Compte rendu du b'art des sciences : "CHANSONS DU TEMPS où LIVRY DEVENAIT LIVRY-GARGAN "
Jean BOSETTI et la CHANSONNETTE au CHÂTEAU DE LA FORÊT
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Samedi 15 septembre 2012 (B'art N° 76)
1912-2012 : Cent ans de LIVRY-GARGAN.
Attention, les titres des chansons incluses dans le texte ci-dessous, ont été chantées (avec brio) par les amis de la Chansonnette, lors de cette conférence sur le centenaire de LIVRY-GARGAN
VOIR LES PHOTOS ICI =>
LIVRY avant 1912.
En
1790, le territoire français est organisé en départements. Livry, en Seine et
Oise, compte à ce moment près de 1800 habitants, en perdra près de la moitié
dans les quarante ans qui suivent, mais restera un centre relativement
important dans une région dont l’activité est essentiellement agricole. Il sera
chef-lieu de canton rattaché au district de Gonesse, puis rattaché à l’arrondissement
de Pontoise en 1800, et retour au canton de Gonesse l’année suivante.
Le
village de Livry se trouve sur la route royale qui va de Paris à Meaux, en
bordure de la forêt de Bondy, près du Château du Raincy et de son Parc,
propriété des derniers Marquis de Livry, la famille SANGUIN, puis de la famille
d’ORLEANS.
Les
événements qui vont se succéder vont laisser des traces, avec l’invasion
cosaque en 1815, les révoltes de 1830 et 1848, et surtout l’occupation
prussienne de 1870. Les monuments importants vont peu à peu disparaître,
victimes des saccages, des travaux et des implantations industrielles, puis de
l’urbanisation.
Le
château de Livry, qui avait résisté plusieurs mois à un siège du Roi LOUIS VI
Le Gros au 13e. siècle, est pillé en 1815. Ce qu’il en restera sera
abattu en 1838, remplacé par une habitation qui passera en plusieurs mains dont
la famille PACHOT un des plâtrier du secteur, et continuera de s’appeler
« Le Château », jusqu’ a sa démolition définitive il y a quelques
années. Seule la Rue du Château rappelle son souvenir.
L’Abbaye
était une remarquable construction commencée avant la fin du 12e siècle
par Guillaume IV DE GARLANDE, Seigneur de Livry à la mémoire de fils défunt,
avec l’aval et la protection du roi PHILIPPE-AUGUSTE. Son souvenir nous reste
bien vivant grâce aux récits qu’a laissés Madame DE SEVIGNE qui y fera de
fréquents séjours et dont elle parle avec ravissement.
Cette
abbaye, où ce qu’il en restait après les événements déjà cités, passera elle
aussi de mains en mains et connaîtra quelques propriétaires célèbres, entre-
autres le Comte DILLON, Maire de Livry de 1806 à 1814, où l’Amiral JACOB dont
une donation de cent mille francs permettra la construction de l’école qui
porte son nom. Son neveu Robert DE VEY qui va lui succéder, sera lui aussi
maire de Livry, de 1859 à 1871. Il vend la plus grande partie des terres à la
Société SEVIGNE-LES-EAUX, loue les bâtiments aux Sœurs de la Délivrande qui y
installent une maison d’éducation. Puis la congrégation religieuse des
Assomptionnistes rachète les bâtiments et les restaure.
Mais
le pays est en plein processus de laïcisation et de séparation de l’église et
de l’état. La congrégation est dissoute. Un homme d’affaires, Mr. PAUMGARTNER
la rachète, toujours avec l’espoir de voir se concrétiser la station thermale,
et y réalise des travaux dans ce sens…hélas. Puis arrive la guerre de 1914. Le
bâtiment squatté par une centaine de clochards va être ruiné.
Un
des derniers lots du lotissement sera repris par la société Sermajor qui
installera une usine des fameuses plumes qui nous ont donné tant de soucis à
l’école et fera raser les autres vestiges. L’urbanisation fera le reste.
Evolution du village en
route vers 1912.
