Voici le compte-rendu de la conférence du Samedi 21 Septembre 2013
(par Didier et Jean-Louis)
"Les Nombres et le ciel"
avec Jean-Louis HEUDIER
à la Médiathèque
René CASSIN Salle Albert DERRIEN
![[Image]](pict10.jpg)
Enfin il est venu !
Jean-Louis HEUDIER, l'un de nos plus grands astrophysiciens, dont je vous propose de regarder sa biographie sur Internet (ce serait trop long ici d'énumérer ses titres et mérites, rôles et bouquins !)
Jean-Louis HEUDIER est enfin venu à LIVRY-GARGAN, au b'art des
sciences. Depuis le temps que je voulais le recevoir, lui, non
seulement le puits de sciences, l'homme de théâtre et le conférencier,
mais également l'ami de longue date de mon Tonton
Robert CHEMIN ! Que de souvenirs, d'émotions et de bonheur. L'association
Arts et liens, pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore, est
née sous l'impulsion de Robert CHEMIN, mon oncle donc, (lâchement
décédé - que pouvait-il y faire ? - quinze jours avant la première
conférence de septembre 2005).
Depuis, je n'ai eu de cesse
d'honorer sa mémoire, mais aussi de rechercher des conférencières
et des conférenciers de qualité pour animer nos soirées culturelles. Je
remercie d'ailleurs toutes celles et tous ceux qui ont répondu à mon
appel (=> voir ici).
C'est
aussi sous l'impulsion de Jean-Louis (et avec l'aide parisien de
Christian LARCHER et Laurence GUIDICELLI à qui je fais un petit coucou
amical), que nous avons développé cet "astro-gastro" à LIVRY-GARGAN :
une conférence + un repas convivial.
Jean-Louis a fait cela très
longtemps au plateau de CAUSSOLS, près de Nice, où l'ASTRORAMA qu'il y
avait créé, attirait des dizaines de curieux intéressés (..
ou gourmands).
Mêler les plaisirs de la science et de la gastronomie.
Du grand art !
J'ai copié !
Jean-Louis,
orateur volubile et connaisseur de son fait, a expliqué, à un auditoire
attentif et conquis, l'importance qu'avaient depuis des milliers
d'années, les nombres dans nos sociétés.
Il faut dire que
l'astronomie, ou plus simplement, à l'origine, l'observation des
astres, a permis aux premiers humains de se repérer.
Tout d'abord avec les nombres 5 puis 7.
C'était
en fait le nombre d'objets, qu'en levant la tête, les humains voyaient
dans le ciel. Ils n'étaient bien sûr pas capables de savoir ce dont il
s'agissait !
Ainsi, pour eux, le Soleil, la Lune, Mercure, Vénus
Mars, Jupiter et Saturne n'étaient pas autre chose que des créations
divines. D'où leur respect pour ces oeuvres cosmiques et par voie de conséquence leur
nomination :
-
Le plus lent des
"astres mobiles fut dédié au dieu du temps, Saturne, le suivant à son seul
fils, Jupiter, le troisiéme à son petit fils Mars, dieu de la guerre etc.
Nombre 7 !
A tel point , que toujours par respect, ce chiffre, de façon permanente, devint sacré :
- 7 jours de la semaine,
- 7 notes de la gamme,
- 7 couleurs de l'arc en ciel (lequel, ne soyons pas médisants, en possède beaucoup plus).
Bref : Les nombres et le ciel.
Par la suite, les humains (... sans doute parce qu'il n'y avait rien à voir à la télévision ce soir-là) tentèrent de comprendre, de réfléchir, mais également de calculer :
-
Les rythmes des saisons, la distance entre ces "astres errants"
(... signification du mot planète en grec). On s'était bien rendu
compte en effet
que certains objets là-haut, brillaient moins que d'autres, et se
baladaient
dans le cieux de façon plus anarchique.
Les étoiles / les planètes.
Par la suite, nos anciens étudièrent la Terre : sa taille, sa forme, sa
constitution, sa géologie, géographie, géométrie... (gé en grec
signifie "terre")
Après constatation, certains s'étaient en effet
rendu compte que si on ne classait pas la Terre au-milieu des astres,
c'est tout bête... c'est parce que l'on était assis dessus !
Ainsi
commencèrent des calculs vraiment savants, même si parfois
approximatifs, donnant naissance à des mots encore usités de nos jours :
azimut : de l'arabe "al-samt" qui signifie "direction"
solstice : lorsque le Soleil s'assoit
méridien : milieu du jour
équinoxe : durée du jour égale à la nuit
Noël = Nouveau Soleil etc.
