Le
soleil, une étoile parmi
d'autres.
Compte rendu du b'art du 3 Mai 2008 (25ème du nom)
Le soleil, une étoile parmi d'autres.
(par Didier et Frédéric)
Frédéric BAUDIN de l'Institut Astrophysique d'Orsay nous a présenté, avec une simplicité, un professionalisme et ... une gentillesse chaleureuse (logique) : le soleil.
Cette étoile dont les rayonnements procurent plus de 98% de l'apport de chaleur sur terre (les 2 autres % étant dus à la radioactivité, aux mouvements volcaniques, techtonique, etc.) se trouve à 150 millions de kilomètres de nous et possède un diamètre de 1 million 400 kilomètres. (Rappel : le diamètre de la terre est de 12 000 kilomètres).
Le soleil est donc approximativement 100 fois plus gros. Il est en outre, âgé (à quelques heures près...) de 4, 5 milliards d'années. Les scientifiques s'accordent à dire qu'il est "au milieu de sa vie", puisqu'il devrait s'éteindre (également à quelques jours près...) dans à peu près 4,5 milliards d'années.
Il faut dire que l'étude et l'observation du soleil ont depuis toujours intrigué les hommes. Citons Galilée qui observa le premier les grandes taches solaires, lesquelles taches ne sont que des manifestations de ce que l'on nomme le champs magnétique.
Le soleil est divisé en trois parties bien distinctes :
- Le coeur (15 à 20 %) siège de toute son énergie thermonucléaire où règne une température de 15 millions de degrés.
- La partie radiante (2/3 de sa surface) où, selon les dires de Frédéric, "ne se passe pas grand chose". L'énergie s'y propage grâce au rayonnement.
- La zone convective (sur le dernier tiers du rayon) où la chaleur s'échappe grâce aux mouvements de la matière et où la température s'élève à 6000°
Le Soleil tourne sur lui même en 27 jours "en moyenne"(car aux pôles, cette rotation dure plusieurs jours de plus et est plus rapide à l'équateur), connaît des cycles de 11 ans d'activité magnétique bien définie. Il a une activité énorme. Des "protubérances" à des températures de 70000 degrès s'échappent en quelques heures au dessus de ses régions magnétiques pour se disperser dans l'espace interplanétaire et, éventuellement bombarder la Terre. Ces jets de matière, ces éjections de masse solaire peuvent provoquer ainsi de nombreux bouleversements sur nos infrastructures et organismes. Cependant, il ne faut pas sombrer dans le catastrophisme: ces incursions solaires sont assez peu "dommageables" pour l'homme sauf cas particulier (personnel navigant des lignes aériennes par exemple), et Frédéric préfère évoquer un phénomène peu inquiétant sinon bénin. Seuls les astronautes et satellites se trouvant eux-mêmes dans l'espace peuvent craindre ces projections.
Frédéric nous présente alors sur écran une animation impressionnante :
A l'aide d'un cronographe (= un instrument qui cache le soleil mais pas les explosions agitant sa couronne), il nous montre comment ces éjections gigantesques de 100 millions de tonne sont dispersées dans l'univers, façon feu d'artifice... mieux : bouquet final !
Fabuleux !
Nul doute que le soleil influe sur la vie terrestre !
Ces éjections arrivent vers nous à une vitesse de plusieurs milliers de mètres par seconde.
Frédéric évoque alors le 14 juilet 2000 (.. Quand je vous parlais d'un feu d'artifice ...) où une explosion solaire provoqua un impact gigantesque. S'en suivit, au niveau des pôles de notre planète, une forte précipitation de particules chargées le long du champ magnétique terrestre, qui donnent naissance aux AURORES (boréales au Nord ; australes au Sud).
Le réchauffement de la planète Terre est-il dû aux mouvements du soleil ?
Il semblerait qu'une controverse, phénomène répandu chez les scientifiques, soit encore d'actualité :
L'apparition et la disparition des taches solaires provoque-t-elle sur la terre des périodes de chaleur ou de froid intenses ?
