[Image][Image]Les Planètes extrasolaires [Image]

Compte rendu du b'art du 14 Décembre 2013  (91éme du nom)
(par Didier)

"Les Planètes extrasolaires"   
  avec Joël LE BRAS de l'association Planète sciences

C'est impossible ! Non, c'est impossible que vous passiez 2014, l'année prochaine donc, sans écouter Joël LE BRAS faire une de ses conférences (et je dirai, cela tombe bien, car il revient à LIVRY le 25 janvier prochain !). Cet homme, dont le public est d'accord avec lui lorsqu'il annonce qu'il ressemble assez à Superman (sans la cape), vous explique les planètes extrasolaires, mais aussi (je le sais, je l'ai déjà entendu), les constellations, les étoiles et leur constitution comme s'il vous parlait de la pluie et du bottin (façon annuaire téléphonique. Moi aussi, j'essaie d'être drôle !).
Son humour toujours bien senti, ses réparties inattendues et franchement cocasses font de lui un animateur hors pair, car, en prime, il ne perd jamais de vue son véritable objectif : partager son savoir, divulguer (que ce mot est laid) les connaissances 
scientifiques.
Joël est un maître ès élocution, un as des astres et un comique cosmique. En prime, il est sympa.
Que dire de plus !

Tout d'abord : "exoplanètes" et "planètes extrasolaires"... c'est la même chose, mais dit autrement.
Ensuite, qui dit étoile dit "soleil"... car si notre Soleil est une étoile, toutes les étoiles sont des soleils ; de taille plus petite, plus grande voire égale à notre astre.
Au cours de l'histoire, nombreux furent ceux qui évoquèrent (parfois au péril de leur vie) la présence au-delà de notre univers d'éventuels habitants ou lieux habitables.
- Démocrite (440 environ avant Jésus Christ), "l'inventeur des atomes", émit l'hypthèse qu'existaient des humains "ailleurs".
- Giordano Bruno, lui, fut brûlé vif, par auto da fé, pour avoir osé affirmer, outre l'héliocentrisme, la pluralité des mondes.
- Fontenelle, mort centenaire en 1757, Secrétaire de l'académie des sciences sous Louis XIV, contemporain de grands savants (notamment étrangers comme le néerlandais HUYGENS), évoqua l'idée de mondes habitables.
Pour conclure cette présentation, Joël évoque bien sûr son copain (oserais-je clône, pas clown) : Superman, vivant comme chacun le sait sur la planète Krypton, ou bien encore Tatooin, où réside la garde impériale dans la guerre des Etoiles (laquelle planète, soit-dit en passant correspond bien à la ville tunisienne de Tataouine, oasis bien connue des militaires français autrefois !).
Ces deux exemples nés bien sûr de l'imagination des hommes, prouvent que ceux-ci recherchent avidement d'autres vies dans l'univers.

Après avoir  présenté en coupe la constitution du Soleil, et confirmé, - chose oh combien étonnante - qu'un photon, "grain de lumière"parti du coeur (ou noyau) met 200 000 ans à arriver à la surface, on comprend que l'immensité est un handicap à la réussite des recherches humaines.
Lorsque l'on sait également que le Soleil pourrait stocker (joli garage !) 1 million de notre chère bonne Terre, et que la vie potentielle ne pourra certainement être décelée dans les années avenir que sur des planètes de même taille (les grosses gazeuses étant par définition, éliminées du concours), on se dit que les scientifiques ne sont pas au bout de leur peine pour saluer E.T. !
Joël compare (jolie métaphore) la recherche des planètes extrasolaires à la difficulté qu'auraient des marins en train de rechercher une tête d'épingle à proximité d'un phare côtier.
A l'oeil nu, impossible de voir quoi que ce soit, et nos connaissances actuelles, bien que résolument toujours plus performantes, ne favorisent pas l'éclosion d'une découverte vitale.
D'où un certain nombre de critères de recherches, que les scientifiques mettent peu à peu au point :
- De nos jours, on est capable de repérer la constitution des astres du ciel (contiennent-ils du carbone, de l'oxygène ?)
Pas de vie possible sans "métallicité" (on appelle métal en astronomie, tout élément chimique plus lourd que l'hydrogène ou l'hélium... bref ce qui compose le Soleil).


- Les étoiles massives observées
(les plus grosses) ont une durée de vie de 500 millions d'années, alors que les plus petites, moins gourmandes en énergie, peuvent espérer la retraite dans 40 millions d'années. (rappelons qu'il y a plusieurs milliards d'étoiles dans notre ciel, et autant de planètes qui gravitent de ci, de là) ; et comme on sait que pour former un système planétaire autour d'une étoile, il faut du temps, on élimine les plus petites.