A
priori considérée comme plate, la Terre fut peu à peu bousculée dans sa
géométrie. D'abord parce que lors des voyages qui devinrent de plus en
plus fréquents au cours des siècles, ceux qui voyaient se rapprocher la ligne
"d'horizon" (d'un mot signifiant "limite" en grec) se
rendaient bien compte qu'il n'y avait pas "au bout", des
monstres fameux et terrifiants(comme ceux, chers au grecs : Pas de Charybde ni Scylla
prompts à vous envoyer aux Enfers). Non, juste au loin, une ligne, un petit peu
arrondie qui s'éloignait au fur et à mesure que l'on s'en approchait. Pas de cascade où tomber !
Ainsi furent peu à peu repoussés les espaces de nos continents !
Savoir ! Comprendre ! Les humains ont de tout temps, cherché à repousser leurs limites !
D'abord
en plantant dans le sol un bâton (un peu comme le font les bergers pour
savoir l'heure). Ce bâton, - un gnomon (tu vois Jean-Louis que j'ai
retenu tes leçons !) posait déjà des problèmes à lui tout seul : Pour
déterminer la place du Soleil... il fallait d'abord lui tourner le dos !
Paradoxal ! En effet, c'est l'ombre du Soleil qui donne sa direction !
Ensuite,
fait toujours étonnant, cette ombre plaquée au sol, non seulement bougeait
(tien, le Soleil tournerait-il ?), mais en prime, changeait de taille.
Un
coup l'ombre devenait grande, un coup petite. En prime, la
direction de l'ombre la plus courte était toujours la même ! Midi : la
moitié du jour.
La longueur de l'ombre la plus courte variait de jour en jour (l'ombre méridienne). Bon, voilà un indicateur de dates.
Naquirent alors
plein de constatations (notamment que peut-être... ce ne serait pas le
Soleil qui bouge, mais la Terre) ; qu'ensuite, - revoilà le mot solstice,
il y a des similitudes, chaque année, selon qu'on est en hiver ou en
été (à tel point que pour prolonger la lumière, on faisait des grands feux - visibles sans doute depuis le Ciel pour communier et plaire aux Dieux).
Ho, regardez :
Comment
cela se fait-il ?! Le Soleil décrit un anneau dans le cercle que l'on a
dessiné au sol ! Appelons ce cercle "année".
Avant
l'arrivée du chiffre zéro ("sifr" en arabe, dont l'étymologie signifie
"vide"), on comptait en 1/2, 1/3, 1/4, 1/5, 1/6 ème, système de numérotation à
l'origine de la base de 60 (l'heure)
Euclide (vers 300 avant Jésus Christ) avec ses "Eléments", pose les bases mathématiques permettant de s'approprier l'Univers.
Les formes géométriques font découvrir un vrai trésor : le nombre d'or, la Divine proportion et les cinq solides divins :
- Le tétraèdre à 4 faces = assemblage de trois triangles équilatéraux (isocèles) :
- L'hexaèdre (6 faces)
- L'octaèdre (8 faces)
- le dodécaèdre (12 faces)
- L'icosaèdre (20 faces)
Bref, toutes les formes géomètriques que vous connaissez si vous jouez à des jeux de société comprenant des pions !
Toutes ces formes, susceptibles d'être reproduites à l'intérieur d'un cercle, font avancer la science et l'astronomie.
Comment découper un cercle en 15 parties (pour obtenir un angle de 24°, l'inclinaison
de la course du Soleil par rapport à l'équateur ).
Hipparque,
(150 ans avant Jésus Christ) fort de tous ces progrès mathématiques en
conclut que la Terre n'était pas exactement au centre de
l'Univers, et que la distance Terre / Soleil n'était pas
constante, ce qui provoquait une infime variation de temps.
Bon, il proposa une mesure de 365 jours + 1/4 - 1/300, soit 365 j,
5 h, 55 min.
Il ne savait pas encore à l'époque que ce n'est
pas la Terre le centre de l'Univers, mais le Soleil. Bel effort tout de
même.
La
distance Terre / Lune fut mesurée il y a 2300 ans, la distance Soleil /
Terre à l'époque de Louis XIV, mais aussi la circonférence de la Terre elle-même ; pour deviner combien de kilomètres
séparaient les astres, il fallut bien un jour se faire à l'idée que ce
ne pouvait être mesuré en kilomètres, mais en "autres choses" plus
vastes.
