer ? FEMME : Voyez-vous dans notre immeuble nous sommes le seul couple à ne pas être
divorcé. MARI : Même nos enfants ont divorcé ! FEMME : Nous sommes des gens simples nous voulons être comme les autres. MARI : Dites si on divorce on pourra continuer à se voir ? FEMME AGENCE Vous ferez comme il vous
plaira. Nous n'assurons pas le service après vente.. MARI : Ce sera illégitime j'ai tant rêvé d'avoir une maîtresse mais la seule
femme que je désirais c'était elle. FEMME : C'est difficile pour divorcer ? HOMME AGENCE : Pour cela il faut créer un climat de mésentente. Je
vais vous coacher et ma femme coachera la vôtre. Je commence par vous monsieur.
Traitez votre femme de grosse truie. MARI : De grosse quoi ? HOMME AGENCE : De grosse truie. MARI (gentiment) : Grosse truie FEMME : Je t'aime mon amour HOMME AGENCE : Mettez-y un peu de conviction vous n'êtes pas
crédible. Bon nous allons vous montrer avec ma femme. (s'adressant à femme agence) Grosse truie. FEMME AGENCE : Vieux porc. HOMME AGENCE : Tu me dégoûtes FEMME AGENCE : Il y en a d'autres que je ne dégoûte pas. HOMME AGENCE : Qui par exemple ? FEMME AGENCE : Henri. (Henri entre) HENRI : Quoi madame ? HOMME AGENCE : Vous couchez avec ma femme ? HENRI : Ca arrive mais juste quand monsieur s'absente. Ca je peux le jurer à
monsieur. HOMME AGENCE : Traînée. Et dire que l'on ne peut même pas divorcer
parce que nous n'avons pas fini de payer le crédit de l'agence. MARI : Viens chérie ce n'est pas une agence sérieuse. AGENCE DE DIVORCE
DEBAT LAPIN CHASSEURPRESENTATRICE
: Bientôt
l'ouverture de la chasse et c'est l'éternelle question : la chasse est-elle un
crime ou un sport ? Ce soir pour en débattre monsieur Lapin de Garenne et
monsieur Collet, chasseur. Alors monsieur Lapin ? LAPIN
(larmoyant) :
J'ai vu mourir tous les miens. Ma grand-tante a fini en civet, mon père en pâté
et ma soeur en gibelotte. CHASSEUR
(ironique) : C'est
pire que la famille Kennedy ! LAPIN : Moquez-vous, moquez-vous.
Je veux ici ce soir lancer un appel, un appel solennel. PRESENTATRICE : Lancez, lancez. Ne vous gênez pas. La télé, c'est fait pour ça ! LAPIN (accent gaullien) : J'appelle
tous les lapins de France, de Métropole et des territoires d'outre-mer à
s'armer et à me rejoindre à Londres pour continuer le combat. CHASSEUR : Là, il se prend pour De
Gaulle. LAPIN : Le général aurait mérité
d'être un lapin. PRESENTATRICE
(perverse) : Monsieur
Collet pour débusquer les lapins vous utilisez bien un chien ? CHASSEUR : Oui, je l'avoue. LAPIN : Vous êtes témoin... Et ce
chien est un berger... Allemand de plus est. Collabo. PRESENTATRICE
(faussement conciliatrice) : Messieurs gardons notre sang froid. CHASSEUR : Oh, je ne laisserai pas le
débat prendre cette tournure ! On se fait traiter de bouffeur de lapin,
d'assassin. Car vous, monsieur Lapin, vous n'avez rien à vous reprocher ? LAPIN : Pas que je sache; PRESENTATRICE (perverse)
: Vraiment
! CHASSEUR : Le soir au fond de votre
terrier par exemple ? PRESENTATRICE
(perverse) : Où
vous voulez en venir monsieur Collet ? CHASSEUR
(naïvement) :
J'ai là le témoignage de madame Jeanine Lapin la concubine de monsieur Lapin,
car ils ne sont pas mariés, aucune morale, mais passons. LAPIN
(inquiet) :
Ma femme vous a écrit ! CHASSEUR : On commence à s'inquiéter.
On fait moins le fier. PRESENTATRICE (goguenarde) : Finissons en. Que contient cette lettre ? CHASSEUR : Que monsieur lapin, ici
présent, donneur de leçon devant l'éternel est un obsédé sexuel qui l'honore
dix fois de suite en moins de cinq minutes et tout ça sans même l'embrasser. LAPIN (se
drapant dans sa dignité) : Ma vie privée ne vous regarde pas. PRESENTATRICE (déçue) : Oh ben si monsieur lapin ! (pervers) Un peu de courage. LAPIN : Si je mets tant d'ardeur,
c'est parce que je dois assurer ma descendance que monsieur Collet s'efforce de
supprimer. C'est un véritable... gen... géno... (en tragédien) C'est trop dure à dire ! PRESENTATRICE (perverse) : Génocide, massacre, holocauste. Dites les mots en
entier, bien distinctement. Que ça attise le débat. CHASSEUR : Oh le donneur de leçon
qu'il est mignon car lui il ne mange peut-être pas ? PRESENTATRICE : Certainement ! CHASSEUR : J'ai là et je tiens que la
caméra fasse un gros plan. PRESENTATRICE
: Vous en
faite pas. Mais allez-y bon dieu ! CHASSEUR (Grandiloquent) : J'ai là dans ce mouchoir, et les larmes me montent
aux yeux. j'ai là dis-je un cadavre que j'ai trouvé ce matin-même, alors que la
rosée étendait son manteau humide sur la campagne alentour... PRESENTATRICE
