Voici le compte rendu de la conférence du Samedi 17 Mai 2014 (95 ème du
nom)
"Le château du Raincy"
avec
La société historique du Raincy
et du pays d'Aulnoye (SHRPA)
à la Médiathèque René CASSIN Salle Albert DERRIEN
(par Didier, Messieurs DELBAR et GUICHARD )
Vers les photos de cette conférence
La société historique du Raincy et du pays de l'Aulnoye, fondée en 1910 (sous le nom de "les amis de la bibliothèque du Raincy") est une véritable institution dans notre département, et ses dirigeants actuels tiennent dignement le flambeau de leurs anciens. En vous connectant sur leur site, vous y découvrirez le nombre incalculable d'actions qu'ils mènent.
Voici ici, en passant, la page que vous retrouverez sur leur site : SHRPA
N'hésitez pas à les soutenir ou les rejoindre !
Il faut dire que monsieur GUICHARD (président) et monsieur DELBAR (vice-président), passionnés tous deux, connaissent le Raincy et ses environs mieux que quiconque.
Après que monsieur GUICHARD eut présenté l'association, ainsi que leur dernière publication (que je vous recommande de vous procurer : 12 euros ; voir les modalités sur leur site), monsieur DELBAR, en conférencier savant et posé, nous présenta un diaporama fort circonstancié sur ce fameux Château du Raincy.
Bien sûr, aucune photographie, puisqu'il ne reste rien, et ce, depuis fort longtemps, de ce fabuleux édifice, mais des portraits, croquis, des tableaux d'artistes, souvent célèbres, et qui témoignèrent, à leur époque, de la majesté des lieux.
Tout d'abord, le Raincy proviendrait du mot "Rainsel" (signifiant Petite lisière du bois) ou du latin "reincedere" :
brûler à nouveau. Construit sur les traces du Prieuré Saint Blaise, le domaine répertorié sur
les registres à partir du XVème siècle, connut de nombreux
seigneurs notamment Nicolas JULIEN et Jean HEROUARD (qui pourrait être le fils du
fondateur du Jardin des Plantes).
Les limites du château varièrent sans cesse au cours des siècles. Les promeneurs (et même, hélas, les automobilistes) ne savent pas aujourd'hui qu'ils circulent forcément, s'ils empruntent l'avenue de la Résistance, l'avenue de Livry et bien au-delà, sur les terres du château.
Plutôt que de longues paroles qui ne feraient que plagier la magnifique conférence de monsieur DELBAR, conférence que je vous engage à venir écouter s'il avait la gentillesse de la renouveler, voici quelques vues fournies par lui.
Les limites du château au cours des siècles :
L'histoire du château fut vraiment mouvementée, et, suivant l'humeur des propriétaires successifs, les bâtiments, les enceintes furent maniés et remaniés. Les parcs également, d'abord à la française pour un certain Jacques BORDIER qui acheta 1400 arpents (environ 350 hectares) de la forêt de Bondy, et qui confia les travaux à ... l'architecte Louis LE VAU et au paysagiste... André Le NÔTRE. Le monde entier les connaît tous deux, puisqu'ils conçurent le château de Vaux le Vicomte, mais également Versailles.
Monsieur DELBAR nous certifie d'ailleurs, preuve à l'appui que le château du Raincy servit de ban d'essai à ces illustres personnages.
Voici à présent une vue de ce gigantesque château.
Monsieur DELBAR nous explique que les soubassements furent constitués de la roche tendre que de très nombreux ouvriers durent extraire des collines avoisinantes, ce qui, selon lui procura dans la région durant de nombreuses années, de grandes activités synonymes de prospérité. Les villages avoisinants n'étant guère peuplés (...), il fallut sûrement faire venir de la main d'oeuvre étrangère.
Le château, constitué de deux étages, était couvert d'ardoises. La tour seigneuriale de l’ancien manoir, abritait les premières cuisines, et la tour primodiale se trouvait à l'endroit où de nos jours réside... le café "Le Fontenoy".
En fait, l'avenue de la Résistance constitue la grande allée qui menait jadis au château.
Monsieur DELBAR nous apprit ensuite que, menant à un vestibule constitué de 32 colonnes, (d'un seul tenant ; pas en pierres empilées), un escalier majestueux qualifié de "à grande volée à la française" menait aux appartements. En 1680, cet escalier était, dit-on - le plus grand de France.
Le château vu de plus près :
Cet édifice fut mis en valeur par de vraies célébrités :
- des peintres,
tels : Charles Lebrun, Louis Testelin, François Perrier ; Giovanni
Francesco Romanelli... dont certains sont exposés au
Louvre, la galerie Mazarine et autres lieux prestigieux.
- des sculpteurs, tels le flamand Philippe de Buyster ou Gérard van Opstal et surtout Jacques Sarrazin, dont la sculpture" les enfants à la chèvre" trône à présent au Musée du Louvre après avoir été vendue à Louis XIV.
Voici les plans du château, comparés à ceux de Vaux le Vicomte. Belle similitude.
Voici l'un des croquis de Carmontelle : vue sur le château et le rocher.
Vous aurez compris que l'histoire de ce fameux château est passionnante ; surtout lorsqu'elle est racontée par un conférencier aussi cultivé que monsieur DELBAR.
C'est avec beaucoup de nostalgie et - dirons-nous- beaucoup d'amertume que nous avons conclu ce petit voyage dans le passé, en évoquant la disparition, la destruction des lieux.
La Révolution française
- guillotina d'abord Philippe Egalité, le propriétaire de l'époque,
- décréta le Raincy : propriété nationale,
- et le dépeça suivant le schéma suivant :.
Le 20 Mai 1869, le Raincy devint Commune. Fin de l'histoire.
Pour celles et ceux qui connaissent bien la région, il est facile de voir combien cette disparition fut véritablement une douloureuse affaire. Je n'ose pas imaginer ce que les habitants de Vaux le Vicomte ou Versailles vivraient si leur château disparaissait de même.
Voici, pour finir, une dernière vue, précisant l'emplacement du château et de ses parcs et jardins.
Sachez qu'au N°100 de l'avenue de la Résistance une plaque commémorative y est toujours apposée de nos jours.