Erathostène le fit en "longueurs de stade" (celui où
couraient lers sportifs !)... Ainsi, en s'appuyant sur des longueurs
d'ombres, il calcula que la distance entre les villes d'Alexandrie et
Syène était de... 5.000 stades (1 stade = 160m). Il en déduisit la taille du
tour de la Terre... il y a 2250 ans.
Jean-Louis,
dans son envie de traiter un maximum de faits astronomiques liés à son
thème : les nombres et le ciel, évoque alors Kepler (vers 1596) et ses
logarithmes. Convaincu que la Terre n'est pas au centre de l'Univers,
c'est lui qui lance l'idée que les planètes ont une trajectoire
elliptique (pas en cercle mais en "ovale") ; il étudie également les
liens existants entre la musique et les astres. La distance entre
chaque astre correspondant à des intervalles musicaux ! C'est
l'harmonie des sphères.
(Je fais ici un petit coucou à Dominque
PROUST, expert en astronomie mais aussi organiste ; voir le
compte-rendu de sa conférence => ici)
Galilée,
lui (1583) observa que le temps que met un pendule pour battre, ne
dépend que de sa longueur, mais pas du poids qui se trouve au bout.
Autres mesures, liées aux constatations : le pied, la toise (six pieds), le pouce. Plus tard arrivera le mètre.Ce
même Galilée, à l'origine de ce que l'on nomme "l'astronomie
moderne" observa le premier, avec une lunette les 4 satellites de Jupiter qui
portent, honneur oblige, le nom de "satellites galiléens"
(Une petite pensée amicale à toutes celles et tous ceux qui en 2009 participèrent au 500ème anniversaire de cet événement).
Cassini, Picard. Grâce à eux, mais aussi à d'autres, l'astronomie prend ses lettres de noblesse en France.
Sur ce tableau de Henri TESTELIN, on voit les astronomes présenter leur science à Louis XIV

La
France est grande (surtout avec ses colonies). Chouette ! On va
pouvoir, en écartant les yeux, mesurer la distance entre Paris et
Cayenne, et en
déduire celle de la Terre à Mars et
ensuite la distance Terre / Soleil.
Au bas mot, (cette fois on compte en lieues) : 33 millions
de lieues. Et du coup, on a la taille du Soleil (plus d'1 million de
notre Terre pourraient y être stockées... Joli garage !)
Récemment
bien sûr, les ordinateurs, les gros télescopes (comme celui de Schmidt
à l'observatoire de Meudon, monuments, l'un et l'autre, historiques !),
puis l'informatique ont bouleversé les modes de calcul et surtout ...
les temps de calcul.
Aujourd'hui, il faut à un ordinateur, une
fraction de secondes pour cadrer un morceau du ciel, alors qu'il
fallait des heures, voici 40 ans, aux chercheurs, télescope photographique en
main (et plaque à developper) pour le même
résultat.
Jean-Louis nous présente des clichés de là-haut, annonçant
fièrement que la jolie photo cible plusieurs millions d'étoiles, de
planètes, voire de comètes. Impressionnant !
(Avis à la population
:Jean-Louis vient d'écrire un nouveau bouquin sur le thème des comètes
; celles-là mêmes, dont on dit qu'elles ont porté l'eau sur
Terre...). procurez-vous-le vite !
La vie ailleurs que sur notre planète ? des martiens, non, mais des extra-terrestres ? Bien
évidemment... Qui ? Où ? Sous quelle forme ? On ne sait pas
encore, mais vu le nombre exponentiel des astres et des galaxies
que l'on découvre chaque jour, il y a forcément un petit coin
quelque part où l'on bronze près d'un Soleil (une étoile) sympa, pas
trop chaude ni trop éloignée de la plage.
Perso j'y crois, car j'ai une cousine nommée Thérèse... et elle est extra-Thérèse ! (Nul !)
Quelle passionnante conférence, dont j'ai essayé ici de résumer l'essentiel.
Ajoutez
à cela, comme à l'accoutumée, un dîner au restaurant franco-indien,
amical, succulent et joyeux , et vous comprendrez qu'une fois encore,
nous avons passé une très bonne soirée.
Des souvenirs, des anecdotes, des blagues aussi.
Un gros bisou à France, l'épouse de Jean-Louis, et un merci à toutes celles et tous ceux que vous retrouverez sur les photos de cette conférence mémorable => ici
Suivez Jean-Louis Heudier :
comédien - dans la pièce qu'il a écrite : Notre Terre qui êtes aux cieuxastronome -
sur le site de l'association PARSEC.
écrivain - (entre autres :
)
Merci Jean-Louis de ta visite, de ta conférence et de ta bonne humeur !
Tu es... au nombre de ceux qui ont illuminé notre ciel !
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