(impatiente) : Alors t'accouches ! CHASSEUR (ému)
: J'ai là
le cadavre d'une pauvre carotte sauvagement dévorée par monsieur lapin ici
présent. (CHASSEUR montre un morceau de carotte) LAPIN : Vous n'avez pas de témoins
? PRESENTATRICE (goguenarde) : Sans doute, certainement, sûrement ! A vous la balle
monsieur Collet. CHASSEUR : Des témoins j'en ai à la
pelle qui vous ont vu le matin-même dans mon potager dévorer cette pauvre
carotte. PRESENTATRICE (impatient) : Ben citez-les. On perd de l'audience. CHASSEUR : Edith Cresson, Bertrand
Poirot-Delpech... LAPIN : Une véritable soupe CHASSEUR : En plus vous faites de
l'ironie ! LAPIN : Car vous, sans doute vous
ne mangez pas de légumes ? CHASSEUR : Non je ne mange que des
lapins. En réalité, je ne suis pas monsieur Collet. Je suis le défenseur des légumes. (CHASSEUR
dégrafe sa chemise et laisse apparaître un tee-shirt sur lequel est inscrit :
Robin des bois des potagers) PRESENTATRICE et LAPIN (en choeur) : Robin des bois des potagers CHASSEUR (vers le public ; à la Benetton) : Et oui ! Vous me
reconnaissez ! LAPIN : Et ben moi, je suis le pourfendeur des chasseurs. (LAPIN dégrafe sa chemise et laisse apparaître un tee-shirt sur lequel
est inscrit : Super LAPIN) PRESENTATRICE et CHASSEUR : Super lapin ! PRESENTATRICE : Ainsi s'achève notre émission pleine de rebondissements. Mais pour
qu'il y ait des rebondissements, il faut qu'il y ait... PRESENTATRICE (sensuelle) : Je n'ouvre pas mon corsage. Mon tee-shirt est au
pressing ! |
LE CHEVALIER BLANC
Ce fut le coup de foudre
surtout pour le chevalier noir qui la viola. Les cris de la jouvencelle
ameutèrent les paysans et le chevalier blanc. Le chevalier blanc enfonça
son épée dans le chevalier noir malheureusement il perfora également la pauvre
paysanne. Les paysans furieux se
révoltèrent. Le chevalier blanc les
massacra. Le père de Suzie vint se
plaindre au roi. Qui allait maintenant garder
ses moutons ? Le roi qui était en train de
concocter une réforme du droit de cuissage, n'avait pas besoin d'un scandale. Il racheta les moutons à
deux fois leur prix et organisa un immense méchoui au profit des lépreux. Le chevalier blanc fut
envoyé aux croisades. Là bas, il pouvait massacrer
à sa guise les infidèles. Un jour, dans une échoppe de
Jérusalem, il rencontra Fatima. Ce fut le coup de foudre
surtout pour le chevalier blanc qui la viola. Mais Fatima n'était pas une
bergère. C'était la fille de Saladin,
un grand prince arabe, chef des tribus du désert. La révolte grondait. Le roi pour calmer Saladin,
lui donna le monopole du ramassage des ordures dans son royaume, tradition que
perpétue encore nos arabes chaque matin sur les bennes. Dire que si le chevalier
blanc s'était branlé, il y aurait actuellement 10000 emplois pour des français.
La semaine prochaine, je vous expliquerais pourquoi à cause du viol à Lisbonne de la princesse Maria en 1516 par le chevalier blanc, les portugais monopolisent la profession de maçons. |
elephantasque
Je
suis dans une pièce vide et sans fenêtre. Quand
je dis vide, ce n'est pas tout à fait exact. A
côté de moi, il y a un éléphant. L'éléphant
me dit : " Quelle belle journée ". Je
réponds : " Je n'en sais rien, on ne voit pas ce qui se passe à l'extérieur
". L'éléphant
hausse les épaules. Vexé,
il charge dans ma direction. Je
l'évite de justesse. Il
défonce le mur. Dehors,
il fait un beau soleil. Le
jardin est en fleur. L'éléphant
a disparu. Je
marche dans un sentier où je cueille de ci de là un souci, une impatience. Soudain,
il pleut. Je
me mets à crier : " Un parapluie s'il vous plaît ". Un
homme à trois bras me tend une branche de romarin. Je
la mange et la pluie cesse. L'homme
m'avale. Je
suis dans son estomac. Je
suis seul. Quand
je dis seul, ce n'est pas tout à fait exact. Il
y a un éléphant à côté de moi. Il
me dit : " Quelle belle journée ". Je lui réponds : " Ta gueule ". |
il faut
toujours croire les enfants
Une petite fille pleure. La petite fille : Papa, papa. Le papa
: Pourquoi pleures-tu?
P.F. : J'ai vu le loup.
P. : Mais il n'y a pas de loup.
P.F. : Si je l'ai vu, il m'a dit qu'il te mangerait.
P. : Suffit, ce sont des bêtises,
il n'y a plus de loups en France. Le loup sortit de derrière l'armoire, mangea le père
et dit à l'enfant : Ce qu'il
est con ton père.
P.F. : Qu'est-ce que tu veux, on ne me croit jamais. J'entends du
bruit, recache-toi, ça doit être maman. La maman :
Papa n'était pas avec toi ? P.F. : Si, mais le loup l'a mangé. La maman gifla la petite fille.
