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  Compte rendu du b'art du 11 Décembre 2011  (68éme du nom)
Conférence"Vivre ensemble dans la diversité"              
avec diverses personnalités religieuses

(par Louis et Colette)    

Ce fut un échange entre personnes d'opinions différentes et désireuses de s'ouvrir aux efforts de chacun pour tenter de construire ensemble un avenir de paix

La rencontre ''Vivre ensemble dans la diversité'' s'est tenue en fin d'après-midi en la salle paroissiale 5 rue Graffan à Livry-Gargan
(Merci au Père BOIVIN de nous y avoir accueillis).
Elle avait pour but :
''un échange entre personnes d'opinions différentes (musulmans, catholiques, juifs, orthodoxes, libres-penseurs scientifiques…)
désireuses de s'ouvrir aux ''efforts de chacun pour tenter de construire ensemble un avenir de paix'
'.

Elle a réuni entre une quarantaine et une cinquantaine de participants autour de Hassen Chalghoumi, Imam de Drancy, Président de la Conférence des Imams de France ; Yves Ammar Haïm, Rabbin de Drancy, Le Bourget, Bobigny et Pantin ; Marie-Laure Guttinger, Pasteur du Raincy ; l'abbé Jean Courtaudière, représentant du Diocèse de Saint-Denis chargé des relations avec les Musulmans ; le Père Jean-Claude Boivin, prêtre de Livry-Gargan, Laurence Seutin, directrice des affaires culturelles de Livry-Gargan, ainsi que des représentants d'autres cultes, dont je m'excuse de ne pas avoir retenu le nom.

En début de séance, nous avons rappelé l'existence de l'association ''Enquête'' (http://www.enquete.asso.fr) qui s'adresse aux enfants pour les initier de façon ludique aux diverses religions existantes, athéisme compris. Puis Louis Falavigna prit la parole. Son livre ''La vérité n'est pas une'' fut l'occasion, le "point de départ" de la rencontre.

Louis Falavigna a lancé le débat en rappelant que la science ne peut en aucune façon trancher en toute objectivité la question de l'existence ou de la non-existence de Dieu, et il a posé la question : "êtes-vous satisfait ou non-satisfait qu'il n'y ait pas de réponse scientifique à la question de la Cause Première ? Est-ce un Bien ou un Mal ?"

Le Rabbin Ammar Haïm, contestant la théorie du Big-Bang, propose l'exemple d'une montre (l'Univers !) que l'on jetterait à terre (explosion initiale)… Et constatant les débris, il conclut : comment auraient pu exister des mondes aussi complexes s'ils n'étaient l'œuvre d'un dieu horloger ?

L'Imam Hassen Chalghoumi, sans vouloir s'appesantir sur le sujet, évoque l'absence de volonté parmi les dirigeants de nombreux pays pour faire vivre les hommes dans la paix. Il met l'accent sur la crise des valeurs qui ébranle le monde entier, crise provoquant les multiples affrontements aggravés par des manipulations politiques. Jean Courtaudière, représentant du Diocèse, cite de nombreux exemples de solidarité entre les personnes de croyances différentes, notamment les actions menées conjointement par le Secours Catholique et le Secours Islamique.

A la question de savoir si l'impossibilité scientifique de résoudre le problème de l'existence de Dieu est un Bien ou un Mal, il est répondu par une intervenante que la liberté a été laissée à l'homme de croire ou de ne pas croire, d'aimer ou de haïr.

A plusieurs reprises les participants ont insisté sur la nécessité de douter et de reconnaître son ignorance, la certitude aboutissant à toutes les formes de pensée totalitaire dont on a vu les effets dévastateurs aussi bien chez les croyants que les non-croyants.

On revient sur la question : comment vivre ensemble ? L'Imam Hassen Chalghoumi insiste sur la notion de solidarité et la rencontre plus fréquente d'hommes d'origines différentes afin de s'ouvrir à ''l'Autre'', ce qui permettrait ''de repousser la barbarie humaine''. Il affirme plusieurs fois ''le principal, c'est l'homme, quel qu'il soit''.