Frédéric nous parle d'un âge glaciaire à l'époque de Louis XIV (et comme dit l'un des assistants à cette conférence " un comble tout de même, à l'époque du Roi Soleil !") alors qu'on observait peu de taches sur le Soleil, ainsi que d'un réchauffement caractéristique du Groënland, à une autre époque, autorisant l'élevage de bétail sur des terres généralement gelées.
Est-ce vrai, faux ? Il faudra mieux comprendre notre Soleil pour le savoir.
Quoi qu'il en soit, il est bien avéré que ce réchauffement est davantage dû aux activités humaines qu'aux rayons du soleil...
Le soleil est un gigantesque réacteur nucléaire - composé d'hélium et d'hydrogène-, qui brûle. Et là est véritablement le problème, car lorsque l'hydrogène dont il est composé sera épuisé (dans 4,5 milliards d'années donc), après être passé par le stade de géante rouge, il s'éteindra en naine blanche inerte, éventuellement entourée d'une "nébuleuse planétaire", provoquant la fin du système solaire.
D'autres étoiles que le Soleil, plus massives, se transformeront en géante rouge puis en supernova, libérant dans l'univers, après diverses étapes de fusion et de dispersion : du carbone, de l'hélium, du fer et bien d'autres composants .
Le nuage de matière ainsi formé pourra à son tour s'effondrer sur lui-même, donnant naissance alors à une nouvelle étoile, (avec un peu de chance), ou, si la masse de ce nuage est trop faible, une naine brune (un objet ne pouvant briler par lui-même car incapable d'allumer les réactions thermo-nucléaires en son centre).
Il y a fort à craindre cependant que plus aucun humain ne puisse l'admirer...
Comment régénérer le soleil ? Peut-on alors espérer qu'une autre étoile prenne sa place ? Où est la sortie ?
Voici les questions posées à Frédéric, par les terriens de l'assistance nombreuse, inquiets, bien évidemment, et ne voulant pas mourir dans 5 milliards d'années !
Hélas, Alpha du Centaure, le plus proche "soleil" du système solaire aura bien du mal à réchauffer les coeurs, étant donné son éloignement. Quant à la piqûre miracle d'hydrogène au coeur du soleil, on y réfléchit... Il faudra bien quelques millions d'années avant que nos descendants ne trouvent le bon processus...
En attendant, les observations du soleil se font de plus en plus précises et si, l'envoi autour de sa couronne d'une sonde d'observation semble encore difficilement réalisable (mais qui sait ?), la science avance.
Saluons d'ailleurs en ce sens l'Institut d'Astrophysique d'Orsay, et tous ses chercheurs et professeurs . Un petit coucou également à Jean-Claude VIAL, qui m'a mis en relation avec Frédéric et facilité ansi cette conférence.
Le CNES et l'ESA, ainsi que le CNRS et l'Université Paris XI fournissent les fonds nécessaires aux recherches de cet institut et celui-ci a bien besoin d'indépendance pour ne pas subir les influences de capitaux privés. La science, dont les bienfaits reconnus par tous s'échelonnent en années, voire dizaine d'années, n'est pas branché "rentabilité". Un chercheur cherche... il ne vise pas le rendement, la médiatisation ni le scoop.
Il semblerait que des réformes en cours remettent en cause cette indépendance... Soyons vigilants.
Avis...
Merci à Frédéric BAUDIN, d'avoir parta gé sa passion et son savoir avec les nombreux participants. Cette conférence était merveilleuse.
Je salue également ici la présence des amis du parc de la poudrerie (Voir leur site =>APFP) eux-mêmes passionnés d'astronomie et avec lesquels nous comptons bien, la saison prochaine, visiter un peu leur planétarium !
N'hésitez pas à les contacter pour des visites individuelles.
Une fois encore, la réunion s'est terminée autour de la table, pour un repas indien savoureux, tant il est vrai qu'à Arts et liens :
la science, l'amitié et la bonne chère, ...nous, ON AIME !
Merci Frédéric. Ta conférence était ... solaire !
N'hésitez pas, une prochaine fois, à vous joindre à nous.