P.F. : Tant pis pour toi, mange-la. Le loup dévora la maman. EPILOGUE |
le porte-avion
L'autre
jour, dans un bois. Je
tombe nez à nez avec une divine créature. Elle
me dit : " Embrasse-moi ". Je
l'embrasse. Je
me transforme en grenouille. "
Ah, ah, dit la fille, je t'ai bien eu ". "
Mordieu ", fis-je, tu es la vilaine sorcière des bois " "
Mais non, mais non ", fit-elle. "
Alors pourquoi m'as-tu jeté un sort ? " "
Ce soir, j'ai envie de manger des cuisses de grenouil-les " Elle
me met dans sa poche où je rencontre mon cousin Emile. "
Comment t'es arrivé là ? " "
Connard, j'ai embrassé la fée " "
Que faire ? Unissons nos forces. " "
Tiens, dit mon cousin, j'ai un vieux grimoire. " Nous
lûmes une formule au hasard. Et
bientôt, je repris forme humaine et pris mes jambes à mon cou. Mon
cousin avait mal lu la formule. Il
se transforma en porte-avions. C'est
pourquoi, si, au coin d'un bois, vous rencontrez un porte-avion, c'est mon
cousin. Dites-lui bonjour de ma part. |
CE SOIR, JE
SUIS UN COUPLE 1
femme
Ce soir est un grand soir. Ce soir, je mets les grands plats dans les petits. Ce soir, je m'invite, je me rencontre. Serai-je comme tous les hommes prêt à tout c'est à
dire prêt à rien ou serai-je l'homme de ma vie celui contre lequel on s'endort
dans un rêve ? Nous n'en sommes pas encore là. Mais sait-on ! Je suis audacieuse parfois. Je m'enhardis. Puis, ça peut être le coup de foudre. A moi pour la vie. C'est beau non. Restons calme. Je m'excite je m'excite mais ce ne sont que les
préliminaires des préliminaires Il faut se présenter l'un à l'autre dans sa vérité
nue juste revêtue d'un voile pudique. Pas trop pudique. Je veux m'aimer de chair et de sens. Comment vais-je me recevoir ? Irons-nous jusqu'au bout ? Serai-je facile avec moi ou me ferai-je languir ? Oh non, je serai prude avec moi. Ce serait trop facile ! Pour une fois que je viendrais chez moi, je me
sauterais dessus. Ah non, je dois me respecter. Je ne veux pas être mon coup d'un soir. J'adore le chocolat. Je les mangerai par frustration après m'être refusé Je vais me faire attendre, désirer pour savoir si je
tiens à moi. Mais je me connais, je ne saurais me faire souffrir. Je m'attends depuis longtemps. Oui, je viendrai demain soir. Et depuis ce matin, je suis nerveuse. Vais-je venir ne pas venir ? Me faire attendre ? Je n'arrive pas à me détendre. Ai-je eu tort de me parler ? Ne me suis-je pas brusquée ? Cette invitation a été si soudaine ! Peut-être vais-je me méprendre ? J'attends quoi de moi ? Peut-être me suis-je dit que j'étais facile et que
j'étais une occasion à saisir ? L'occasion de me connaître enfin. Moi qui me frôle depuis si longtemps. Moi qui partage mon intimité avec moi depuis si
longtemps sans un mot d'acquiescement ni de reproche. Est-ce que je m'intéresse ? Je me suis sentie flatté par cette invitation. Pourtant, je l'espérais mais je n'y croyais plus. Et c'est pour ce soir. Je veux être la plus belle pour moi. Me regarder au fond des yeux et me dire... Mais j'imagine déjà ce que je pourrais penser. Je ne laisse aucune place à la spontanéité. Peut-être que j'ai déjà quelqu'un d'autre dans ma
vie ? Ce serait affreux. Ah ! J'entends du bruit sur le palier. (Elle ouvre la
porte ou se dirige vers la coulisse) Ah ! C'est moi. Enfin. Bonjour moi. Ah je m'aime, je m'aime dans mes bras mon amour. |
PLACARD 1
femme
Chut, je joue à cache-cache avec mon papa. C'est la règle du jeu à papa et à moi. Je joue souvent avec lui. Quand je perds, j'ai un gage. Je dois l'embrasser ou... Si je gagne, je ne suis pas obligé, mais papa il
triche toujours. Mais ce soir, je ne sortirai pas. On joue toujours à cache-cache quand maman n'est pas
là. C'est plus drôle qu'il dit papa. Maman pourrait être jalouse et gâcher notre jeu à
papa et à moi. Et puis, c'est notre secret. Chut, il ne faut pas le dire. Papa, il dit qu'il m'aime plus que maman. Papa, il dit aussi que je suis une vraie femme que
bientôt maman partira. De tout ça, je ne dois pas en parler à maman. Depuis qu'il est trop gentil avec moi, j'ai peur en
dedans de moi comme si je n'existais pas, que je n'étais plus rien. Je ne sais plus ou me réfugier hormis ce placard aux
idées noires, aux idées sales. |
EXCITATION 1
femme
Regardez ma culotte pendant que vous y êtes. Ca fait dix fois en une demi-heure que vous ramassez
votre serviette. Que si je m'habille aussi court, c'est que je veux
que l'on me regarde. Oui, j'aime bien plaire, qu'on me trouve désirable
mais je ne pensais pas rencontrer un homme aussi rampant. Non, même en payant. Que je n'en sais rien parce que je n'ai jamais
essayé. Ca m'est déjà arrivé. Alors pourquoi pas vous. Que je vous ai dit que je ne voulais pas d'argent. Je ne parlais pas de moi. Tu n'as pas une femme, une petite amie. Et qu'est-ce que tu appelles des trucs vraiment
cochons ? Ca, oh tu sais faire ça ! Mais faut au moins être
trois. Qu'on peut déjà commencer à deux. Finalement, pourquoi pas. On y va. Pourquoi tu pars. Tu ne couches pas avec une salope qui fait ce genre
de trucs cochons. Allumeur. Quoi ! Que c'est chacun son tour et bisque bisquera. |
LA FAMILLE DECOMPOSEE INCOMPOSABLE : MADAME ATRIDE 1 femme
Il est fidèle. Mais si, je suis comblée au plus haut point. J'ai peur d'être anormale. Logiquement une femme de mon âge devrait être