Alors
que le château et l’Abbaye subissent ces profondes transformations, le village
lui, ne changera guère. Vers 1820, sa structure était la même que depuis 2
siècles, de vieilles maisons entre l’église et la route de Paris à Meaux, une
route d’ailleurs étroite et mal pavée, presque impraticable en temps de pluie
aux chariots et aux diligences, avec dans la traversée du village, la Place de
la Fontaine, qui deviendra Place de la Libération après la dernière guerre et
continuait vers Meaux sur le tracé actuel de la Rue Victor MASSE, du Vieux
Chemin de Meaux, et de la Rue VOLTAIRE.
Les
livryens cultivaient les céréales et la vigne, mais le territoire était couvert
aux ¾ par
la
forêt, dont le morcellement, conséquence
des travaux industriels, de l’urbanisation et de la spéculation qui s’en suivit,
sans oublier les ravages de la guerre de 1870, va profondément changer l’aspect
du paysage, et le mode de vie de ses habitants.
Cela
commence par l’aménagement du canal de l’Ourcq qui nécessite le déboisement d’une
tranchée de 60 mètres de largeur sur
toute sa longueur, puis les tranchées se multiplient avec les lignes de chemins
de fer, Paris- Meaux, Paris- Strasbourg ou Mulhouse, ou encore Paris- Soissons,
qui même retardée par une crise économique, sera inaugurée en 1857.
En
même temps, les implantations industrielles se multiplient. Les carrières de
gypse souvent exploitées à ciel ouvert et les lignes des trains qui les relient
aux embarcadères du canal, la zone du fort de Vaujours, la Poudrerie, reliée
elle aussi par des voies ferrées,
Westinghouse,
à cheval sur Sevran et Livry, et l’usine de Monsieur GARGAN, qui sera détruite
par un incendie en 1869. Sans oublier en 1882, la création du nouveau canton du
Raincy, et la construction du monorail Le Raincy/Montfermeil, ni la création d’un
nouveau village, qui s’appellera : Les Pavillons- sous- Bois en 1905.
Et
en 1910, il ne reste plus que quelques îlots de forêt.
Sous
l’impulsion de l’industriel, mais aussi de l’humaniste que fut Monsieur GARGAN
qui construit des logements pour ses ouvriers, le quartier où était son usine devient
un village à l’écart de quelques 3 kilomètres de Livry. Une ligne de chemin de
fer est édifiée entre Livry et ce nouveau quartier, en 1898. Elle qui permet de
se rendre du vieux Livry à la gare de Gargan en 18 minutes. Elle emprunte la
route Paris-Meaux et les accidents sont fréquents, ce qui vaut à ce train de s’appeler
l’ »écraseur ».
Accusé
par les habitants de détériorer les chemins pour le transport de sa production
entre ses usines de Gargan et de La Villette, l’industriel fera construire à
ses frais une voie ferrée entre Bondy et Aulnay, permettant une liaison directe
entre ses 2 usines.
Ils
se mettent en place au rythme des besoins pour ce qui est de la responsabilité
de la commune, et des découvertes des scientifiques. Bien qu fonctionnant à la
vapeur, les chemins de fer sont maintenant fonctionnels. l’électricité en est
encore à ses tous premiers balbutiements.
L’eau
n’est pas encore d’une manière générale distribuée dans les maisons. Munis
de seaux, on tire l’eau aux fontaines
installées sur des puits. La fontaine qui doit être aussi accessible aux
troupeaux, se trouve près de l’église. Elle sera déplacée sur la place centrale
du vieux Livry qui lui devra son nom. D’autres sont disséminées dans tous les
quartiers, mais, quoi qu’il en soit, la corvée d’eau s’impose dans chaque
foyer.
L’utilisation
du gaz, telle que l’a imaginée Philippe LEBON dès le début du 19e.
siècle commence à faire des adeptes, pour l’éclairage d’abord, mais aussi pour
le chauffage et bientôt pour la cuisine. Livry aura sa propre usine qui
fabriquera son gaz à partir de la houille. L’usine appelée « Fusion des
gaz » était rue du Gaz, là où sont maintenant les bureaux EDF. Cette rue
deviendra la rue Philippe LEBON, avant de devenir la rue Marc SANGNIER. L’usine
restera fonctionnelle jusqu'à ce que le gaz naturel remplace peu à peu le gaz
produit par combustion Un des becs de
gaz d’éclairage public était installé sur la fontaine de la place. Notons au
passage, à propos de Marc SANGNIER, un autre centenaire : C’est en effet
en 1912 qu’il fonde le mouvement « La Jeune République », qui
fusionnera en 1946 avec le M.R.P.