Le Père Boivin donne une note plus optimiste en citant des exemples de rencontres de plus en plus fréquentes entre gens de croyances différentes.

Le Rabbin Hammar Haïm réconforte une personne de l'assistance avec l'exemple du bébé qui se trouvait si bien dans le ventre de sa mère et qui, jeté dans la vie, ne comprend que tardivement le dessein de Dieu. Il cite également de nombreux exemples de rencontres entre Juifs et Musulmans, l'origine du mot ''Jérusalem'', qui, évoquant ''shalom'', signifie Paix. Il rappelle les notions de fraternité et d'acceptation de ''l'Autre'' pour pouvoir se dire ''Homme de Dieu''.

Différents intervenants insistent sur les actions concrètes à mener chez les jeunes enfants et soulignent, avec le pasteur Marie-Laure Guttinger, l'importance de l'éducation pour que ces jeunes puissent le plus rapidement possible discerner les notions de Bien et de Mal et se montrer capables d'échapper à tout endoctrinement ''massacreur d'âmes''.

Monsieur Chalghoumi revient sur l'idée que, pour éviter l'enfermement dans toute forme de communautarisme générateur de solitude et d'agressivité, il est vital de dialoguer, de créer des occasions de rencontres, de tendre la main à tous ceux qui sont ''catalogués'' comme ''délinquants, voyous…

Le représentant du diocèse Jean Courtaudière, à la question : ''Comment redonner une âme aux jeunes, victimes d'enfermements de tout genres y compris dans les nouvelles technologies'', répond qu'il faut ''instaurer des dialogues de vie, des dialogues dans l'action, des dialogues sur les expériences religieuses, et des dialogues à partir de recherches théologiques''. Il est constaté que les dialogues dans l'action avec les jeunes font tomber les clichés et ouvrent l'esprit. Exemple : le calendrier inter-religieux .

Une sociologue de l'Association ''Traces d'Avenir'' constate qu'elle fait évoluer les jeunes en s'arrêtant sur leur propre histoire pour qu'ils retrouvent leur identité et apprennent à s'écouter les uns les autres. Ce à quoi M. Chalghoumi ajoute l'urgence de retrouver ses racines et son histoire pour pouvoir s'intégrer.

Le Père Boivin et le Rabbin Hammar Haïm abondent dans le même sens. Le Rabbin met l'accent sur l'efficacité du travail sur le nom de l'enfant. Il informe l'assemblée que de nombreux enfants juifs s'expatrient dans le monde entier car ils ne vivent plus dans la quiétude au sein de la communauté française qu'ils estiment ne plus être capable de leur offrir la sécurité. Il termine cependant sur un espoir en affirmant qu'il accomplit avec confiance sa mission en France selon un dessein qu'il croit venir de Dieu, et il cite l'exemple du vieil homme qui plante un olivier pour les générations futures.

C'est l'Imam qui prononce les derniers mots en indiquant qu'il faudrait donner une leçon aux politiques en leur demandant de planter dès maintenant leur olivier.

Au bout de plus de deux heures, il a fallu interrompre un débat qui aurait pu se prolonger vu la très chaleureuse ambiance dans laquelle il s'est déroulé. Une telle convivialité dans une mutuelle confiance, porteuse d'espoir, s'est montrée infiniment précieuse. Il faudra recommencer en invitant les jeunes.

Je vais, en ce qui me concerne, tout faire pour essayer de garder allumée, cette flamme nommée  :humanité

Grand merci à tous.

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Ce compte-rendu a été fait, à ma demande par Louis et Colette FALAVIGNA, artisans et initiateurs de cette merveilleuse soirée "intereligieuse"
(à laquelle ont participé des libres penseurs et des non croyants).

Je les remercie du fond du coeur et je suis fier d'être leur ami.

Je remercie également toutes les personnes venues en toute simplicité à ce rendez-vous fraternel et enrichissant.

Didier 

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