[Image][Image]La physique amusante[Image]

Compte rendu du b'art du 17 Octobre 2009 (40éme du nom)

La physique amusante  avec Louis FALAVIGNA et  Charles HUBERT

(par Didier)

Mais oui ! C'était bien le QUARANTIEME b'art des sciences ! Et cela ne pouvait pas mieux tomber, car nous avons eu à faire à un QUARANTIEME RUGISSANT (et j'écris cela sans rougir...)
D'un côté  notre ami Louis, Louis FALAVIGNA que tout le monde connaît (si ce n'est pas le cas, tapez son nom sur Google...)
, homme de théâtre, comédien écrivain et aussi homme de science.
De l'autre, Charles HUBERT, un scientifique vrai de vrai, qui vous explique avec une telle passion et une telle clarté les sciences physiques
, qu'on se demande comment cela se fait qu'on soit si nul (là je parle pour moi...).

Au milieu: des poèmes, fabuleux ! En alexandrins, d'un contemporain nommé Jacques REDA, qui je l'espère bien lira un jour ces mots, afin qu'il sache à quel point son titre "la physique amusante", a fait causer dans les chaumières !

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En fait, outre le plaisir que nous avons pris à entendre chacun de nos deux intervenants expliquer à sa façon les phénomènes scientifiques (les trous noirs, le Big Bang) ou simplement commenter des expériences célèbres (Le chat de Schrödinger, le truc de Thomas Young ou les Intriquantes), nous avons eu à faire à une joute verbale (souvent extrêmement drôle) qui laisse à réfléchir :

Comment concilier d'un côté les littéraires (j'en suis, je pense que vous l'aviez compris) qui aiment les roses, la poésie, l'infinie beauté du temps qui passe, les belles phrases et les jolis mots... et de l'autre les scientifiques qui aiment très certainement ces choses-là aussi, mais qui ne peuvent s'empêcher en même temps, de se poser les questions : "Pourquoi la rose a -t-elle des épines ?" ; "Le temps qui passe si vite est-il infini ?"; "Comment se fait-il que le mot opération soit si galvaudé, alors qu'en mathématique il a un sens si fort ?".

Bref les rêveurs et les penseurs, les abstraits et les concrets, etc.

Charles a bien su d'ailleurs faire comprendre à tout le monde que tout ce qui est inexpliqué sur Terre le sera forcément un jour ; ce n'est qu'une question de temps. La science , la vraie, dont tout le monde sait qu'elle est récente, n'est encore qu'à ses balbutiements et si l'on réfléchit bien, l'homme qui est capable de monter sur la Lune, a quand même fait de gros progrès ces derniers siècles... Alors qu'auparavant, on appréhendait la chute du ciel, rien que ça !

Croyez-vous que Louis s'en laisse compter ? Qu'il accepte comme cela de but en blanc que l'on explique, "les raisons du coup de foudre et de l'amour sincère" ? Qu'on arrive, sans sourcilier, ni surtout sans écraser une petite larme d'émotion, à disserter sur "pourquoi le ciel et bleu et les étoiles brillantes" ?  Un poète le scalpel à la main. Voilà, messieurs les scientifiques ce que cela fait, à nous (les poètes et les saltimbanques), vos observations claires, nettes et précises sur la composition chimique de l'air... pardon, de l'oxygène que nous respirons lorsqu'en vacances à la montagne, nous admirons le paysage (pardon, les roches préjurassiques).

Trève de plaisanterie, ces deux conceptions du monde sont sans aucun doute sinon opposées, du moins assez éloignées l'une de l'autre et c'est certainement ce qui fait que chacun se sent davantage littéraire ... ou scientifique. Jacques Reda a fait ce tour de force de concilier les deux, ce qui est, avouons-le, sinon un exploit, du moins un fait exceptionnel. Voici si vous le permettez, (et j'espère que lui-même m'autorisera à vous le présenter) son poème  intitulé

"Le Big bang"   

Ce gros boum qui nous sert à présent de balise
Pour que notre univers ait un commencement,
L'Espace ni le Temps - rien ne le localise
Puisqu'il les a créés par le même firman.
Mais où donc s'est-il fait ensuite la valise
Et comment se peut-il que cet événement
Sans espace ni temps les matérialise
S'il n'en contenait pas un minime ferment ?
Qu'est-ce que ce petit noyau d'énorme masse
Qui sur soi se concentre encore et se fracasse
Faute de supporter la charge de son poids,
Et, comme un fruit, éclate et répand la semence
Des éléments pressés de tenir leurs emplois,
Quand sa fin est le sens d'un drame qui commence ?
A ma façon un peu rustique,
Voici comment je me l'explique :
Les mondes vont d'explosion
En explosion - c'est cyclique-
Par phases d'une expansion
Qui se ralentit puis capote :
La matière tombe en compote,
Se réduit progressivement
En un seul grumeau. L'hypocondre
N'a plus alors de sentiment
Que pour elle-même et s'effondre
Sur soi comme fait le Trou Noir
Qui dévore par désespoir
Tout ce qui se passe à sa portée.
A force de se compresser
Ainsi, la matière entêtée Atteint un seuil où, de nouveau,
Elle éclate comme un cerveau
Sous un subit coup de génie,
Pour une autre cosmogonie
Dans un secteur de l'univers
Vide encore. Des quatre fers
Ayant fracassé le silence,
Irrésistible elle s'élance
Comme un jeune mustang.
Et bing, et bang.

Un poète scientifique, comme notre ami Louis. Merci Jacques REDA pour ces écrits merveilleux. Merci à vous Louis et Charles, amis si différents et pourtant si complices ; ce sont des instants de ce type qui nous font réfléchir et mieux comprendre le monde. Merci également à madame SEUTIN, pour nous avoir accueillis à la Médiathèque et à François MARANDO pour avoir durant toute la soirée, filmé le match... pardon, la conférence.

Pour conclure, je voudrais citer la phrase que je trouve très drôle de mon ami Jean-Louis HUZAR, professeur de Physique, présent au restaurant franco-indien, où nous avons avec un groupe très sympathique terminé comme à l'accoutumée la soirée (Dommage que Louis n'ait pu se joindre à nous. Tel que je les connais, Charles et lui auraient poursuivi leurs joutes).

Jean-Louis m'a dit (et cela, devant tout le monde, mesdames, messieurs)  : "au fond, toi, qui es un littéraire, tu n'es pas si mauvais que ça, puisque tu organises depuis 5 ans le bar des sciences". Et là, j'ai bien compris que si cela avait le goût, l'allure d'un compliment, c'était surtout pour bien certifier que les littéraires sont des petits rigolos. Quand je vous dis que les scientifiques sont des méchants, hihi !

Et bien soit, je le revendique. La science pour moi c'est du chinois, et j'encourage tous les gens comme moi à venir s'instruire un peu en écoutant vos conférences.

A bientôt !

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