Pour
compléter ce court exposé, deux mots sur Monsieur GARGAN, sur qui vous pourrez
trouver dans le contenu de l’exposition, des renseignements plus complet.
Monsieur
GARGAN est né à Coucy- le- Château, en 1816. A 10 ans, il commence son
apprentissage dans une usine à Paris, et complète sa formation en suivant des
cours du soir à l’école des Arts et Métiers. Très inventif, il dépose très
jeune, plusieurs brevets.
En
1854, il monte sa propre usine Porte de la Villette, spécialisé dans la
construction industrielle, il devint le premier constructeur français de
matériel ferroviaire. Vers 1860, il achète du terrain à Livry et se construit
une maison, puis une usine, annexe de celle de la Villette. Elle brûle
accidentellement en 1869. Il a juste le temps de la reconstruire, qu’elle est
détruite par les prussiens au cours du siège de Paris. Il se remet au travail
après la guerre, et rachète la moitié des quelques 1200 arbres abattus par les
ennemis pour fabriquer les wagons de trains.
Pour
transporter ce bois, il fait construire l’embranchement de voie ferrée Bondy- Aulnay
qui lui permet une liaison directe avec La Villette.
Il
devient Conseiller Municipal de Livry, mais se voyant refuser la construction
d’une école par la ville dans le quartier de Gargan, il organise à ses frais la
diffusion de cours pour les enfants de ses ouvriers dans un local de l’usine.
Un
nouvel incendie détruit toute l’usine en 1879, mais notre industriel est
fatigué. Il confie l’usine à son fils et un associé, qui feront faillite et
toute la propriété, soit 92000 mètre carrés, est mise en adjudication en 1884,
rachetée par Monsieur BROCHOT, qui en gardera la moitié, et remontera une usine
métallurgique qui restera en fonction jusque dans les années 50.
Après
avoir travaillé 50 ans, Louis- Xavier GARGAN meurt dans le dénuement dans son
village de Coucy le Château en 1886. Il ne saura pas que Livry deviendra
Livry-Gargan en 1912, mais sa mémoire restera dans la notre, grâce a ce nom
donné à notre ville, et aussi a ceux qui travaillent à maintenir intact son
souvenir, la Société Historique du Raincy et du Pays D ‘Aulnoye, et quelques
passionnés qui savent que : »Sans passé, on n’a pas d’avenir »
Bien
entendu, cet exposé n’est qu’un résumé succint de l’évolution de Livry, et chacun
des points évoqués, pourrait faire l’objet de longs exposés. Pour terminer sur
une note joyeusement populaire, je vous propose d’entendre quelques extraits de
chansons parmi les plus populaires de cette époque, que vous avez déja sûrement
entndues, fredonnées par vos parents et qui à ce titre, restent dans nos
mémoires collectives.
1898.
Livry
dépasse la barre des 4000 habitants. Le petit train qui relie le village è
Gargan devient confortable grâce au chauffage installé dans les wagons. Il
restera en service jusqu’en 1930.
Théodore
BOTREL surnommé le Barde Breton, connaîtra un succès énorme avec une chanson
popularisé par MAYOL : La paimpolaise. Il sera un pionnier du
rapprochement de la France et du Canada dans le domaine de la chanson en allant
s’y produire. Prévu pour quelques jours à Québec, il aura du mal à revenir
après plusieurs semaines.
BOTREL
est royaliste et il défend les vendéens révoltés, avec cette chanson dédicacée
à Madame DE CHARRETTE :
LES
MOUCHOIRS ROUGES DE CHOLET.