névrosée. Avoir envie de partir. Je ne ressens pas tout ça. C'est grave docteur. Oui, surtout après avoir fait l'amour. Tous les soirs pourquoi ? Oui avec lui c'est merveilleux. Il est à la fois tendre et viril. Lui, son boulot. De sa promotion ? Non de sa classe. Quel âge ? 14 ans pourquoi ? Si je ne trouve pas que c'est trop jeune ? L'âge n'a aucune importance pour moi. Et comment je l'ai connu ? Question idiote, je l'ai mis au monde. Oui, je suis sa mère. Si je sais ce que c'est l'inceste. Bien sûr. Si je peux expliquer. C'est quand un père couche avec sa fille. Ah, entre une mère et son fils c'est aussi de
l'inceste ! Ah, je ne savais pas ! Et alors ? Ce n'est pas normal. Si ça me dérange ? Ca nuit un peu à mon autorité de mère. Et ce quand dit mon mari. Je ne lui parle plus depuis qu'il est retourné chez
ma mère... Euh, pardon sa mère ! Sa mère ou ma mère ? Nous sommes frère et soeur. Oui, c'est de famille. Ca ne change rien au problème. Ma mère m'a eu avec grand-père et mon mari avec le
facteur. Et si ça ne me dérange pas pourquoi, je viens vous
voir ? Voilà, nous voulons avoir un enfant. Car vous comprenez, j'ai lu dans un magasine féminin
que la stabilité familiale était très importante pour un enfant. Et je ne suis
pas une de ces mères qui met un enfant au monde sur un coup de tête. Je crois en la force de la famille et sur le devenir
psychologique de l'enfant. Ah la séance est terminée ! Pourtant, vous n'avez encore rien trouvé ? |
PETITE ANNONCE 1 femmeIl m'aurait dit : Je t'aime. Nous nous serions embrassés
et qui sait. (déçue) Mais, je ne suis même pas allé au rendez-vous. D'ailleurs, il n' y avait
pas de rendez-vous. C'est pas qu'il ne voulait
pas. Mais nous ne nous
connaissons pas encore. (s'adressant à sa copine) Qu'est-ce que je fais ? Je rédige une annonce pour
le nouvel observateur. Une petite annonce
matrimoniale ? Ben oui, pas une annonce
pour vendre une voiture. J'ai juste marqué jeune
femme. Je ne le connais pas et je
suis déjà dans le mensonge. Je ne vais pas mettre vieille tout de même. Bon, femme ça va, j'ai pas besoin d'un certificat
tout de même. Comment ça ? Ah, tu rigoles ! (écrivant ; air sérieux) : Age : 30 ans. Non. Mais si j'ai 30 ans. Oui, mais le temps que
quelqu'un réponde, j'aurais 32 ans. T'es sympa. Tu rigoles. Ouais, mais moi ça ne me
fait pas rire ! Je devrais ça me dériderais. Pourquoi, j'ai des rides ? Ah tu rigoles encore ! Je ne sais plus si j'en ai
envie. Mais si. (joyeuse) : Ah ouais ! Comment, Pauvre type. Pourquoi tu dis ça ? Tu rigoles. Tu sais que tu m'agaces. (écrivant) : Femme 32 ans sportive. C'est pas crédible. Mais je fais du sport. (écrivant en
colère) : Secrétaire. Je ne dois pas mettre ma profession, surtout ça. Ben alors, je mets quoi ? Oh pis merde c'est mon annonce (écrivant) : Femme 30 ans cherche homme. Tu trouves que ça fait la fille qui cherche à tirer
un coup ? Et bien comme ça celui qui viendra ce sera le bon ! (Et c'est toujours ça de pris comme dirait ma grand'mère) |
IL
EST PASSE PAR ICI... 1
femme
Vous l'avez vu passer. Qui ça ? L'homme de ma vie bien sûr. Question idiote, réponse
idiote. Toi aussi t'es seule. Bon ! Alors ne fait pas la
maligne. Mais on ne va jamais dans le
même sens. J'en ai marre de courir
après. Je m'assieds là à la croisée
des chemins. Je le veux... Oui, je le veux... Ne recommence pas maligne. C'est ça l'intuition
féminine. Ah bon t'es mariée la
maligne ! Vraiment maligne. Quand il apparaîtra mes sens
ne feront qu'un tour et je m'avancerai vers lui tel les apôtres vers le christ
et je lui dirai c'est à c't' heure-ci que t'arrives. Trente ans que j'attends, et
tu n'as même pas rapporté le pain. Trente c'est long à attendre
l'homme de ma vie. Bien sûr je n'ai pas fait
qu'attendre. Pas folle la guêpe ! Au début, j'ai cru que
c'était mon père l'homme de ma vie. Cinq ans d'analyse pour me
comprendre que ce n'était que le père de ma vie. Après, j'ai surtout eu des
hommes de mes nuits, je ne l'ai pas forcément su la première nuit. Mais bon c'est des
souvenirs. Des essais aussi. Et si en ce moment, il était
en train de faire un essai. Mais qu'est-ce qu'il fout
bon dieu. Je le sens, il va arriver. Mauvaise investissement. Oui, mais s'il ne s'entend
pas avec l'homme de ma vie. Faut pas qu'il exagère. Ca fait dix minutes que j'attends
l'homme de ma vie. Déjà en retard alors qu'on
ne se connaît pas. Il va m'entendre. Mon père était un petit gros
qu'est-ce qu'on rigolait. Faut pas croire, c'est un
boulot à plein temps d'attendre l'homme de sa vie. Parce que l'homme de sa vie,
il faut choisir le bon, il ne faut pas uniquement être la femme de sa vie. Elle s'en fout la maligne,
elle a son malin. Mais pour nous les autres et
surtout moi, en l'occurrence, personnellement, c'est très important.. Parce que si t'attends qu'il
te tombe tout cuit l'homme de ta vie, c'est ta vie qui est cuite, recuite,
brûlée, bonne à mettre au vide ordures des causes désespérées. C'est beau ce que je dis. Il faut attendre, mais une
attente active, l'oeil toujours aux aguets, le coeur rivé au moindre
tressaillement. Parce que l'homme de sa vie
c'est comme les trains, on ne sait jamais lequel est le bon, et en plus il y a
des grèves qui se prolongent. Et une fois que tu l'as
trouvé, il faut le garder. Parce qu'il y a des hommes
de votre vie qui ont plusieurs femmes de leur vie. C'est bien un homme. Mais attendez, attendez quoi
! C'est peut-être ça la solution. Un homme de ma vie pour
l'amour. Un amant, un aimant, un bon
père de famille, un rigolo, un intellectuel... J'en suis déjà à cinq. Je pourrai plus voir les
copines. Oui, parce qu'en plus j'aime
que ça rime... Pas vous. (Bisque bisquera. |
VISUALISATION 1 femme
(elle installe
