[Image][Image]Posture, équilibre et mouvement[Image]

Le samedi 13 mai 2006 à la bibliothèque municipale a eu lieu le septième"b'art des sciences" sur le thème :

Posture, équilibre et mouvement.

 Compte rendu du b'art du 13 mai 2006 (par Didier)  (7éme du nom)

Monsieur Serge LEBOZEC, que les livryens connaissent bien puisqu'il est maire-adjoint chargé sur la commune, des transports et de la sécurité routière(entre autres) nous a brillamment, et avec la simplicité qui le caractérise, expliqué comment fonctionnent nos muscles et les mouvements du corps.

Il est expert en la matière et a déjà écrit sur le sujet de nombreux ouvrages.

Dans la salle Albert DERRIEN à la bibliothèque municipale (je remecie d'ailleurs ici Madame SEUTIN, directrice, pour son sympathique accueil), monsieur LEBOZEC, face à un écran large et clair, nous a expliqué que nous comptons pas moins de 500 muscles, lesquels constituent un poids équivalent à 40% de notre corps.

Sur ces 500 muscles, 75 sont destinés à "la posture et au mouvement" ; les autres permettent à notre corps tout un tas d'actions : déglutition, mimique etc.

Tous en fait, sont différents les uns des autres, mais ils ont chacun une utilité et sont parfaitement fonctionnels.

Tous également n'ont pas les mêmes attaches d'insertion.

Il nous explique clairement que les muscles du déltoïde (dans l'épaule) ou bien ceux des côtes (qu'il nomme "transverses") ceux de la colonne vertébrale, ou bien ceux des yeux, etc. sont fort complexes au niveau des fibres qui les composent, ce qui donne à tout cet ensemble, un aspect peu homogène (Pour se donner une meilleure idée, il compare nos muscles aux viandes du boucher, qui seront tantôt blanches, tantôt rouges, en fonction de leur teneur en fibres... Miam !)

Les muscles se composent de fibres et de microfibres qui permettent la contraction musculaire et par voie d'extension (si j'ose dire... ) le mouvement.

Ces microfibres, en grande quantité sont des filaments extrêmement fins oxygénés en permanence par l'apport du sang. Si l'oxygénaton se fait mal, c'est le claquage ou l'élongation, avec, dans le pire des cas rupture, déchirure et... chirurgie, opération + convalescence d'une durée de 2 à 3 mois (certains d'entre vous, pour l'avoir vécu...savent sûrement de quoi il parle.)

La teneur en glucose, qui donne à ces fibres un couleur variable (blanche = manque de sucre), s'élimine avec l'effort ; d'où l'importance, notamment pour les sportifs,  de veiller à un apport régulier mais naturel de ce "carburant" qu'est le sucre.  

Chaque fibre est caractérisée par des paramètres précis permettant de classer les muscles en deux catégories : "muscles rapides ou lents" ; caractéristiques non figées, puisque certains muscles lents peuvent se transformer en muscles rapides ou  l'inverse.

Outre les muscles, notre corps se compose d'une charpente : le squelette, avec son lot d'os courts, longs, reliés entre eux par des articulations, (sortes de membranes graisseuses) des tendons, des ligaments qui hélas, deviennent douloureux en vieillissant, occasionnant parfois de nécessaires prothèses et interventions chirurgicales. En outre, les muscles fondent et, selon lui, il n'est pas raisonnable, en prenant de l'âge, de continuer à solliciter fortement son organisme. Seuls des mouvements lents et calculés peuvent permettre à ces organes, une vie plus douce. Des étirements, des gestes doux entraînent une bonne irrigation sanguine des muscles et évitent : tromboses, coagulation et autres crampes ou claquages...

(A ce sujet, je vous rappelle que notre ami, Bernard BERIGAUD, donne des cours de Tai-Chi-Chuan au Castel et au cinéma Yves MONTAND ...)

Il est à noter que l'opération de la hanche est pratiquée depuis longtemps, celle du genou voici quelques années (notamment avec le rush des sports de glisse), mais que celle de l'épaule commence depuis peu seulement à être pratiquée dans de bonnes conditions. Ceci prouve la complexité de ces charnières indispensables !