La
rivalité entre les quartiers de Livry et de Gargan bat son plein, chacun se
plaignant que l’autre quartier est favorisé par rapport au sien pour ce qui
concerne les travaux de la voierie entre autres. Un tract distribué aux
habitants commençait par :
« Le
nouveau quartier crée à Gargan prétend tout accaparer. Il veut une église,
peut-être une synagogue. Il entend déplacer à son profit la maison municipale….. »
Le
Maire, Monsieur MOURGOIN fait déplacer la Mairie pour, dit-il, établir un lien
entre les deux quartiers, et la positionne à son emplacement actuel, environ au
centre de la ville.
Souvenez-vous
de cette chanson reprise il n’y a pas si longtemps par Michel SIMON !
CETTE
PETITE FEMME-LA.
1899.
A
Paris, où peu à peu les Musics’ Halls ont remplacés les Caf’Conc’, on construit
la première station de métro conçue par GUIMARD, et Sarah BERNARD vient de
donner son nom au théatre qui deviendra plus tard le Théatre de la Ville. On
chante cette belle mélodie pour chanteuse à voix :
BONSOIR
MADAME LA LUNE.
Quelques
années auparavant, Messieurs MONTREAL et BLONDEAU ont écrit une chanson qui
n’aura pas beaucoup de succès. Henri CHATEAU l’entend un jour dans une revue
allemande ou elle a été récupérée, et séduit par la musique, réécrit des
paroles nouvelles. Chantée par MEALY dans la revue « Paris qui
marche », elle deviendra un des plus grands succès de la chanson de la
belle époque.
Cette
année, là COLETTE commence l’édition de sa série des « Claudine », et
le premier dirigeable rigide, le fameux Zeppelin effectue un vol expérimental.
FROU-FROU.
1901.
C’est
le 1er. Juillet 1901, qu’est votée la loi, peut être la plus souvent
citée en France, sur le droit des associations.
Cette
année est instituée le prix NOBEL de littérature, ce qui n’a évidemment pas de
rapport avec la qualité des textes lancés par DRANEM, le chanteur comique de
cette époque dont la seule apparition sur scène provoquait le rire, et ses
chansons très souvent qualifiées les plus idiotes de France, à l’instar de
celle qui suit, n’y sont pas étrangères. Voici donc :
AH !
LES P’TITS POIS !
(Après
la chanson) : Je voudrais préciser que DRANEM a souvent sur scène servi de
faire valoir à Maurice CHEVALIER, et qu’ il investi l’argent qu’il a gagné dans
un soutien sans faille de la Maison de Retraite des vieux comédiens nécessiteux
de Ris-Orangis.
1902.
Nous
retrouvons BOTREL dans son répertoire traditionnel avec cette balade
bucolique :
FLEUR
DE BLE NOIR.
Cette
année marque le début de la politique anticléricale en France, qui va se
terminer par la séparation de l’église et de l’état, mais c’est un poème de
René FALLOT mis en musique par Paul DELMET, qui va devenir un immense
succès.
LA
PETITE EGLISE.
1902.
CHRISTINE
a un air qui lui trotte dans la tête, alors qu’il lui cherche une application
quand sur un boulevard il entend un homme héler sa femme en ces termes assez
peu académiques, mais combien populaires : Alors, tu viens poupoule !
Et c’est le déclic.
VIENS
POUPOULE !
1903.
En
France, c’est la naissance du prix GONCOURT, alors qu’ a Livry,venue d’Auvergne
arrive une famille qui deviendra célèbre, la famille MAGNE, des cultivateurs
éleveurs de bétail, qui vont pendant quelques décennies sillonner le village en
vendant les produits issus de leur ferme. Mais leur renommée viendra de leurs
fils qui pratiquent le cyclisme au plus haut niveau, et surtout Antonin, qui va
remporter deux Tour de France, un championnat du monde et 3 grand prix des
nations, puis comme directeur sportif, révéler POULIDOR.
Et
voilà une chanson, que reprendra Maurice CHEVALIER :
TOUT
CA NE VAUT PAS L’ AMOUR !
1905.
Après
le démantèlement du parc du Raincy et le saccage du château va s’accélérer la
vente et l’exploitation des terres. L’Avenue du Raincy, l’actuelle Avenue Jean
JAURES, depuis la Nationale 3, s’élance dans le vide. Et c’est dans ce vide
qu’est créée en cette année 1905, la nouvelle ville de Pavillons-Sous-Bois.