deux chaises et s'assoit sur l'une) Je suis assis là, il est assis là. Non, pardon chéri, c'est ma chaise. (elle change
de chaise) Pourtant, tu le savais petit coquin que c'était ma
chaise. (sensuelle) Tu bois quelque chose mon
amour. Non,non, pas d'alcool. Un verre de jus d'orange. (en aparté) J'ai horreur des hommes qui
s'empâtent. Alors, comme ça c'est passé au bureau. (en aparté) Il est chef de service dans
une grande société de... Une grande société. Tu as eu une promotion. (en aparté) Il a eu une promotion. (langoureuse) Tu vas pouvoir m'acheter ce
petit chemisier en soie. Non. Pourquoi non ? Il faut réparer la machine à laver la vaisselle. Pas toi. Et pourquoi ? Parce que c'est toi qui fais la vaisselle. Tu as peur que je séduise d'autres hommes. Comment non, goujat ? Tu crois que je ne le pourrais pas. (sanglotant) Et pourquoi ? Parce que toi déjà, tu n'existes pas. (en aparté,
dépitée) C'est
bien une réponse d'homme ça. Ne dis pas ça, tu te fais du mal. Non, je me fais du mal. C'est bien un homme, ça fait à peine cinq minutes
que je le visualise et il me fait déjà une scène. Et tout ça pour un malheureux chemisier en soie. (un temps) Bon, je vais visualiser un chien. (en pleurs) Oh non, pas sur la moquette
! |
LA
BOULE 1
femme
L'homme de ma vie doit bien exister quelque part ? (elle prend la
boule de cristal) Boule de cristal réponds-moi. LA BOULE : Oui (elle contente) dans le désert du Névada. (elle moins
contente mais se reprenant, très femme de destin) La distance n'a aucune
importance. LA BOULE : Il est mort au XVIII°
siècle. Salope. LA BOULE : Je rigole. LA BOULE : Il doit naître la semaine
prochaine. Il faut que j'attende au moins quinze ans. Ca me
fera... LA BOULE : Je rigole. J'ai pourtant acheté cette boule dans un magasin
sérieux et non de farces et attrapes. (elle prend un
revolver) Cette
fois-ci, ne rigole plus ou je te transforme en verres pilés. LA BOULE : Ben vois-tu ce n'est pas si
simple que ça. LA BOULE : Que je te dise qui c'est ne
t'avancera guère. (encore plus
nerveuse) Ce
sera toujours ça. LA BOULE : Si tu sais qui est cette
personne mais que ton coeur n'est pas ouvert. (menaçante) Mais mon coeur est ouvert. LA BOULE : Et ta soeur, ton coeur
n'est pas vraiment ouvert. C'est quoi cette boule ? LA BOULE : Je suis la boule de la vérité,
ton moi profond. C'est pas à toi que je parle. LA BOULE : Non, c'est à toi-même que
tu parles. LA BOULE : Tu es en manque d'homme et
si je te dis qui est l'homme de ta vie tu vas rater l'occasion. Qu'est-ce que je dois faire ? LA BOULE : Tu dois d'abord être bien
avec toi-même. Mais je suis bien avec moi-même. LA BOULE : Et ta soeur. Si je comprends bien pour être bien avec moi-même,
je ne dois pas être en manque d'homme et pour ne pas être en manque, il me faut
des hommes. C'est un cercle vicieux. Ah oui c'est ça j'ai compris ma chère
boule ! LA BOULE : Enfin... (elle prend
son portable) Allô,
c'est bien le cercle vicieux... J'arrive.
NOIR 2° fin
possible LA BOULE : Enfin... (elle jette la
boule) C'est
des conneries tout ça ! (elle sort un jeu de tarot) |
VOYAGE
DE NOCES 1
femme
(elle avec un
voile de mariée noir) Je pars en voyage de noces. Non, ca y est pas. Je ne vois pas pourquoi ils n'y auraient que les
gens qui se marient qui voyageraient. Eux, ils n'en ont pas besoin. Moi, si j'avais un mari, je ne l'emmènerais pas à
Venise. On passerait tout le voyage de noces dans mon lit. Il n'y aurait pas d'arrêt buffet. Cinq ans d'abstinence. C'est pas moi qui le fournirais. Je serais une dévoreuse d'homme et quand celui-là
sera épuisé, j'en épouserai un autre. Ca c'est une réflexion de personne qui baise
régulièrement. C'est comme, il n'y a pas que la bouffe dans la vie. Le manque créé l'envie. Imaginez Kouchner en tête du convoi. Il est encore
belle homme. Je ne sais pas moi, une fois par mois, il y aurait
un arrivage. Je dis le plus beau mais moi je me contenterais du
rogaton du pas joli. Le physique je m'en fiche ce qui compte c'est la
beauté intérieure. Mais je me connais, je suis ambitieuse, je marche
par palier. Une fois que j'aurais le moche... même intelligent,
je zieuterais sur l'assiette des copines... Et si moi aussi, j'en avais un beau. Juste une fois pour essayer. Et c'est l'escalade. Et alors l'a on a tout et il n'y a plus d'envie. (triste,
désespéré) Et
quand il n'y a plus d'envie, il n'y a plus de vie. |
CHASSE
A L'HOMME 1
femme
(elle coiffée
d'un casque colonial) Non, je ne pars pas à un safari en Afrique. Je vais traquer l'homme de ma vie et je vous jure
que je vais le débusquer. J'attends mes porteurs. Le guide Michelin pour me restaurer. Je vais tendre d'immenses filets à la sortie des
discothèques. Et quand j'aurai attrapé le grand fauve, je le
ramènerai à la maison et je le dresserai pour en faire un animal domestique. Les hommes ne sont pas complètement idiots. Il n'est pas question de l'empêcher de s'enfuir mais de lui ôter toute velléité de retour à
l'état sauvage. Alors pour cela, vous devez l'acclimater. Oh début, vous serez plus fauve que lui, une vraie
tigresse, il n'en pourra plus le pauvre chéri. Il demandera grâce. C'est le début de la soumission. Alors vous alternerez sauvagerie, il a encore de
l'instinct... Douceur et tendresse. (faussement
romantique) Oh
mon amour, comme nous formons un joli couple. Le NOUS est très important. La bête est ferrée. Alors un dernier petit coup de poignet et il vous
mangera dans la main. (sadique) Alors peu à peu vous
l'amènerez vers une paire de pantoufles cloués devant la télé. Et là le grand fauve sera devenu un animal de