- L'observation du moindre mouvement particulier de la part d'une étoile (prouvant souvent à coup sûr que quelque chose lui "tourne autour") interpelle les chercheurs.

La première étoile extrasolaire fut découverte en
1995 par deux chercheurs suisses : Michel MAYOR et Didier QUELOZ.
51 Pégase b - c'est son nom- est de la taille de Jupiter (on parlera donc de planète "jovienne"). Elle fait le tour de son étoile en 4 jours. Rappelons que notre Jupiter à nous met 12 ans et Mercure 88 jours pour faire une rotation (on ne dit pas roter...) autour du Soleil !
On parlera dès lors de Jupiter chaud, en s'attachant les résultats fournis par la spectroscopie, système d'étalage de couleurs allant du rouge au violet... comme l'arc en ciel de nos contes pour enfants.
Observée depuis l'Observatoire de Haute Provence avec Elodie (gros télescope), cette première découverte a ouvert la voie à la communauté scientifique qui comptabilise à ce jour plus de 1000 planètes connues (et numérotées comme dans un annuaire, au même titre que toutes les étoiles répertoriées).

David CHARBONNEAU, un québécois découvrit Osiris dans la constellation de Pégase, en observant le "Transit" de cette planète. On s'est rendu compte que le passage 
devant son étoile, faisait légèrement varier l'intensité lumineuse de celle-ci.
Constatation immédiatement appliquée ailleurs.
D'autres planètes furent dès lors découvertes, notamment Gliese 436 b, plus petite que Jupiter, puis
COROT 7 b (dans la constellation de la Licorne), avec le soutien actif du satellite COROT, mis en orbite polaire, et muni d'un télescope fixe. Il pointe six mois dans une direction puis six mois dans une autre. Un lieu de villégiature variant de + 2000 à - 270 degrés suivant l'exposition à son étoile.
Le fait que ce satellite pointe (jusqu'à sa fin de mission récente) toujours dans la même direction, a permis aux chercheurs de concentrer leurs regards sur un "petit coin de l'espace" rempli tout de même de 12 000 étoiles !

En 2008, voici Fomalhaut (dans le poisson austral). En occultant (cachant) l'étoile, on décela, lors des mouvement observés, des petites taches de lumière, aussitôt transformées
en tranches de couleurs par l'ordinateur.
En 2009, c'est le satellite américain Kepler qui découvrit des kyrielles d'exoplanètes, notamment Kepler 36 b (de la taille de Neptune) et c (de la taille de la Terre), pétries de marées solides, comparables à celles de Io (Io est un satellite de Jupiter), attestant d'un fort bouleversement volcanique.
Ces constatations confirmant que la découverte d'une "planète" est une chose... la savoir potentiellement habitable en est une autre !
En tout état de cause, face à l'immensité de l'univers et aux différences parfois extrêmes des constatations émises, les scientifiques ne retiennent aucun système comme "étalon".
L'une des dernières planètes découvertes,
certainement la plus proche de la Terre, à 4 années lumière, est Alpha Centauri Bb (Les scientifiques donnent aux planètes des lettres selon leur ordre de découverte).
La crise mondiale va sûrement freiner ces temps-ci les nouvelles découvertes (il faut beaucoup d'argent pour remplacer les vieux télescopes et satellites, ou investir dans de nouvelles technologie innovantes), mais cela nous étonnerait fort que les 20 années qui viennent ne mettent pas à bas les hypothèses farfelues et l'arrivée chez nous d'OVNI ou autres envahisseurs frères.
On se dirige actuellent sur des télescopes à miroirs multiples, (1m80 hexagonaux) qui, réunis ensemble par un réseau informatique pourraient pointer vers le ciel un oeil inquisiteur de 30 mètres de diamètre.
Nous pouvons compter sur Joël, au cas où la science ferait une découverte importante pour en être informés. 
En attendant, vous pouvez toujours vous connecter sur
l'encyclopedie des planetes extrasolaires   développée à l'Observatoire de Paris par Jean SCHNEIDER.
Cette conférence, riche de savoir et de bonne humeur clôture l'année 2013 et notamment la semaine du hasard qui fut une grande réussite.

Merci Joël d'y avoir participé.
A bientôt !
La soirée s'est, une fois encore, terminée
au restaurant franco-indien, où je vous engage à vous rendre le plus vite possible !
Joyeux Noël à toutes et tous !