Après leur récente rénovation, on peut voir depuis la N3, les 2 pavillons où
demeuraient les gardes-chasses, gardiens de la propriété du Château du Raincy,
qui était aussi la réserve des chasses royales.
Sans
aucun rapport entre eux, 1905 voit aussi la naissance de Bécassine et de la S.F.I.O
En
Russie éclate la première révolution. L’Angleterre et la France signent
l’Entente Cordiale. En France est consommée la séparation de l’église et de
l’état, et l’église Notre- Dame devient bien communal. La loi qui impose aux
patrons d’accorder à tous les travailleurs un jour de repos hebdomadaire, de
préférence le dimanche est adoptée.
Et
MAYOL nous livre un nouveau succès :
LA
MATTCHICHE.
1905.
Et
toujours dans cette année 1905 on retrouve le DRANEM des petits pois dans une
chanson « leçon de grammaire » :
ROMANCE
SUBJONCTIVE.
1906.
L’événement
de l’année restera le coup de grisou dans les mines de Courrières, qui fera
1200 morts, qui met en évidence l’exploitation des travailleurs au mépris des règles de sécurité. Les syndicats
s’organisent, les grèves se multiplient, que CLEMENCEAU, le nouveau Président
du Conseil fait réprimer durement, n’hésitant pas à envoyer la troupe
.
MAYOL
, indiscutablement la grande vedette du Music’Hall, crée dans son spectacle
Cindarella une très belle chanson.
LES MAINS DE FEMMES.
1906.
Le
premier prix automobile est gagné par RENAULT à 107km. de moyenne.
La
distribution aux Communes, à l’Assistance Publique, et aux œuvres caritatives
des biens ecclésiastiques saisis l’année précédentes, va donner lieu à quelques
scandales politico- financiers qui ajoutent à l’agitation sociale. Et Vincent
SCOTTO, l’homme aux quatre mille chansons débarque à Paris avec une chanson qui
le fera connaître en même temps que son interprète, Joséphine BAKER,
fraîchement arrivée d’Amérique.
PETITE
TONKINOISE.
1907.
Les
mouvements sociaux continuent à secouer le pays. Dans le midi, les
manifestations des vignerons sont particulièrement violentes, et la troupe est
envoyée en renfort. Les soldats du 17e. régiment de ligne, arrivés
sur place, désobéissent aux ordres et refusent de tirer. MONTEHUS, le plus
engagé certainement des chansonniers de l’époque, tour à tour anarchiste,
patriote, pacifiste, va faire une chanson à la gloire de ces soldats.
GLOIRE
AU 17e.
1908.
C’est
l’année de l’arrivée dans le paysage littéraire de quelques stars de la
combine, des plus malins, comme Arsène LUPIN ou ROULETABILLE, aux plus cocasses
comme Les Pieds Nickelés.
MISTINGUETTE
crée avec Max DEARLY :
LA
VALSE CHALOUPEE.
1909.
Aristide
BRIAND succède à CLEMENCEAU, et BLERIOT traverse la Manche en avion. Mais égal
à lui- même, MENARD fait d’une bêtise un nouveau succès.
LA
JAMBE EN BOIS.
L’attribution
des dimanches aux travailleurs va se traduire le développement des lieux de
plaisirs fréquentés par les parisiens autour de Paris, notamment Robinson, le
bois de Vincennes et surtout les bords de Marne et les bals musettes. La
chanson qui traduit ces modestes festivités reste CAROLINE, un des grands
succès de Vincent SCOTTO.
CAROLINE.
CAROLINE.
1909.
Toujours
dans la tradition à la fois de la valse musette et de la chanson poissarde en
vogue à cette époque :
LA
VALSE BRUNE.
1911.
L’Ile
de France se remet avec beaucoup de mal des inondations catastrophiques de
l’année précédente. la guerre est évitée de justesse après les provocations
allemandes au Maroc, mais les accords ne satisfont aucune des deux parties.