compagnie, un compagnon de tous les jours que vous gaverez afin qu'il ne puisse
plus sortir de ses pantoufles. Ah mon guide. (parlant vers
les coulisses)
Oui, oui, j'arrive. J'ai déjà son panier, la laisse pour le promener et
la badine s'il regarde où il ne faut pas. Et s'il fait un faux pas je le ferai piquer et je
repartirai à la chasse. |
DANS
MON RÊVE 1
femme
Il me caresse le sein d'une main. Pardon, dans mon rêve, je suis sur la planète Mars. Avec ses quatre autres mains, il débouche mon lavabo. Oui, parce que dans mon rêve, il est plombier. Dans mon rêve, les martiens parlent par les yeux. Il m'a répondu de sa vue sensuelle : J'ai encore des chiottes à déboucher. Oui, car sur Mars, les pendules ne fonctionnent pas
pareilles. Alors, il m'a dit : J'ai encore du temps et pour 100
francs de plus... Oui, des francs parce que dans mon rêve, Mars a été
colonisée par les français et je suis moi-même la fille du gouverneur français
de Mars-Nord. Oui, donc pour cent francs de plus, il m'a proposé
de me peloter. Et dans mon rêve, c'est comme dans la réalité quand
on tient un plombier, on ne le lâche plus. Il en a profité pour me faire un détartrage. Au matin, le majordome m'a réveillée d'un : "
Debout, salope ". Ce qui en martien veut dire : " Oh vénérée
maîtresse, le soleil darde à l'horizon que la journée de votre excellence soit
comblée comme vous le désirez ! ". Le martien est une langue concise. Puis soudain, la 38° guerre intergalactique a éclaté
et je me suis réveillée en sueur. Je ne pense qu'au cul. |
LA
VOISINE D'EN FACE 1
femme
Avant, je m'entendais bien avec
la voisine d'en face. Marie qu'elle s'appelle. On a le même âge ou à peu près,
mais je fais plus jeune, à moins qu'elle soit plus vieille. On se racontait toutes nos
déconvenues. C'était gai. On se faisait des petites
bouffes. Plutôt des séances de nourrissages
compensatoires. Dans l'immeuble, au dernier
étage, sous les toits, il y a Emilio, le tombeur de ces dames. Il est comme nous, seul, mais
uniquement dans la journée. Un soir, j'ai défilé. Mais... Comme si pour se soigner, on
prenait un électrochoc. Efficace sur le coup. J'ai rechuté le lendemain soir
quand j'ai été sonné chez lui et que c'est Marie qui m'a ouvert. Puis, Marie a rencontré Bob. Bob, c'est le voisin d'en
dessous. On en rigolait de Bob. Jamais aucune nana. On se disait celui-là pas
étonnant qu'il soit seul. Puis un jour, la tuyauterie de
Marie a débordé jusque chez Bob. Le courant ne passait pas entre
nous. Avec Marie, on ne faisait plus
de petite bouffe. C'était régime, régime. Je m'étais reluquée en fille
libérée. Mais elle a gagné. |
VOS
GUEULES, C'EST MON RÊVE 1
femme
Je suis dans une clairière où dansent des couples. Un slip sale me dit : Toi aussi, tu es seule. Oui fais-je, fis-je en me figeant. Mais comment se fait-il slip que tu parles. J'appartiens à la grande famille des slips
kangourous originaire de Madagascar... Il reprend son histoire. Malheureusement, l'essorage s'est déclenché et j'ai
été évacuée dans la grande mer de corail qui borde l'Australie. (au public) Quoi, les lémuriens c'est à
Madagascar. Vos gueules c'est mon rêve. NOIR |
L'APPEL
DE L'AMOUR 1
femme
(se
concentrant, doigts sur les tempes) J'attends l'appel de l'amour. Un type, beau comme un dieu que j'ai rencontré dans
une soirée et à qui j'ai donné mon numéro. (portable
sonne) Bingo. (gaiement,
langoureusement) Allô ! (déçue) Bonjour maman. Non, toujours pas mariée. (en aparté) Mais ça ne va pas tarder. Tu me l'as déjà demandé hier. (raccrochant) Fait chier la vieille. Elle, elle s'est marié deux fois depuis mon père et
une fois avant. Bon, j'ai pas dû assez me concentrer. (portable
sonne) Allô
! Je ne cherche pas une cure de remise en forme. Non, maintenant je vais très bien. (en aparté) Enfin. J'attends un appel urgent. Oui, c'est ça. Si j'ai besoin. Merde ! Et moi qui n'ait pas voulu du double appels. Oui, c'est moi. Je vais bien. Vous êtes direct. Quoi, c'est toi Marc. (en aparté) Mon connard de frère. Même quand on était petit, tu me faisais déjà chier. (elle
raccroche) Connard
! (portable
sonne) Pour
qui je vote ! Je vote mon cul et j'aimerais bien qu'il soit élu. (elle raccroche et le portable sonne aussitôt) Allô, merde, faites chier ! (se radoucissant) Ah c'est vous ! (en aparté) C'est lui. Ah, vous n'aimez pas les
femmes vulgaires mais... Merde, il a raccroché. (en jetant son portable) Ca sert à rien cette saleté. (elle ramasse le portable) Oui, c'est déjà moi. Combien ça coûte la cure de
remise en forme ! NOIR |
PATCH 1
femme
Ca y est, j'ai
arrêté. Depuis
exactement... (elle regarde sa montre) 2 jours, 2
heures, 18 minutes et 3 secondes. Ca va. Je ne suis pas
nerveuse. Si je ressens
un manque, je respire un grand coup. Pour
l'instant, c'est facile, je n'ai pas eu de tentation. J'ai un
secret. Le patch. (montrant son patch) Le patch pour
arrêter de chercher l'homme de sa vie. (phrase
peut-être explicative) Bien sûr,
quand je vois un couple s'embrasser, ça me fait un petit pincement. Mais, je suis
forte. Je me dis que
ça ne durera pas. (phrase à double sens) Ne cède pas ma
fille, ne cède pas à la tentation. Mais là, c'est
relativement facile. Le plus dur,
c'est quand l'envie d'espérer vous prend au milieu de la nuit, s'insinue dans
vos rêves. Alors, on se
réveille en sueur. Mais, vraiment
le plus dur, c'est le soir, en pleine conscience quand je rentre du boulot. Je me fais un
petit repas. Puis, pour me
changer les idées, je regarde la télé. Je vous le