Attention jeunes gens : il faut entretenir la machine !!!

Monsieur LEBOZEC nous explique ensuite qu'au cours des millénaires, l'homme s'est adapté à différents modes de vie : de cueilleur, il est devenu chasseur, puis marcheur, nomade etc. Tous ces bouleversements sociaux entraînant à chaque fois une adaptation de son squelette, de ses muscles.

D'où l'importance de certaines articulations :

-La rotule par exempe qui permet la position debout et la locomotion (mais que sa configuration empêche de faire des mouvements en distorsion), ou bien l'os du coude, qui, arrondi, est naturellement étudié pour faciliter le mouvement du bras ; etc.

Le réflexe, enfin, qui est une contraction nerveuse effectuée en 20 millisecondes dans le haut du corps et en 40 dans le bas.

Monsieur LEBOZEC, surprend tout son auditoire en rappelant que tout mouvement est une perturbation obligatoire de l'équilibre. Une "réaction posturale" (tout comme les battements du coeur ou la respiration) qui provoque chez l'homme une lutte incessante pour rester debout (d'où la fréquence des chutes chez les personnes âgées, de moins en moins stables, on le comprend aisément.)

L'étude de ces phénomènes date du 15 ème siècle en la personne de BORELLI (1608 - 1679) mais les recherches réelles ont débuté au 19ème siècle avec MAREY (1830 - 1904), études que visiblement, monsieur LE BOZEC, homme passionné et passionnant, connaît parfaitement !

Alors qu'au 16ème siècle, on représentait les articulations à l'aide de poulies, leviers et cordages, MAREY fut le premier à habiller de blanc ou de noir des "cobayes", à les faire photographier (souvent par Nadar) et à décrire, puis étudier le processus du mouvement.

Nous avons tous en mémoire cette photographie du sportif effectuant un mouvement continu mais figé sur l'image, ou celle de la colombe ouvrant ses ailes en décomposé.

Toutes ces observations (les os ayant été remplacés par des bâtons, puis peu à peu, équipés de capteurs) ont permis à la science de faire de gros progrés dans les domaines :

- de la prévention routière,

- de la robotique (la biocybernétique... là c'est monsieur LEBOZEC qui le dit...Ne me demandez pas d'expliquer...),

- du cinéma et des jeux-vidéo,

etc.

Pour résumer, MAREY a inventé le calcul du mouvement musculaire.

Ce huitième b'art fort sympathique et instructif se termine comme à l'accoutumée par les questions des personnes présentes ;

notamment celle d'Angéla (dont je vous rappelle qu'avec son association "Autrement dit", elle s'occupe des personnes au foyer).

Concernant le film de TRUFFAUT  : "l'enfant sauvage", Angéla s'interroge sur le fait que Victor, enfant abandonné à l'âge de deux ans, parvient à survivre seul, mais, une fois "adopté", ne peut apprendre à parler. Ce fait serait-il dû à un phénomène mécanique ?

Réponse lui est faite que chez l'homme, les muscles s'adaptent et que passé un certain âge, il est plausible que l'organisme refuse de le faire. Ainsi, chez Victor, les muscles permettant la parole n'ayant pas été développés, ceux-ci se sont atrophiés à jamais.

Hypothèse, donnant ausitôt lieu à un débat, à des arguments qui fusent (c'est ça le b'art des sciences !) :

Pourquoi les nouveaux-nés font -ils des mouvements de marche, pour peu après, tout oublier.

Peut-on croire que la génétique soit chargée d'une culture ancestrale, transmise à son enfant ?

Pourquoi les "membres - fantômes" (c'est à dire les membres emputés) continuent -ils malgré tout à faire souffrir les personnes accidentées ?

Etc.

A bâtons rompus, suggestions, commentaires et réponses sont donnés...

Si vous voulez , vous -aussi, prendre part à ces moments intenses de culture et d'amitié, .. passez nous voir.

Merci mille fois encore à Monsieur LE BOZEC, madame SEUTIN et tous le participants, hommes et femmes, présents à ce huitième b'art des sciences.   

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