Au
milieu des demandes répétées des quartiers de Livry et de Gargan, et des
pétitions fréquentes, le recensement fait apparaître qu’ avec plus de 8000
habitants pour les deux quartiers, la population à plus que doublé depuis 1896.
MAYOL
continue sa prodigieuse carrière avec :
COUSINE.
1912.
Le
6 Juillet un décret qui relie les deux quartiers et lui attribue le nom de
Livry-Gargan, semble apaiser les dissensions, même si le nom retenu n’obtient
pas l’approbation d’une partie des habitants qui aurait préféré Livry- Sévigné.
Cette
même année, par un décret du 17 Novembre, le Conseil d’Etat rejette la demande
déposée par la Conseil Municipal de reconnaître la ville comme station thermale,
malgré les qualités médicales qui avaient été reconnues à ses eaux, notamment
dans le traitement des affections respiratoires. Il se dira à l’époque que
l’influence politique des dirigeants de la station d’Enghien n’a pas été
étrangère a ce refus.
Cette
année voit aussi la fin de la trop fameuse Bande à BONNOT, dont un des membres,
Louis RIMBAULT, époux de la fille du patron du café « Le Terminus »
situé en face de la gare de Gargan sera également arrêté.
A
Paris c’est le début de l’inoubliable chanteuse qu’aura été FREHEL, surnommée
la tragédienne de la chanson, et aussi
le début d’une nouvelle danse arrivée d’Argentine : le tango, dont VORELLI
sera un interprète remarquable. De sa voix magique il crée cette perle, reprise entre autres, en 1958 par
Luis MARIANO, et en 1994 par Alain VANZO.
FEMMES
QUE VOUS ETES JOLIES !
1912.
On
ne peut évidemment pas passer sous silence la disparition dans les eaux glacées
de
Terre-
Neuve du Titanic et des quelques 1500 disparus qu’engendra ce naufrage.
A
peine moins productif que Vincent SCOTTO, le couple BENECH et DUMONT inondent
le pays de succès pendant près de 30 ans, avec « Du gris »,
Riquita », « Nuits de Chine », »La femme aux bijoux »
que chanteront plusieurs générations, ils nous laissent la chanson la plus
mélodramatique jusqu'à ce qu’elle soit remplacée par « Les Roses Blanches ».
L’
HIRONDELLE DU FAUBOURG.
1912.
Victoire !
On a retrouvé le tableau de LA JOCONDE qui avait été volé au Louvre. Tandis que
paraissent « Du coté de chez SWANN » de Marcel PROUST et
« Alcool » de Guillaume APOLLINAIRE, GEORGEL crée la chanson de
Vincent SCOTTO qui est peut-être celle qui a été le plus chantée en France.
SOUS
LES PONTS DE PARIS
1913.
Rien
ne va plus avec l’Allemagne. Le service militaire est porté à trois ans, les
discordes entre les habitants de Livry et de Gargan passent au second plan et
un grand élan patriotique rapproche tous les français. C’est cependant un
anglais qui fait les beaux jours de la chanson. Il s’appelle FRAGSON et est le
premier chanteur qui s’accompagne lui-même au piano en chantant, pas très
longtemps, car son père qui le suit partout est jaloux de ses succès féminins,
et le tue d’un coup de revolver. Il avait 44 ans.
SI
TU VEUX…MARGUERITE.
Sans
qu’il y ait de rapport sérieux avec la guerre qui pointe son nez, le genre
« comique-troupier » est au sommet de sa popularité. PAULUS en son
temps avait participé sans le vouloir à la gloire du Général BOULANGER, avec
« En revenant de la revue ». POLIN, le créateur de la revue
« Paris qui chante » en 1903 en sera le plus populaire représentant,
relayé par OUVRARD et « la rate qui s’dilate », puis BACH qui
invente le bidasse, puis en portant La MADELON dans les
tranchées avec le Théâtre des Armées, va en faire la « Marseillaise des
Tranchées ». FERNANDEL à ses débuts en sera aussi un fameux.
QUAND
MADELON.
AVEC L’AMI BIDASSE.
LA CAISSIERE DU GRAND CAFE.
JE N’SUIS PAS BIEN PORTANT.