donne Emile. C'est comme si
pour un ancien alcoolique, on lui montrait pendant deux heures des gens en
train de boire et de faire la fêtes. Eux au moins,
ils ont bien une loi contre la publicité sur l'alcool pour ne pas inciter à la
consommation. Et si on sort. Il y a bien un espace fumeur et
non fumeur. Il pourrait bien y avoir un
espace amoureux et autres. Et qui sait, on sympathiserait. On pourrit ensemble au cinéma en
toute amitié. Et qui sait, il me prendrait la
main. Et qui sait, on changerait de
dimension, d'espace. On irait dans la zone
consommateur et il me dévorerait à pleine bouche. Puis le mariage. Merde ! (elle regarde sa montre) J'ai tout de même tenu 2 jours 2 heures 20
minutes 58 secondes. La prochaine fois, je tiendrai
au moins une semaine. La prochaine fois, j'en mettrai deux. Mais en attendant si je pouvais, c'est bien là le problème. |
SEPT 1
femme
Ah là, j'ai pas le temps de m'occuper de vous ! Non, pas des filles. Oui, 7 hommes rien que pour moi. Ca vous en bouche un coin. Non, c'est pas les sept mercenaires. Moi, j'ai pas besoin de payer. Bon d'accord, je vous explique. C'est pas tout à fait des hommes mais c'est pas des
femmes. Quand je disais grand, j'exagérais. C'est, c'est... les sept nains. Non, je ne fais pas de l'abattage. J'ai rien contre les petits. Mais ce n'est pas les coulisses de l'exploit. Non, je les ai invités pour qu'il me parle du prince
charmant et de cette sainte Nitouche, salope de Blanche-neige. Il paraît qu'il y a de l'eau dans le gaz entre eux. C'est fini le grand amour. Le prince charmant est devenu un grand garçon et il
en a marre d'une gonzesse qui ne pense qu'au petits oiseaux. Le prince charmant est devenu un gros dur et l'autre
mine de papier mâché qui chante " un jour mon prince viendra ". Basta ! Une femme de chair et de sang. Une bien en manque... Moi. (le téléphone
sonne) Allô qui est à l'appareil ! Répondez ! (secouant le
portable) Marche
jamais cette saloperie. Vas-y timide, parle. Quoi... Le prince charmant... Avec Blanche-Neige...
Dans leur chambre à coucher... Non, timide, il n'égorge pas Blanche-Neige...
Non timide... Ce ne sont pas des hurlements mais des cris de jouissances...
Oui, vous pouvez tout de même venir. (raccrochant) Bon, une soirée avec les
sept nains. Ca fait tout de même 3 hommes et demi. C'est déjà pas si mal. Vous vous êtes déjà envoyé sept nains, vous. Et pis, comme ça tourne, la semaine prochaine,
j'invite Bambi et tous ses amis de la forêt, les gremlins et pourquoi pas les
pokémons. Il paraît, il paraît, mais ne le répéter pas que
Pikachu c'est une affaire au lit. NOIR |
CA
TOURNE ou CHANGEMENT D'ESPACE 1
femme
Mon psy m'a dit : Avec vous, ça ne peut pas marcher, vous restez
toujours focalisée sur le même problème : Trouver un homme ! Il faut changer d'espace. Ce soir, je sors avec un extraterrestre. Oh, je l'ai rencontré par hasard ! Une panne de soucoupe. Et là, quand je lui ai tendu cette clef, cette clef
des songes et qu'il l' attrapée, je ne sais pas ce qui s'est passé. Oh bien sûr, certain soir, il se boit un bidon
d'huile de vidange ! Mais il ne fume pas. Il est d'une très bonne famille. Il a une maison de campagne sur Syrius et il aime
les animaux. Ce soir on fait une balade en soucoupe sur
saturne... (en tournant
la tête sans arrêt) Saturne, saturne, ça tourne, ça tourne... Faut que j'arrête de parler à ma machine à laver. |
Il est minuit. Une cloche tinte au loin et fait écho en moins. AH tu es là ! Et oui, il est bien là mon manque. Une bonne lessive pour oublier tout ça. Un pommier au fruit rouge me nargue : Croque moi, croque moi. Un putois apparaît. Chanel N°5 fait-il nonchalamment en se transformant
en australopithèque mal léché. Il m'avale et dans son estomac se trouve l'univers,
l'univers des sens. Descente à la prochaine fait le moniteur de ski dans
le téléphérique qui mène sur le mont de Vénus. La vue est belle, trop belle ! Je me réveille en sueur et dans mon lit. Pour sûr, nonobstant, fait le girafon myope qui
sommeille à mes côtés. Puis totalement réveillé, il s'écrie: "
L'immeuble s'enfonce ! ", et m'entraîne dans les abysses de la terre. Nous traversons l'enfer du décor puis le paradis des
âmes seules et enfin nous atteignons le sommet du vide où se tient à genoux sur
une marmite byzantine un mage couvert d'un drap d'or et tenant d'une main un
sceptre et de l'autre un balai à chiotte. " Tu as droit à trois voeux ", fait le
sage en lâchant un pet sonore et odorant. Et il ajoute : " Fait vite je suis en
conférence intime. ". J'hésite puis alors que je m'apprête à parler, le
mage dit : " Pas toi, le girafon. ". Votre excellence quel honneur, pour sûr, nonobstant.
J'aimerais tout d'abord retrouver les savanes africaines. D'un coup de balai à chiotte, nous voilà transportés
en Afrique et moi transformée en girafe. Essoufflée, nous nous arrêtons au bord d'un lac de
souffre. Tu as raté ton coup, fais-je. Pas sûr nonobstant, sourit le girafon. Mais oui, si au lieu de demander la photo tu avais
choisi que je tombe amoureux de toi, ton stratagème aurait marché. Oh que sûr nonobstant ! Je n'ai pas choisi que tu
m'aimes parce que je suis pédé et belle comme tu es, tu vas attirer plein de
beaux mâles qui essaieront de passer par moi pour t'avoir. Girafon ne rime pas avec con, est la morale de notre
histoire et que ceci serve d'édification à toutes ces jeunes femmes seules qui
par désoeuvrement et manque sexuelle ramène dans leur lit un girafon. VERSION
ORIGINELLE 1 femme
Le parquet craque.
Et je suis lasse.
Alors que j'aimerais être lascive.
Et me voilà dans un pré vert comme l'espoir.
Pas de serpent à l'horizon;
J'attrape le fruit et le croque à pleines dents et grosses larmes.
Bizarrement, il sent bon.
Tu as croqué ma pomme d'Adam, je vais te croquer ma petite.
J'ai rêvé.
Ensuite, je vous serai gréé d'avoir une photo dédicacée du bébé de Céline Dion
puis, pour terminer, j'aimerais que cette femme soit transformée en la plus
belle des girafes.
Nous gambadons à travers la savane.
MONSIEUR
CENDRILLON 1
femme
Il est grand temps que je trouve chaussure à mon
pied. Vous savez ce que j'ai fait ! J'ai acheté une chaussure d'un grand cordonnier
style anglais taille 43. Et j'ai passé une annonce dans Libération : Tu es venu au bal de la cour. A minuit tu t'es
évanoui en perdant ta chaussure. Reviens. Amène ta citrouille, nous la
mangerons ensemble. Et ce sera beau comme dans Walt Disney. Déjà que Mickey, il a pas de queue. Allô, oui, c'est moi qui ait passé l'annonce ! Chez moi, c'est un peu prématuré. Si vous me jurez que vous êtes un gentleman. HA juré ! (elle
raccroche) Ca y est c'est le bon. Juste le temps de mettre ma robe couleur ciel et le
prince charmant est là. Il faut que tout soit parfait. Champagne, caviar, chandelle et je débarrasserai le
canapé. C'est sûr que dans Walt Disney, on peut pas tout
montrer. On le voit parfois traîner avec les sept nains. (sonnerie de
porte) C'est lui. (elle sort en
coulisse) (un grand cri) Dehors. (elle rentre) C'est pas possible. Tu parles d'un prince charmant. (elle relit
l'annonce) Je comprends tout. Dans l'annonce, ils ont mis pour les chaussures
taille 13 au lieu de taille 43. (elle court
vers les coulisses) Reviens, j'ai du bleu d'auvergne dans le frigo. |
SOEUR
JUMELLE 1
femme
Vous n'avez pas vu ma soeur. Celle qui, depuis tout à
l'heure, cherche l'homme de sa vie. Nuit et jour, elle est en
chasse, elle court après l'homme de sa vie. Je comprends pas, on est
jumelle, on a été pondu dans le même oeuf, impossible de nous différencier... Physiquement... Parce que psychiquement c'est
autre chose. Même qu'en ce moment, je
voudrais bien avoir un petit. C'est pas qu'il en veut pas. Il a peur que le bébé ressemble
à ma soeur. Le premier mot qui lui viendrait
serait : angoisse. C'est ce qui est arrivé à ma soeur
et depuis, elle désangoisse plus. Je sais, on a été mal partagé à
la naissance. Il y en a même quelques uns qui
m'ont tiré des drôles de numéros ! Pierre, mon copain, au début,
c'est ma soeur qu'il connaissait. Il la trouvait belle. Oh ma soeur ne m'en a pas voulu,
ça l'étonnait aussi qu'un mec s'intéresse à elle ! Elle n'est pas méchante. Et, depuis qu'elle a son
portable, c'est pire, elle appelle jour et nuit. Je lui ai dit : soit, il est
déjà dans ton lit, soit dors et attend demain matin. Elle m'a fait confiance et a
rappelé à 7 heures du matin. C'est Pierre qui a décroché. Il m'a fallu deux jours pour
qu'elle arrête de pleurer. En rigolant, des fois, on se dit
qu'on la vendrait bien dans un harem. On sait pas ce qu'elle a ? Elle est jolie, intelligente,
tout mon portrait quoi. Ben non, elle trouve pas. Ils sont si mignons. Moi, je serai ma soeur, des
fois, je me ferais passer pour moi et je coucherais avec Pierre. Ben non, elle pense même pas à
ça. Un type qui en a pincé pour moi. Je ne sais pas quoi faire avec
elle. Pierre dit qu'on devrait la
dynamiter. Y'a bien une solution, lui
trouver un mec plus angoissé qu'elle. Bon c'est pas tout ça, il faut
que j'y aille. On échange quelques sens et
beaucoup de salive. Moi, je n'ai pas peur. Ca leur laisse un sentiment de
liberté puis, au bout d'un moment, d'un coup sec, on les étrangle pour leur
rappeler qui est la maîtresse. Les hommes, c'est pas
compliqués. J'ai appris ça avec mon père, je
le menais à la baguette. Moi, j'avais droit à tout et ma
soeur à rien. Et ça continue aujourd'hui. J'ai bien réussi mon coup. Pour moi, le bon temps et elle
c'est ma zone d'ombre. Et comme, elle est comme la
politique agricole commune, elle n'arrive pas à écouler les excédents et elle
en a du stock. Chez elle, l'angoisse c'est la
génération spontanée. Je l'aime ma soeur. Mais ça irait plus vite de la
foutre directement dans le coeur d'une centrale nucléaire. Vous n'avez pas compris Je suis forte pour
l'autocritique. (elle pouffe) C'est moi, c'est moi. J'ai pas de soeur jumelle. Si vous y avez crû. |
DEPENDANCE
EFFECTIVE 1
femme
Les
rapports homme femme parlons-en. Tenez-moi. Et
pourquoi je suis seule ? Parce
que je le veux bien. C'est
un mauvais exemple.. J'en
rencontre des hommes de toutes sortes. Mais,
je ne sais pas, je n'arrive pas à m'attacher. Non,
plutôt je les ennuie... Beaucoup. Je
les appelle dix fois par soir. Et
là, je suis pas du tout rassurée parce que je suis seule. Mon
psy dit... Il
est beau mon psy. Je
l'aime mon psy. Mais,
il ne veut pas. Il
dit qu'entre nous c'est thérapeutique. Ca
empêcherait pas de coucher. Il
pourrait se forcer, franchement avec ce que je lui donne. Il
faut que j'apprenne à vivre seule. Parce
que c'est ça les hommes des grands gosses qui recherchent leur maman. |